Cette petite musique qui monte en puissance : la lutte contre la complexité et la bureaucratie envahissante…
C’est la petite musique qui monte dans la société et la campagne de l’élection présidentielle : la lutte contre la complexité et l’envahissement bureaucratique qui ne cesse d’envahir notre société, notre économie, notre quotidien.
Gaspard Koenig, un des nombreux candidats déclarés à la présidentielle se présente, lui, en croisade contre la «prison bureaucratique”.
Le philosophe néo-libéral explique en effet qu’il se lance dans la course à l’Elysée pour «changer la vie» des Français en réduisant «par 100 le nombre de normes».
Une petite musique qui monte dans la campagne électorale
Car pour Gaspard Koenig, les Français «souffrent» d’un grand drame : «la paperasse administrative».
«Ce sont souvent des choses tragi-dramatiques qui les empêchent de vivre leur vie, de faire leur métier», s’est-il justifié lors d’une interview sur France2.
S’il se présente, c’est parce qu’il estime qu’aucun de la quinzaine de candidats déjà en lice ne défend cette «simplification» de la bureaucratie.
«Le but aujourd’hui, c’est de redonner de la liberté, de la responsabilité, de l’autonomie pour que les gens prennent leur décision», a-t-il insisté.
Cette petite musique, on commence aussi à l’entendre chez une autre candidate, Valérie Pécresse.
“Si je suis élue présidente de la République, j’engagerais dès le début de mon mandat quatre grandes réformes structurelles pour baisser les dépenses et réduire la pression fiscale : la retraite à 65 ans, la dégressivité des allocations chômage pour tous les salariés au-dessus de deux SMIC, la débureaucratisation du pays et une décentralisation de nombreuses compétences, notamment aux régions qui se verront confier par exemple Pôle emploi, ou la rénovation urbaine”, a-t- elle déclaré au magazine “Contrepoints” .
Une petite musique qui s’insinue aussi dans la société. Car qu’était donc la grève très suivie des enseignants le jeudi 13 janvier, sinon une grève contre la complexité, en l’occurrence, là, celle des mesures de lutte contre le variant omicron.
“Une grève d’une formidable modernité”
L’éditorialiste des Echos, Jean-Marc Vittori, voit dans cette grève “le signe d’une formidable modernité.” On ne peut qu’être d’accord avec lui.
Il estime en effet qu’il s’agissait “de la première grande grève contre la complexité, contre l’imagination débordante d’une administration toujours prête à inventer de nouvelles procédures, à rédiger des formulaires incompréhensibles, à conjuguer paperasserie et contraintes, à enchaîner les instructions contradictoires du jour au lendemain.”
Et ce dernier d’ajouter : » Comme si elle rêvait de transformer le peuple en une immense machine à cocher des cases et trier des papiers. Responsables d’école, médecins et pharmaciens, parents, DRH, policiers… chacun s’y retrouvera.”
La grève du 13 janvier signe-t-elle enfin le point de départ d’une grève contre la complexité, contre la bureaucratie qui nous étouffe, étouffe l’économie ?
Tous les observateurs et chercheurs le constatent : toute structure, à commencer par les entreprises au fur et à mesure qu’elles deviennent plus grandes et a fortiori les Etats ont une tendance naturelle à se complexifier, et donc à réduire de manière de plus en plus prégnante leur capacité d’innovation, de créativité.
Il existe beaucoup d’études autour de ce phénomène naturel.
Quelques chiffres : la « bureaucratite aiguë » étouffe toute l’économie française, ensevelie sous 400 000 normes, 11 000 lois (100 de plus chaque année), et 80 codes. Le Code de l’environnement s’épaissit de 3 pages par semaine, le Code du travail est un Bottin de 3 700 pages, contre… 70 pour le fascicule suisse. Les préfets reçoivent plus de 80 000 pages de réglementations tous les ans !
Il faut que la société en prenne conscience et mette en œuvre des moyens radicaux et efficaces pour lutter contre ce phénomène qui, sinon, finira par nous étouffer totalement.