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Le bénéfice net de Casino explose…grâce au Brésil

Le succursaliste stéphanois a dégagé en 2012 un résultat net de près d’un milliard d’euros, en très forte hausse. Si l’activité est restée stable en France, elle a progressé de 8,5 % à l’international qui représente désormais 66 % du résultat opérationnel courant. C’est surtout la prise de contrôle du distributeur brésilien GPA qui a permis ce résultat. Pour 2013, Jean-Charles Naouri fait de la rentabilité du groupe sa priorité.

On voit bien en cette saison de résultats des entreprises que celles-ci se partagent en deux. Celles qui sont essentiellement axées sur le marché français et qui souffrent et celles qui sont fortement exposées à l’international et profitent de la croissance mondiale.

 Le succursaliste stéphanois Casino fait partie de cette dernière catégorie. Le groupe dirigé par Jean-Charles Naouri vient de présenter des résultats parmi les meilleurs des grands succursalistes. L’entreprise stéphanoise a publié un résultat opérationnel en hausse de 29,3 % franchissant pour la première fois le milliard d’euros ; ainsi qu’un résultat net dépassant, lui aussi, le milliard d’euros (1,06, très précisément) en croissance de…85 %.

 On s’en doute, ce n’est pas grâce au marché français à la consommation stagnante que ces résultats ont été obtenus, mais grâce au Brésil.

 La prise de contrôle par Casino de la société « Grupo Pao de Azucar » (GPA) explique pour une bonne part cette forte croissance.

 Hors effet de changement de périmètre, le résultat net part du groupe, s’établit en effet à 564 millions d’euros, à un million d’euros près, similaire à celui de 2011 ; ce qui, vu l’environnement économique est déjà pas si mal.

 Recul de 7,7 % des hypers Géant

 En France, le chiffre d’affaires du succursaliste a reculé de 0,8 %, un chiffre qui masque de fortes différences selon les formats de magasins. Comme la majeure partie des très grandes surfaces, les hypermarchés « Géant » perdent du terrain (- 7,7 %), suite à une guerre féroce des prix qui va perdurer cette année. Un recul compensé par les magasins de proximité et de centre-ville.

 Contrairement à son concurrent Carrefour, la chance de Casino est d’avoir stratégiquement plus développé la proximité que les hypers de périphérie.

 Pour la première fois dans l’histoire du groupe, l’international représente plus de moitié du chiffre d’affaires de Casino. Le basculement a eu lieu l’année dernière : il pesait 45 % du CA en 2011, 56 %, l’année dernière.

 Le groupe est désormais présent au Brésil, donc, mais aussi en Colombie, ainsi qu’au Vietnam et en Thaïlande. Il s’adresse en Amérique Latine et en Asie à près de 400 millions de consommateurs parmi lesquels une classe moyenne émergente très avide de consommer.

 L’international devrait représenter cette année 65 % du chiffre d’affaires

 Grâce à l’intégration de Monoprix dont Casino a acquis les 50 % de capital qui lui manquaient, détenus par les Galeries Lafayette, l’international va encore voir sa part augmenter. Il devrait représenter à la fin de cette année, 65 % du chiffre d’affaires.

C’est tant mieux pour le Groupe car sur le front hexagonal, la situation ne s’arrangera guère. En France, le président du groupe, Jean-Charles Naouri s’attend encore « à une baisse des prix », mais également à « une baisse des coûts. »

 L’expansion à marche forcée du groupe à l’international a eu un prix relativement lourd. Or, selon Jean-Charles Naouri, « ce coût ne sera pas récurrent cette année, permettant au groupe de bénéficier d’une plus grande exposition aux marchés en forte croissance. »

 Le reformatage du groupe, tel que l’a voulu Jean-Charles Naouri est parachevé avec plus d’international et en France, moins d’hypermarchés, plus de magasins de centre-ville et de proximité. Il se fixe un cap pour 2013 : une meilleure rentabilité. « Nous souhaitons que notre bénéfice net par action recommence à croître », a-t-il lancé lors de la présentation des résultats du groupe.

 « Ni en Inde, ni en Chine »

 Le dirigeant de Casino s’est cependant fixé une limite à l’international : « Nous n’irons ni en Chine, ni en Inde », a-t-il affirmé.

 A l’annonce de ces résultats 2012, l’action Casino a gagné 1,56 % à 70 euros, affichant une croissance de 8,20 % depuis le début de l’année.

 La distribution d’un dividende de trois euros par action, inchangé par rapport à l’année dernière et offrant le rendement relativement élevé de 4,21 % devrait permettre au cours de poursuivre sa hausse.

 Photo (Casino)Jean-Charles Naouri, dirigeant et principal actionnaire du groupe succursaliste stéphanois Casino.