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Formation : pour susciter des vocations, la société Sabeko (plomberie)  à Décines se lance dans… une série TV : un budget de 600 000 euros…

A respectivement 30 et 33 ans, Samuel et Benjamin Kohen ont su créer une des plus belles entreprises de plomberie de la métropole lyonnaise ; et ce, en dix ans.

Ayant son siège social à Décines, celle-ci compte à ce jour 140 salariés, pratique tous les métiers de la plomberie et tourne à plein régime.

La raison : sans nul doute un duo efficace. Benjamin est tombé dans la plomberie à l’âge de 14 ans en suivant les traces de son père, ingénieur thermique.

Après l’ESSEC où il a obtenu son diplôme de gestion d’entreprise, puis des postes à Paris, Londres et Istanbul, son frère Samuel est venu le rejoindre pour créer Sabeko. Depuis, la croissance est continue : l’entreprise a été labellisée « Pépite » en 2022 par la Métropole lyonnaise.

Mais tous deux, comme de nombreux confrères auraient pu se casser les dents sur les difficultés d’embauche.

On le sait, la plomberie est un des métiers les plus en tension. De la sorte, dès que le gouvernement a permis aux entreprises d’ouvrir leurs propres centres de formation, les deux dirigeants de Sabeko n’ont pas hésité une seconde. Ainsi est née la structure maison d’apprentissage et de formation : la Sabeschool.

Installée au sein même de l’entreprise, cette école draine et accompagne actuellement une cinquantaine d’apprentis de toutes origines, dont des jeunes mineurs isolés issus de l’immigration. « Leur motivation et leur envie sont souvent très fortes : ils ont beaucoup à apporter aux entreprises spécialisées dans les métiers manuels », explique le Pdg de l’entreprise, Samuel Kohen.

« Nous formons des apprentis pour nous mêmes, mais aussi pour les confrères », précise-t-il.

Et de reconnaître que contrairement à beaucoup de sociétés de son secteur, « nous ne souffrons pas beaucoup à cet égard. »

Il ajoute : « Ce premier challenge réussi nous a donné des ailes pour aller plus loin… »

L’un des problèmes des métiers de la plomberie est l’image, plutôt négative, qui lui colle encore à la peau chez les jeunes.

Sept films de 26 minutes

Puisque la mode avec les plateformes comme Netflix est aux séries, les deux frères ont eu l’idée de lancer des films de 26 minutes pour montrer la réalité de leur profession.

« Nous ne voulions pas de bricolage, mais de vrais films professionnels qui racontent un parcours », explique Samuel.

Ils ont donc fait appel à un metteur-en-scène lyonnais, William Faivre , puis ont créé une structure, une association reconnue d’utilité publique « Semeurs de talent » pour porter le projet et assurer son financement : 600 000 euros…

Le financement provient de fonds publics, et privés mais aussi d’un appel aux dons sur la plateforme helloasso.

L’objet de cette association : » favoriser l’insertion professionnelle des publics éloignés de l’emploi ».

Intitulée « L’art de réapprendre », la première série va en effet compter pas moins de sept épisodes de 26 minutes.

C’est une fiction dont le héros, le personnage principal , s’appelle Stéphane, c’est un ex-assureur en reconversion, la quarantaine ; mais c’est aussi un documentaire avec toutes les interactions entre Stéphane et les apprentis qui sont de vrais apprentis et jouent donc leurs propres rôles.

Les deux frères et l’équipe développée autour de ce projet ne cherchent plus qu’un chaîne ou une plate-forme pour la diffuser.

La présentation du premier épisode a eu lieu à l’UGC à Lyon. Et a reçu un excellent accueil, alors…

La bande-annonce de la série « L’art de (re)apprendre »: