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Introduction en Bourse : le pari à 8 millions d’euros des créateurs lyonnais d’Edenwin

Louis Thannberger qui au cours de sa carrière a introduit en Bourse plusieurs centaines d’entreprises a repris du service pour accompagner les deux créateurs lyonnais de la société Edenwin qui veulent se lancer à l’assaut du marché des jeux sans hasard. Ils ont déjà levé deux millions d’euros, mais doivent pour se lancer, engranger de six à huit millions supplémentaires par le biais de la Bourse où ils envisagent de s’introduire au cours du second semestre 2013. Seul problème : pour des raisons de confidentialité, on ne connaît pas précisément sur quoi reposent leurs jeux. Seront-ils suffisamment attractifs pour attirer le chaland ? Un vrai pari.

« La Bourse achète des rêves, mais vend des faits ». Cet adage est signé de Louis Thannberger. Celui qui à la tête de sa société Europe Finance et Industrie a dans le passé introduit plusieurs centaines d’entreprises en Bourse, essentiellement au Second Marché et sur le Marché Libre, a repris du service.

 Il arrive en soutien d’Axiona, une société lyonnaise qui accompagne les entreprises en Bourse. Cette dernière vient d’introduire sur le Marché Libre, la société Collectors basée à Mornant dans le Rhône, une entreprise spécialisée dans la collecte ciblée de consommables usagés : cartouches d’encre, capsules de café Nespresso, etc. Elle accompagne désormais une autre société, Edenwin.

 Voir Louis Thannberger qui est doté d’un solide flair en la matière, s’intéresser à cette société lyonnaise dirigée par deux créateurs de vingt-cinq ans chacun, attire évidemment l’attention.

 Aurélien Desalles (Master en marketing) et Jérôme Viana (Ecole de Commerce, section Achat), vingt-cinq ans chacun, veulent investir un créneau des jeux encore relativement peu occupé et qui est parfaitement légal : celui des jeux sans hasard. Le point de départ de leur concept qui évidemment passe par Internet, mêle à la fois « le job en or » qui a permis à l’Office du tourisme d’une île de l’Est australien de s’offir un buzz mondial, voire de cette tombola lancée par un Ardéchois pour vendre sa maison et qui a suscité 10 000 demandes (opération d’ailleurs invalidée).

 « Un job en or » à 150 000 euros

 « Notre jeu fera appel à l’habileté, au sens de l’observation, au discernement, pas au hasard », insistent les deux co-créateurs d’Edenwin. On n’en saura pas plus par crainte de concurrence. Tout ce que l’on sait est que leur société, basée à Lyon et qui compte dix personnes, travaille sur ce concept assurément novateur, depuis près de deux ans.

 On connaît en revanche le type de prix que l’on pourra gagner : des voitures de luxe, un job en or à 150 000 euros ou des demeures luxueuses pour le jeu le plus important. Un gagnant toutes les trois semaines.

 De la maroquinerie, des produits high tech, notamment, pour le second jeu, nécessitant une mise moindre qui désignera, lui, un gagnant toutes les heures.

 « Nos jeux seront ouverts à tout le monde, adaptés au Web et à tous les supports mobiles » assurent Aurélien Desalles et Jérôme Viana qui veulent d’emblée s’attaquer au marché européen et à ses trois-cent mille joueurs actifs : dix pays visés d’entrée.

 Les deux actionnaires d’Edenwin, une SA au capital de 400 000 euros-ils détiennent chacun 22,5 % du capital de la société-ont déjà levé 2 millions d’euros auprès de 118 actionnaires.

 Leur projet nécessite une nouvelle levée de fonds de 6 à 8 millions d’euros qui passera par la Bourse. C’est là qu’interviennent Axiona et Louis Thannberger. Marché Libre, Alternext ? Le compartiment boursier n’est pas encore choisi. Louis Thannberger verrait lui, plutôt le Marché Libre « qui permet une acclimatation à la Bourse ».

 Un chiffre d’affaires de 50 millions prévu dans le business plan

 Le business plan prévoit un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros sur l’exercice 2013/2014.

 Le gros risque dans ce type de projet est de se faire doubler par plus gros que soi, et notamment les casinotiers qui connaissent quelques difficultés et qui pourraient trouver dans ce créneau un nouveau relais de croissance. D’où leur prudence de sioux.

 Une protection ? Les deux créateurs d’Edenwin assurent qu’ils ont un brevet. Seulement, il n’est pas encore déposé.

 Une certitude : pour convaincre leurs futurs actionnaires en Bourse, il leur faudra muscler leur communication. Mais ils ont encore quelques mois pour ce faire.

 Après les rêves, viendront les faits. Les jeux seront-ils suffisamment attractifs, avant d’attirer les parieurs, pour susciter l’intérêt des investisseurs ? Réponse d’ici la fin de l’ année.

 Photo (DR)Aurélien Desalles et Jérôme Vianales, les deux créateurs d’Edenwin, vingt-cinq ans chacun.