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Malgré la crise des gilets jaunes et les nuages qui s’amoncellent comme le Brexit, de manière un peu surprenante, mais encourageante, les chefs d’entreprise de la région Auvergne-Rhône-Alpes voient l’année 2019 avec optimisme. La Banque de France qui a recueilli l’opinion de 4 500 chefs d’entreprise, s’attend d’ailleurs à une croissance du PIB similaire à celle de 2018.

Et si la politique menée par le gouvernement commençait, envers et contre tout, à porter ses fruits économiques ?

 Pour la première fois depuis longtemps, la France, selon Christian Jacques Berret, le directeur régional de la Banque de France, notre pays devrait connaître en 2019 une croissance de son PIB de 1,5 %. Or, nouveauté, elle pourrait être plus importante que la prévision européenne pour la zone euro (+ 1,3 %). « Une prévision prudente », en ce qui concerne la France, reconnaît le directeur régional, alors que le gouvernement prévoit, lui, 1,7 %.

 Par exemple, les prévisions annoncent que l’Allemagne devrait cette année faire nettement moins (+ 1 %) et l’Italie, 1,3 %.

 Ce qui solidifie la véracité de cette prévision, c’est qu’interrogés par la Banque de France, les chefs d’entreprises de la région Auvergne-Rhône-Alpes sont nettement optimistes pour les onze mois qui restent à courir d’ici la fin de cette année 2019.

 Première indication : l’industrie qui constitue le socle économique de la région devrait selon eux connaître une croissance proche de celle de l’année dernière (3,2 %), ce qui est plutôt bon signe après des années de déclin.

La construction devrait ralentir

  Les services devraient continuer aussi sur leur lancée (+ 4,4 % en 2018). Seule la construction (+ 4 %, l’année dernière) devrait freiner un peu, du fait du ralentissement dans le neuf dû à la baisse des permis de construire.

 « Ce serait dans ce cas la deuxième année consécutive où l’on verrait les trois secteurs économiques être tous les trois en même temps en positif », note le directeur régional de la Banque des banques.

 Quid du Brexit alors dont la version dure semble de plus en plus inéluctable ? Ledit Brexit ne devrait pas constituer un frein majeur à la croissance annoncée. « Ce sont les Britanniques qui risquent en revanche d’en payer le prix le plus fort », assène Christian Jacques Berret.

 Bref, si ces prévisions se confirment, le chômage devrait continuer à décroître, trop lentement, malheureusement.

 A moins qu’une accélération se fasse jour, suite à la mise en œuvre du plan formation du gouvernement et les milliards investis pour résoudre l’un des problèmes majeur de notre économie : la faiblesse du niveau de compétence sur le marché du travail.

« Même sans compétence tout court »

Christian Jacques Berret confirme bien que l’une des premières difficultés rencontrées par les chefs d’entreprise, très présente dans cette enquête annuelle, se situe au niveau des embauches. « Faute souvent de trouver les compétences recherchées, mais fait nouveau, on note aussi des difficultés à embaucher, même sans compétence tout court… »

 Il est vrai aussi que la baisse du chômage a été l’année dernière de 1,8 % dans la région et que certains départements frontaliers comme l’Ain ou la Haute-Savoie par exemple se rapprochent du plein emploi. Il y a donc bien une spécificité régionale…

 Ce dynamisme régional, supérieur à celui qui peut être constaté dans d’autres régions, Christian Jacques Berret l’attribue « au fort esprit d’entreprise qui prévaut et à la diversité du tissu économique » ; mais encore « à des choix stratégiques de filières payants ».

 Ainsi l’accent mis sur les services informatiques permettent à ce secteur de prendre la tête de l’attelage économique régional avec une croissance à nouveau attendue à très haut niveau : + 7,3 %…