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Pléthore d’enseignes de luxe à Lyon ? Le groupe Maïa ouvrira un 5 étoiles en avril 2016…

Ce sera un « boutique hôtel » de 37 chambres avec sans doute l’une des plus belles vues de Lyon, puisqu’il sera situé sur le site de l’Antiquaille à proximité du restaurant de Christian Têtedoie qui en sera le restaurant officiel. Le futur « Villa Maïa » trouvera-t-il son équilibre économique ? Pas sûr.

Si l’on prend les chiffres officiels des performances des hôtels 4 et 5 étoiles à Lyon, il n’y a pas de quoi se gargariser.

De janvier à octobre 2014 en cumulé, (*) le taux d’occupation des hôtels de luxe n’a pas dépassé les 60 %, tandis que le prix moyen baissait de 3,1 % à 115 euros et le RevPar (le revenu par chambre) baissait lui-aussi de 3,1 %, affichant 70 euros !

C’est dans cette conjoncture guère enthousiasmante que trois hôtels de luxe sont annoncés au cours des deux années à venir à Lyon. Il y a le fameux hôtel Intercontinental de l’Hôtel-Dieu, un 5 étoiles dont les travaux devraient bientôt commencer ; puis, l’hôtel 4 étoiles de 78 chambres et suites que Jean-Claude Matthias est en train d’édifier au sein de l’ancien couvent de la Visitation à Fourvière.

Et enfin, dernier projet en date : le groupe lyonnais Maïa qui a débuté les travaux, sur le site de l’ancien hôpital de l’Antiquaille, à Fourvière également, d’un hôtel cinq étoiles de 37 chambres et de 3 500 m2. Un établissement signé de l’architecte Jean-Michel Wilmotte et du décorateur Jacques Grange, excusez du peu !

Christian Têtedoie, le restaurateur de l’hôtel

Il s’agira sans aucun doute d’un établissement atypique dont le niveau de gamme sera rehaussé par la présence à quelques dizaines de mètres de l’établissement étoilé au Michelin, de Christian Têtedoie (110 couverts, 62 salariés) qui sera le restaurateur officiel de l’hôtel qui, de ce fait, n’aura pas son propre restaurant

Une certitude : vu l’emplacement, en l’occurrence, le site de l’ancien hôpital de l’Antiquaille sur la colline de Fourvière d’oû on perçoit par beau temps les Alpes, ce sera sans doute l’une des plus belles vues de Lyon. « Un bar-cheminée-fumoir permettra aux clients de prendre un verre tout en contemplant la ville depuis ses hauteurs », est-il précisé

Même si cet établissement sera de petite capacité, soit trente-sept chambres : il faudra bien le remplir.

Il comprendra un appartement de 100 m2, sept junior suites de 60 m2 et 29 chambres de 30 m3, « avec au choix-précise Christophe Gruy, Pdg du Groupe Maïa à l’origine de ce projet-la vue sur Lyon ou sur le jardin intérieur. » Et d’ajouter : « Bien sûr, l’ensemble de ces chambres possèderont une terrasse ».

A gauche, avant dernier, Christophe Gruy et dernier, l’architecte Jean-Michel Wilmotte, lors de la pose de la 1ère pierre en présence de Gérard Collomb (au centre) et de Jean-François Carenco, préfet de Région, à droite (Photo DL).

Le futur « Villa Maïa » comprendra également une piscine et un « bassin sensoriel », un sauna, un hammam, des cabines de soins et un espace fitness, le tout donnant sur le jardin intérieur réservé aux seuls clients de l’hôtel. On y trouvera également une grande salle pour les séminaires.

Un parking de 277 places

Dans le contrat figurant lors du rachat du terrain qui appartenait à la Sacvl, figure enfin la création d’un grand parking de 277 places à destination des habitants du quartier, très pauvres en la matière, en sus du parking privé de l’hôtel.

Vu cette description et le coût de l’opération immobilière-un total de 50 millions d’euros- qui comporte également la construction d’un immeuble de vingt logements en accession à la propriété qui seront vendus entre 5 et 8 000 euros le m2- on s’interroge sur les motivations du groupe Maïa et de son Pdg Christophe Gruy. D’autant que cet hôtel de haut luxe constitue ses premiers pas dans le monde de l’hôtellerie !

Le groupe Maïa qui était à l’origine une entreprise du BTP est désormais essentiellement axé sur les énergies renouvelables : l’éolien via un parc de 116 éoliennes ; le solaire, avec plusieurs parcs ; mais aussi des micro-centrales hydroélectriques pour 4,5 MGWatts. Un secteur dans lequel il se développe très rapidement.

La spécialité de ce groupe discret : l’ensemble du processus visant à produire de l’électricité verte, de la conception, au financement, à la construction et à l’exploitation d’installations produisant de l’électricité durable.

Une tentative de diversification

Christophe Gruy reconnaît qu’il effectue avec ce cinq étoiles une tentative de diversification.

Manifestement, si l’hôtel perd de l’argent, cela ne l’empêchera pas de dormir. Son groupe se porte fort bien : composé de 300 personnes, il a réalisé l’année dernière un chiffre d’affaires de 90 millions d’euros pour 4,5 millions de résultat net. Il dispose en outre de 160 millions d’euros de fonds propres…

 « Notre objectif premier n’est pas de gagner de l’argent… »

« Notre seul objectif pour l’instant c’est de faire un bel hôtel, un des plus beaux de sa catégorie. Si nous arrivons à cet objectif et si les clients affluent, nous pourrons développer le concept et le dupliquer en cinq ou dix exemplaires ; comme nous avons su le faire dans les énergies renouvelables qui n’était pas notre métier d’origine, mais nous avons appris… », explique simplement le Pdg du Groupe Maïa.

Et de lancer : « Notre objectif premier n’est pas de gagner de l’argent, mais de bien faire les choses. Le reste suivra ! » Une fois ouvert- l’inauguration est très précisément programmée pour le 30 avril 2016- l’hôtel pourrait s’affilier à la chaîne internationale « Luxury Hôtels ».

On comprend dès lors mieux pourquoi les hôtels de luxe se multiplient à Lyon. Mais cette façon de voir les choses n’est sans doute pas celle de ses concurrents…

(*) Chiffres émanant de la CCI de Lyon.