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La décentralisation pour guérir au plus vite du Covid-19 ?

Une des raisons alléguées pour expliquer la meilleure gestion de crise de l’Allemagne par rapport à la France est son système fédéral, à base de Länder, au plus près du terrain. En faisant flèche de tout bois, Laurent Wauquiez entend démontrer de son côté en creux, les carences de l’Etat et l’efficacité de l’échelon régional. Il semble être entendu car nous somme passés avec le déconfinement d’une gestion jacobine de la crise à une gestion plus décentralisée assise désormais sur les départements et les collectivités locales. Le meilleur moyen de réussir ledit déconfinement…

Outre sa réactivité industrielles en termes de masques et de tests, l’une des raisons mises en avant pour expliquer la meilleure gestion de la crise en Allemagne est son sytème fédéral. Ce qui lui a permis de comptabiliser quatre fois moins de morts qu’en France.

Ce sont en effet les länder qui ont en Allemagne les compétences sanitaires et non pas l’Etat ; ce qui a permis une gestion de la pandémie au plus près du terrain.

En faisant preuve d’un très grand activisme sur le front de la crise-pas un jour sans une nouvelle intervention-, Laurent Wauquiez, d’une certaine manière, va dans le même sens.

Sans critiquer ouvertement la gestion de la pandémie par le gouvernement, il le fait en réalité, en creux.

On a pu se rendre compte des pesanteurs administratives, des freins multiples pour la gestion d’une crise qui aurait à fois demandé plus de souplesse et une plus grande adaptabilité au terrain.

L’une des caractéristiques de la pandémie en France, comme l’illustre chaque soir, désormais, la carte présentée en rouge, orange et vert par Olivier Véran, le ministre de la Santé, est la grande disparité des situations d’une région à l’autre.

« Plus efficace, plus rapide »

Le président de la Région Auvergne-Rhône-Alpes s’est révélé efficace en matière de masques pour les professionnels, avant le déconfinement, en lançant une opération de fabrication et de vente de 500 000 masques, à destination des entreprises de moins de vingt salariés, en l’occurrence une plate-forme de commandes, active à partir du 4 mai.

« Par rapport au manque immense de matériel, notre responsabilité c’est d’enclencher la machine, d’offrir un bouclier de protection, en sortant de ce qui était notre vocation initiale », estime le président de la Région, affirmant qu’il propose « les masques les plus performants sur le marché ».

Il a également annoncé la commande de 9 millions de masques auprès de huit entreprises régionales, destinés « à tous les habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes » ; mais encore, le lancement de la fabrication de 500 respirateurs pour les hôpitaux ; proposant de financer jusqu’aux plaques de plexiglas protégeant les pharmaciens…

A chaque annonce, Laurent Wauquiez se fait un plaisir d’enfoncer le clou avec un large sourire : « Quand on a pu gérer localement les choses, ça a été plus efficace, plus rapide… »

Les collectivités sont d’après lui plus souples et mieux aptes à affronter la crise et il faut le reconnaître, il le prouve.

Déconfinement décentralisé

Dans le nouvel épisode du déconfinement à venir, d’une certaine manière l’Etat lui donne raison quelque part en décidant de décentraliser ledit déconfinement, département par département ; en laissant une large part du chantier aux mains des maires et des élus locaux, sous la férule du préfet mué en chef d’équipe.

Une démarche plutôt inusitée depuis le début du mandat d’Emmanuel Macron que l’on sait plus jacobin que girondin, mais qui semble redécouvrir à l’aune de la crise, l’efficacité de l’échelon local.

Après, tout résidera dans le bon dosage entre le national et le local.

Une subtile alchimie va devoir se mettre en place pour nous éviter de devoir « reconfiner », hypothèse qui, telle l’épée de Damoclès, va être suspendue pendant plusieurs semaines au-dessus de nos têtes…

Ce retour au local, une illustration de ce que sera le monde d’après ?