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David Kimelfeld, président de la Métropole lyonnaise donne à son discours une inflexion sociale et écologique

L’exercice classique et il faut bien le dire très convenu des vœux permet chaque année de prendre le pouls d’une collectivité et surtout de celui qui la dirige.

 David Kimelfeld a pris depuis la présidence de la Métropole, après la démission de Gérard Collomb parti à Beauvau et toujours en poste, malgré le retour de l’ancien ministre de l’Intérieur à Lyon.

 L’on sent qu’il habite désormais la fonction et comme son prédécesseur au même poste, qu’il est animé par un souffle, une ambition.

 Mais contrairement à Gérard Collomb qui mettait surtout en avant l’urbanisme et l’économie, se félicitant des succès incontestables obtenus au fil des années, David Kimelfeld qui est, rappelons-le un ancien chef d’entreprise tombé en politique, avance lui, de manière semble-t-il plus équilibrée.

 Depuis qu’il a pris la tête de la Métropole, David Kimelfeld n’a de cesse d’insister à la fois sur l’économique, certes, mais aussi et surtout sur le social et sur l’écologie, comme s’il y avait un rattrapage à effectuer en la matière.

 « Nous sommes attachés à la Métropole, explique-t-il, à répondre aux attentes des plus fragiles mais aussi les plus jeunes comme les seniors », explique-t-il.

 Et d’ajouter : « L’alerte sociale exprimée à travers le mouvement des gilets jaunes doit nous permettre de faire le lien entre l’urgence écologique et l’urgence sociale. Il ne faut pas qu’il y ait d’un côté une Métropole qui va bien et de l’autre une Métropole qui va mal ! »

« Non à la gentrification des centre-villes »

 Il précise : « La Métropole a la capacité financière d’assumer ses choix politiques, comme nous l’avons fait en 2018, en matière de social et d’écologie », rappelant le récent appel à projets lancé via la création d’un fonds d’innovation sociale.

 Quid alors de l’urbanisme et de l’économie ?

 Question urbanisme, la Métropole « va entamer une réflexion sur la gentrification des villes centres de la Métropole, ce qui rend les logements de plus en plus inabordables pour les classes moyennes. Nous ne voulons surtout pas vivre la même situation que Paris ! »

 En ce qui concerne l’économie, sa sensibilité est bien connue en tant qu’ancien chef d’entreprise, il n’a pas besoin d’en rajouter.

 Tout juste, le président de la Métropole rappelle que l’année 2018 « a été exceptionnelle en matière d’investissement industriel », citant, entre autres, « l’ouverture du centre mondial de Recherche&Développement de Solvay ». « Il nous faut maintenir et consolider un socle industriel très fort au sein de la Métropole », lance-t-il.

« Le très bon bilan de l’installation de nouvelles entreprises »

 Il précise, en avant-première « que le bilan d’installation de nouvelles entreprises au sein de la Métropole en 2018 qui sera prochainement présenté par l’Aderly (Agence de développement économique de la région de Lyon), sera très bon… »

 Et de rappeler les autres piliers de la stratégie économique du Grand Lyon : numérique, santé/biotech et industrie du futur, se félicitant dans ce cadre de l’importante implantation annoncée par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), dépendant de l’ONU, à Lyon.

 Et de féliciter à cet égard Georges Képénékian, le nouveau président des Hospices Civils de Lyon : « L’annonce du renforcement du bureau de l’OMS à Lyon avec un grand projet de centre de formation pour la prévention et la gestion des risques sanitaires au niveau mondial intervient alors même que le nouveau Centre international de recherche sur le cancer est en train d’être construit à Gerland. Notre métropole devient le cœur d’une ambition partagée par l’OMS et la France en faveur de la santé mondiale. »

 On l’aura compris, comme en témoignent les changements au sein de son cabinet avec un nouveau directeur de cabinet remplaçant celui qui accompagnait Gérard Collomb, David Kimelfeld s’est largement affranchi de son mentor en politique et fait désormais entendre sa propre musique.

 Ça tombe bien d’abord car avec les gilets jaunes et la prise de conscience écologique accentuée, notamment chez les générations les plus récentes, ces deux domaines, le social et l’écologie, se sont imposées dans le calendrier politique.

 N’oublions pas aussi que les élections municipales et métropolitaines se rapprochent : en mai 2020…