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Le nouvel eldorado de l’économie verte, la dépollution des sols

Avec les contraintes règlementaires apparues au cours de la dernière décennie, le marché de la dépollution des sols a plus que doublé. Le marché de la dépollution des sols en France, ne cesse de croître et de proposérer? Il est actuellement estimé à 470 millions d’euros. Il est vrai que les containtes réglementaires ne cessent de s’accumuler pour le plus grand bien des entreprises spécialisées.

Avec les contraintes règlementaires apparues au cours de la dernière décennie, le marché de la dépollution des sols a plus que doublé. Un marché désormais désormais estimé à 450 millions d’euros.

Contraintes réglementaires, tendance à la densification à la réhabilitation de friches industrielles : le marché de la dépollution des sols a connu, durant les dernières années, une croissance assez marquée, qui a toutefois été freinée par la crise immobilière de 2008.

Le marché a véritablement décollé avec l’apparition de la méthodologie du ministère, et son évaluation simplifiée des risques, établie à la fin des années 1990. Mais c’est avec la loi du 1er août 2008, qui transposait une directive européenne de 2004 sur la responsabilité environnementale concernant la prévention et la réparation des dommages environnementaux, que le principe « pollueur-payeur » a été clairement établi. L’exploitant d’une Installation Classée pour la Protection de l’Environnement (ICPE) est depuis cette date, contraint de préserver le site industriel dans son état initial, et si nécessaire de le traiter pour le remettre en état. Une disposition qui a clairement boosté le marché. Si bien que le commissariat général au développement durable (CGDD) estimait ce dernier à 470 millions d’euros en 2010, soit plus du double qu’en 2000.

Un marché dépendant du marché immobilier

La filière s’est également structurée, les professionnels de la dépollution des sols s’étant organisés via l’UPDS, l’Union des Professionnels de la Dépollution des Sites, qui groupe 42 adhérents, totalisant 350 millions d’euros de chiffre d’affaires, et 1980 salariés. « C’est un marché dynamique, mais qui n’est pas extensible à l’infini. On est sur une asymptote » explique Christel de La Hougue, Déléguée Générale de l’Union.

Surtout, le marché de la dépollution des sols est directement dépendant de celui de l’immobilier. Avec la hausse des prix de l’immobilier, la dépollution s’est de facto développée, reconvertir des friches industrielles devenant, avec la raréfaction du foncier disponible dans les agglomérations, de plus en plus rentable. Aussi la crise de 2008, et la mise à l’arrêt de nombreux programmes immobiliers a été durement ressentie par la profession. Mais le plan de relance de 2009, combiné aux contraintes du Grenelle de l’environnement, a donné un nouveau coup de fouet au marché. Aujourd’hui, le marché « remonte bien », selon Christel de La Hougue.

Des acteurs de petite taille

Les acteurs du marché sont en outre plutôt des entreprises de petite taille. « Les adhérents de l’UPDS sont pour la plupart des TPE et PME. La plus petite société adhérente compte 4 salariés, et le plus grosse en compte 150, et les chiffres d’affaires vont de quelques centaines de millions d’euros à 35 millions d’euros pour le plus gros acteur» indique Christel de La Hougue.

« Pour dynamiser le marché il faudrait de l’incitation réglementaire » indique la déléguée générale. Et le décret d’application de l’article 188 du Grenelle, qui prévoyait la création de zones de vigilance sur les anciens sites industriels et l’obligation de réaliser des études sur la pollution des sols, n’est toujours pas paru. « Il y maintenant une certification des entreprises qui interviennent dans les SSP, délivrée par le LNE, et qui a été élaborée en collaboration avec tous les acteurs du secteurs. Il y a eu 5 sociétés certifiées fin 2011, et il va y en avoir 14 autres prochainement» explique Christel de La Hougue. Les professionnels comptaient ainsi sur ce décret, qui aurait pu inciter au recours à des sociétés certifiées pour ces études sur les sols pollués. Pour l’heure toutefois, la législation en la matière reste au point mort.