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Cyclopolitain : 10 ans et déploiement dans dix nouvelles villes d’ici 2014

Créé en 2003 par deux étudiants d’EMLyon, le Cyclopolitain fêtera l’année prochaine ses dix ans. A l’occasion de cet anniversaire, ses initiateurs, portés par la tendance des centre-villes à éradiquer de plus en plus les moteurs thermiques, veulent accélérer le mouvement. Ils veulent doubler leur chiffre d’affaires actuel en deux ans en se déployant dans dix nouvelles villes, à travers un nouveau concept de « Mobicenter » faisant passer la société d’une logique de produits à une logique de services.

Le business vert a le vent en poupe. La preuve défile chaque jour devant les yeux des Lyonnais, comme des Parisiens qui voient filer sous leurs yeux d’étranges machines à trois roues mues par la force des mollets humains transcendées par l’électricité : les cyclotaxis et autres cycloscargo de la société Cyclopolitain, créée par deux Lyonnais, anciens étudiants d’EMLyon, Sarah Dufour et Gérald Lévy.

Née en 2003 cette société n’est depuis longtemps plus une start-up. Elle fêtera l’année prochaine ses dix années d’existence dans une joie et une bonne humeur qui n’est malheureusement pas en ces temps de crise, le lot commun de toutes les entreprises.

Quelque part d’ailleurs, leur business est porté par la crise, au moins celle, écologique, que connait notre terre qui amène de plus en plus les villes à bouter hors de leurs frontières les moteurs les plus polluants, ouvrant un boulevard, à l’instar des Vélov’ et autres Vélib’, aux véhicules mûs par la seule force humaine, fut-elle aidée par la fée électricité.

Un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros

Dix ans après leur création, Sarah Dufour et Gérald Lévy affichent un chiffre d’affaires de 1,5 million d’euros, huit équivalents temps plein et trois cents emplois indirects. Il est loin le temps, où comme tous créateurs d’entreprises désargentés, ils assemblaient dans leur garage leurs véhicules. Ils en produisent désormais près de cent par an et le rythme devrait fortement s’accélérer.

Vendus 6 990 euros pièce, ceux-ci sont désormais assemblés par une société spécialisée, basée en Alsace, « Automobiles Dangel », qui à côté de la transformation de voitures particulières en 4X4, a trouvé là une voie de diversification. « Tous les composants de nos véhicules proviennent de France, le chassis est fabriqué à Limas, près de Villefranche et la coque dans le Doubs », assure Gérald Lévy.

Le modèle économique s’est, au fil des ans, affiné. Les cyclo-taxis sont loués le plus souvent à des étudiants, en tant qu’auto-entrepreneurs. Pour l’entreprise, la ressource ne provient guère de la location, faible, mais surtout de la publicité dont sont recouverts les triporteurs.

L’autre source de financement provient de la vente de véhicules exploités par d’autres et notamment des cyclocargos, de plus en plus plébiscités pour les livraisons en centre-ville par les sociétés de messagerie : la Poste, Geodis, TNT, DHL, etc.

Portés par la vague verte qui envahit les villes, Gérald Lévy et Sarah Dufour sentent qu’il leur faut passer la vitesse supérieure. Ils ont pour ce faire développé le concept de « Mobicenter », expérimenté, avec succès, assurent-ils, pendant dix-huit mois, au sein même du parking situé à proximité de Note-Dame de Paris.

« Il s’agit pour nous de passer d’une logique produits à une logique de services », décrit Gérald Lévy.

Le Mobicenter est en fait une plateforme permettant aux clients d’accèder à toute la gamme de triporteurs et à des services associés, dont l’entretien.

« Ce nouveau service s’adresse à tous les professionnels qui veulent créer une activité avec des triporteurs : des chauffeurs indépendants qui les louent ou bien des entreprises de messageries qui cherchent un service clé en mains, incluant conseil, formation et maintenance », précise le co-créateur de Cyclopolitain.

La société veut reprendre la main

Grâce à ce nouveau concept, la société veut reprendre la main. Si à Lyon et à Paris, l’entreprise est présente en propre, dans d’autres villes, elle a concédé une franchise.

« La dizaine de villes accueillant déjà les flottes de Cyclotaxis (*) vont toutes être équipées de Mobicenters. Et nous avons l’intention de doubler ce nombre d’ici deux ans, en les implantant dans dix autres villes », lance Gérald Lévy qui a, manifestement, su conserver l’enthousiasme de ses débuts.

Si , porté par la vague verte, ce joli plan réussit, Cyclopolitain devrait comprendre d’ici deux ans 1 500 véhicules sous contrat de service. Et d’assurer : « Nous avons effectué le calcul : si nous arrivons à nos fins, ce seront plus de mille emplois indirects que ces Mobicenters sont susceptibles de créer ».

Pour mener à bien ce développement, la société, annonce Gérald Lévy, va procéder prochainement à une levée de fonds de 2 millions d’euros.

(*) Outre Lyon et Paris, les villes actuellement couvertes par la société sont : Aix-en-Provence, Bordeaux, Marseille, Nice, Reims, Strasbourg, Tours, Toulouse, Nantes et Montpellier.

Photo(DR)-Le chiffre d’afaires de la société lyonnaise est équilibré entre le transport des voyageurs, le cyclotaxi (à gauche) et celui des marchandises et colis, le cyclocargo, nouvelle activité lancée en 2010 (à droite).