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Structure originale, la coopérative d’activité Elycoop a permis la création de 132 entreprises en 10 ans

Comment créer son entreprise tout en restant salarié ? En s’inscrivant au sein d’une coopérative d’activités, partie prenante du mouvement coopératif. Elycoop qui a vu le jour il y a dix ans à Bron dans la banlieue Est de Lyon a discrètement tracé sa route dans ce cadre, amenant la création de 132 entreprises. Cette coopérative qui vient de créer sa première antenne à Vienne en Isère, devrait générer cette année un chiffre d’affaires de 1,4 million d’euros.

Consciente de son développement actuel après avoir bien résisté à la crise, ce que l’on a désormais coutume d’appeler l’Economie Sociale et Solidaire n’hésite plus à se glisser sous le feu des projecteurs. Représentant près de 10 % de l’économie régionale, cette mouvance qui rassemble les associations, les mutuelles et les SCOP possède sa « Chambre » destinée à représenter ce secteur auprès des pouvoirs publics, mais aussi ses pépinières d’entreprises.

Des pépinières originales dans la mesure où basée sur le concept « Un homme, une voix », elles permettent au créateur d’entreprise qui le désire de rester salarié au sein d’une structure à laquelle il est associé.

Tel est le mode de fonctionnement d’Elycoop qui a fêté le jeudi 30 septembre l’envol de ses dix premières années d’existence à l’aéroport de Lyon-Bron. Un choix symbolique, mais aussi géographique : Elycoop qui compte, au niveau administratif cinq personnes et va réaliser cette année 1,4 million d’euros de chiffre d’affaires, a installé son siège à Bron.

Anne Bonnier, la gérante de cette structure orginale a affiché devant le monde coopératif régional un bilan positif puisqu’en dix ans la coopérative a accompagné 1 200 personnes et suscité la création de 132 entreprises. « Nous fournissons 60 heures d’accompagnement aux membres d’Elycoop, ce qui représente chaque année près de 4 600 heures », précise, avec un large sourire, la responsable.

Anne Bonnier, décrit le fonctionnement de la structure (*) qu’elle dirige : « La coopérative d’activité permet de donner un cadre économique, juridique et social aux entrepreneurs pour qu’ils puissent tester, développer et pérenniser leur activité de manière autonome. »

Et de préciser : « La création d’une activité indépendante est fortement anxiogène : on se retrouve seul face à des difficultés qu’on n’a pas forcément l’habitude d’affronter.  Nous offrons non seulement un accompagnement personnalisé mais aussi des moments de rencontre entre entrepreneurs pour échanger, se soutenir, ou nouer des partenariats. »

Jusque là, pas de différence avec une des trente-trois pépinières d’entreprises que compte la région Rhône-Alpes, sauf une, le salariat. La gérante d’Elyccop explique : «  Créer son propre emploi dans le cadre d’une coopérative d’activité est moins risqué que de créer une nouvelle entreprise. L’intérêt pour l’entrepreneur, c’est de pouvoir confronter son activité au marché tout en ayant le statut protecteur de salarié. En cas d’échec, il peut ainsi bénéficier d’allocations chômage. »

Elle poursuit : « Si l’activité est pérenne, il choisit de créer sa propre entreprise et part ; ou sinon, il peut la développer au sein de la coopérative pour devenir associé, tout en restant bien sûr, salarié ».

C’est le choix qu’effectuent les deux/tiers des personnes frappant à la porte d’Elycoop. Les entrepreneurs-coopérateurs qui bénéficient d’un tableau de bord comptable précis de leur activité, reversent à la société un pourcentage de 12 % de leur marge brute.

La coopérative se sent pousser des ailes. Elle vient de créer sa première antenne à Vienne (Isère), au sein de la pépinière d’entreprises de la ville, dédiée au secteur tertiaire. Cette pépinière que l’on pourrait qualifier de classique peut ainsi élargir son offre à destination des nouveaux entrepreneurs désireux de rester salarié tout en vivant l’ivresse du créateur d’entreprise…

Photo (DL) : Anne Bonnier, gérante d’Elycoop et Marilyn Payan, chargée de l’accompagnement et animatrice de la nouvelle antenne de Vienne.

(*) Coopérative d’activité, mode d’emploi : Le porteur de projet intègre la coopérative après étude du projet, un Contrat d’Appui au Projet d’Entreprise (CAPE) est signé lui assurant une protection sociale (couverture accident du travail). Il conserve son statut antérieur.

Il est accompagné et formé, peut vendre des biens et services en son nom (sa propre image commerciale) et sous la référence administrative et juridique de la coopérative. Ses frais sont pris en charge dès lors que l’activité génère un chiffre d’affaire suffisant. Une rémunération est versée dès lors que les différentes charges ont été payées.

Quand l’activité devient régulière (au moins 1 000 euros de chiffre d’affaires plusieurs mois d’affilé, perspectives minimum de maintien et de développement de ce niveau d’activité), le test est concluant.

Deux possibilités sont alors offertes à l’entrepreneur :

-Il décide de créer sa propre entreprise : la coopérative va l’accompagner dans cette création, en direct et avec l’appui de ses partenaires.

-Il choisit de rester dans la coopérative pour développer son activité, il rentre alors dans la coopérative d’entrepreneurs, avec un statut de salarié.