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Selon une étude, le niveau de risque de défaillance des cafés hôtels et Restaurants d’Auvergne-Rhône-Alpes atteint 41 %

Depuis plusieurs semaine,Thierry Fontaine, le président Rhône de l’UMIH, 1er syndicat patronal du secteur CHRD (cafés-hôtels-restaurants-discothèques) affiche s”a crainte de perdre de 25 % à 30 % des restaurants et des bars à la rentrée ».

Une crainte qui s’appuie sur sa connaissance du terrain, mais il n’existait pas encore d’études précises sur ce sujet. Ce n’est plus le cas, puisqu’une telle étude vient de sortir.

En effet, alors qu’une perspective de réouverture progressive se dessine pour les cafés, bars et et restaurants, le “Cercle Perspective”s qui regroupe près de 15 000 professionnels (*), vient de se pencher sur le risque de défaillance des cafés, hôtels et restaurants (CHR).

Menée auprès d’un panel de plus de 1 500 établissements indépendants CHR issus de toutes les régions de France, l’étude mesure le risque de défaillance en tenant compte de quatre indicateurs clés : la consommation ou non du PGE (Prêt Garanti par l’Etat) ; l’usage de l’activité partielle ; le retard sur les charges sociales/fiscales ; et enfin, les impayés fournisseurs.

A l’aune de ces paramètres cette étude montre que niveau de risque de défaillance des CHR en Auvergne-Rhône-Alpes s’établit à une moyenne de 41 %. Très élevé donc, mais moindre que le niveau de risque de défaillance national qui atteint le chiffre très important de 50 %.

Cela ne signifie pas que 41 % des CHR vont fermer en Auvergne-Rhône-Alpes et 50 % en France, mais que le risque existe pour un tel pourcentage d’établissements.

La restauration rapide devrait être la moins touchée

Ce sont les entreprises de restauration rapide qui s’en sortent le mieux dans la Région AuRA avec un niveau de risque de 27 % ; suivi des bars : 41 %. Le chiffre monte à 47 % pour les hôtels et autres types d’hébergement.

Les établissements qui risquent de souffrir le plus sont ceux proposant de la restauration traditionnelle : 48 %.

Au bilan, pour Laurent Chapart, le président du Cercle Perspectives, “sans grande surprise, et malgré les aides dont ils bénéficient, près des deux tiers des établissements indépendants du secteur des CHR présentent des risques élevés de défaillance.”

Pour ce dernier, “il s’agit d’un chiffre particulièrement préoccupant qui appelle à la mise en place de mesures toniques pour accompagner dans la durée ce secteur stratégique, telles que l’allongement de la durée du remboursement des PGE ou la suppression temporaire des charges sociales sur les salaires”.

Près des 2/3 des établissements ont entamé leur PGE

Cette étude établit comme point de départ les niveaux d’aide auxquels les CHR ont fait appel.

Sans surprise, 85 % des établissements issus de l’échantillon ont recours à l’activité partielle, qui joue pleinement son rôle d’amortisseur pour le secteur des CHR.

Près des deux tiers des établissements indépendants ont entamé leur Prêt Garantie par l’Etat (PGE) pour payer leurs frais fixes et préserver leur flexibilité financière, dans l’attente d’un assouplissement des restrictions sanitaires.

Enfin, 31 % des établissements affichent un retard de paiement des charges sociales ou fiscales alors que seulement 18 % des CHR accusent des impayés fournisseurs : les chefs d’établissement ont fait le choix de payer leurs engagements, au détriment des charges administratives, afin d’assurer l’approvisionnement des marchandises lors de la réouverture, “ mais aussi par esprit de solidarité avec leur écosystème.”

Des données à suivre donc de très près, sachant que ce secteur de l’économie française emploie plus d’un million de personnes et génère 60 milliards d’euros de chiffre d’affaires au niveau national.

Pas de doute , au vu de toutes ces données pour Laurent Chapart, “La remise en route des établissements va prendre du temps et peser sur les résultats…”

Circonstance aggravante, le président du Cercle Perspective s’attend à ce que “les dirigeants des CHR de surcroît se retrouvent confrontés à une pénurie de main d’œuvre”.

On estime que près de 100 000 salariés pendant toutes ces périodes d’inactivités se sont tournés vers d’autres métiers et se sont reconvertis…

(*) L’étude a été réalisée sur la base de données collectées par les cabinets d’expertise comptable sur un panel de 1 517 établissements indépendants, toutes régions confondues. Ce collectif regroupe près de 15 000 professionnels du conseil d’entreprises issus de 17 cabinets d’expertise-comptable parmi les plus importants du marché national. Son objectif est de promouvoir l’économie française en tenant compte de la diversité du tissu entrepreneurial français.

Implanté dans plus de 840 villes, le cercle Perspectives accompagne plus de 350 000 entreprises (groupes, ETI, PME et TPE) et représente un chiffre d’affaires global de près d’un milliard et demi d’euros.