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Après vingt-trois ans à la tête du Conseil Général du Rhône, Michel Mercier, élu maire, quitte la présidence

La suite est logique, finalement, après le coup d’éclat de l’auto-dissolution annoncée des trois quarts du Département du Rhône. Après avoir été élu maire de la nouvelle commune de Thizy-les-Bourgs, son fief, Michel Mercier quitte la présidence qu’il occupait depuis 1990. Il laisse les coudées franches à Gérard Collomb.

La rumeur courait depuis plusieurs jours. L’ancien Garde des sceaux Michel Mercier a quitté la présidence du Conseil général du Rhône après avoir été élu maire, appliquant le non-cumul des mandats.

Une annonce faite sans solennité : « Michel Mercier élu maire de la commune nouvelle de Thizy-les-Bourgs, Michel Forissier président par intérim du Conseil général du Rhône », a simplement précisé le Conseil général du Rhône sur son compte Twitter.

Michel Mercier était le seul candidat à la fonction de maire de la nouvelle commune de Thizy-les-Bourgs, qui, désormais, regroupe plusieurs communes autour de Thizy, fief historique de l’élu centriste, conseiller général du canton de Thizy… depuis 1978. Il était président du Conseil général du Rhône, depuis le 2 février 1990. Une présidence qu’il aurait pu conserver jusqu’en 2014.

En fait ce départ est la conséquence logique de la création surprise, voire même du coup d’éclat mené conjointement par Michel Mercier et Gérard Collomb du projet de création d’une EuroMétropole lyonnaise scindant le département du Rhône en deux, le Conseil Général ne couvrant plus que la partie rurale du département, devenu appendice d’une agglomération puissante susceptible de s’imposer à l’échelon européen. Une initiative prenant les devants d’un futur projet de loi de décentralisation qui devrait être présenté cette année.

Après ce dernier coup d’éclat, d’une certain manière, Michel Mercier s’efface, laissant la place au futur super-maire, Gérard Collomb qui a désormais les coudées franches. L’ancien ministre de la Justice n’avait sans doute pas envie de rester à la tête d’un département du Rhône réduit au Beaujolais, au Val de Saône, aux Monts du Lyonnais et aux Monts de Tarare, au budget réduit des trois quarts.

La nouvelle avait pris tout le monde de court, la quasi-totalité des élus du département du Rhône comme ceux du Grand Lyon n’ayant pas été informés !

Il est d’ailleurs assez surprenant que, dans ces conditions, aucune opposition formelle ne se soit exprimée, hormis celle de Bernard Catelon. L’élu socialiste du canton de Condrieu se demande comment le futur département du Rhône, essentiellement rural, dont 75 % du budget aura été transféré au Grand Lyon, aura la capacité d’investir. Une vraie question effectivement.

Bernard Catelon a été le seul conseiller général à voter contre le projet présenté par Michel Mercier, d’autres élus émettant uniquement des réserves sur l’avenir des personnels, la concurrence exacerbée entre territoires, et la répartition future des compétences entre commune, département, métropole et région.

C’est l’élu UMP Michel Forissier qui assure l’intérim du Conseil Général du Rhône, en attendant les élections qui désigneront, d’ici un mois, le prochain président du Département, en attendant que celui-ci soit réduit à la portion congrue.

Photo (France 3)Michel Mercier dans son fief du Rhône rural.