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Les emplois verts ne sont plus un mirage

Si les Verts au grand désappointement de Jean-Jack Queyranne, le président du Conseil régional Rhône-Alpes n’ont pas voté le plan climat régional, lors de la dernière session, ils ont joint leurs voix au PS pour voter une délibération portant sur les emplois verts. C’est bien le moins.

Ils ont bien fait car les créations d’emplois verts s’accèlèrent et la région Rhône-Alpes s’avère, au regard de ses atouts, bien placée pour en capter un certain nombre.

C’est ce que confirme une étude du Commissariat au développement durable concernant l’année 2010, derniers chiffres connus.

Cette année là, alors que tous les secteurs de l’économie étaient, rappelez-vous frappés d’atonie, les emplois verts caracolaient de 4,5 %. Le commissariat au développement durable en a même comptabilisé 452 600 dans notre pays.

Si l’on prend le ratio traditionnel caractérisant Rhône-Alpes qui pèse 10 % du PIB hexagonal, cela représenterait a minima près de 45 000 emplois verts dans la région.

La production des éco-activités a même bondi de manière plus importante : de 8,5 %, portant le chiffre d’affaires global du secteur à 70 milliards d’euros.

D’où viennent ces créations d’emplois ? Cette étude répond à cette interrogation : « Ce dynamisme résulte principalement d’une augmentation de la production d’énergie renouvelable et d’une hausse de plus de 4,5 % dans le domaine de la récupération », indiquent les experts de cet organisme rattaché au ministère de l’Ecologie.

A l’époque, c’est-à-dire avant le moratoire du gouvernement qui est intervenu en décembre 2010, l’un des secteurs les plus dynamiques était le photovoltaïque qui restait très créateur d’emplois. Leur nombre avait même doublé entre 2009 à 2010, passant de 7 000 à 14 000 salariés. On sait que depuis la situation a sans doute changé au vu des déboires de Photowatt à Bourgoin-Jallieu, mais heureusement repris par EDF sous la pression de l’Elysée et Evasol à Limonest, dans l’Ouest lyonnais, qui vient d’être mis en redressement judicaire.

Les autres secteurs porteurs sont la biomasse, avec 13 300 emplois et l’hydraulique (10 300), selon cette étude.

Même satisfecit tiré par cette étude concernant l’agriculture bio : ce secteur d’activité emploie 28 500 personnes, soit une hausse en un an de 22 %.

Mieux encore, alors que l’on plaint à juste titre des carences françaises à l’export, les entreprises et services liés à la protection de l’environnement ou à la gestion des ressources naturelles s’exportent bien. « La balance commerciale dans ce domaine est excédentaire de 1,1 milliard d’euros », précise cette étude.

En revanche, la balance commerciale des seules énergies renouvelables est toujours lourdement déficitaire (- 1,55 milliards d’euros), même si la situation s’améliore.

Les mesures prises lors de la session des 29 et 30 mars dernier du Conseil régional vont-elles améliorer encore ce processus qui semble bien engagé ?

En tout cas, l’assemblée a adopté un « Programme régional de soutien au développement des emplois verts », avec pour objectif d’accompagner d’ici 2020 la création de 20 000 nouveaux emplois qui s’ajouteraient donc aux 45 000 déjà existants.

Quels vont être les principaux leviers actionnés par la Région ? Le premier va consister à intégrer plus de vert dans les feuilles de route des clusters et dans les appels à projets des pôles de compétitivité de la région.

Ils visent aussi à repérer et à promouvoir les formations et les métiers concernés par l’économie verte. Quinze pour cent de l’enveloppe budgétaire allouée à la politique de formation de la région seront réservés aux emplois verts, tandis que l’outil mis en œuvre par la région, le Contrat d’aide au retour à l’emploi durable (CARED) destiné aux chômeurs sera tourné vers ces nouveaux emplois.

On parle beaucoup de réindustrialisation de notre pays, durant cette campagne des élections présidentielles, mais très peu d’écologie. Il apparait bien en fait que les deux pourraient bien être liés…