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Conséquence de la libéralisation : top départ de la 1ère ligne privée de bus long courrier Lyon-Turin

La libéralisation en Europe et notamment en France où les règles étaient drastiques, octroie peu à peu de l’espace pour le transport en bus long courrier, non pas de ville à ville hexagonale, mais entre villes européennes. C’est dans ce cadre et après autorisation du gouvernement que l’association de transporteurs « Réunir » lance le 6 juillet la 1ère ligne privée de bus long courrier Lyon-Chambéry-Turin. Une douzaine d’autres vont suivre.


 Il y a quelques semaines, Gérard Collomb, maire de Lyon et Piero Fassino, son homologue de Turin, signaient à Lyon, un accord de rapprochement entre les deux cités, visant à développer de manière importante les relations, économiques, universitaires, culturelles.

 Par une heureuse coïncidence, sans avoir été sollicitée préalablement, l’association de transporteurs routier « Réunir » annonce le lancement dès le 6 juillet prochain de la première ligne de bus privée Lyon-Chambéry-Turin. Une liaison arborant une nouvelle enseigne que l’on devrait apercevoir de plus en plus souvent sur les routes : « Starshipper ». L’association de transporteurs « Réunir » veut la décliner dans un premier temps sur une douzaine de lignes de ce type en France.

 « Notre objectif est de relier les grandes villes françaises à d’autres situées dans des pays frontaliers : l’Italie, l’Espagne, la Belgique, l’Allemagne », décrit Alain-Jean Berthelet, le président de « Réunir ».

 Cette association créée en 1998 par trois autocaristes rhônalpins (Planche, Faure et Berthelet) auxquels se sont ralliés pas moins de 103 adhérents dans toute la France, représente désormais 190 sites, 7 000 salariés et 5 800 autocars.

 Il s’agit pour ce regroupement de sociétés qui restent indépendantes, de développer la mutualisation de leurs moyens pour lutter contre les « majors » (Véolia, Keolis, la filiale dédiée de la Ratp), afin de pemettre à ses adhérents de bénéficier des opportunités offertes par la libéralisation du transport par bus en Europe.

 Les autorisations sont octroyées au coup par coup par le ministère des transports : il faut vérifier que les lignes créées ne concurrencent pas des liaisons bénéficiant de subventions de l’Etat ou de collectivités. Reste que les opportunités existent et sont désormais nombreuses. Ces transporteurs entendent bien les utiliser. Ils s’en sont donnés les moyens.

 Leur objectif est d’offrir un bon rapport qualité/prix, susceptible d’attirer une clientèle composée non seulement de familles, de touristes et d’étudiants, mais aussi d’hommes affaires.

Pour ce faire, les autobus utilisés sont volontairement positionnés dans la catégorie confort offrant une certaine similtude avec l’avion, en offrant de larges sièges, des journaux, la wi-fi gratuite, des prises électriques près des sièges et l’air conditionné.

 Les horaires se veulent aussi pratiques : Starshipper offre pour démarrer dix départs de la Part-Dieu à Lyon par semaine, dont deux les mardi, mercredi et vendredi. « Et nous pourrons ajouter tous les bus nécessaires en cas d’afflux », assure Alain-Jean Berthelet.

 Des prestations qui se veulent donc qualitatives, mais à des prix qui se veulent aussi attractifs : à partir de 52 euros un Lyon-Chambéry-Turin aller et retour.

 Tel est le cahier des charges auquel se soumet l’opérateur choisi pour opérer cette 1ère ligne privée Lyon-Chambéry-Turin : les « Courriers Rhodaniens », une PME indépendante de 280 salariés dotée de 230 autobus dont le siège est basé à Saint-Peray en Ardèche et qui possède cinq centres d’exploitations en Ardèche (Saint-Peray, Annonay), en Isère (Salaise-sur-Sanne, dans la Loire (Pélussin) et dans le Rhône (Mions).

 Avec une démarche plus ambitieuse, la marque internationale Eurolines a ouvert la voie en Europe en développant des lignes grands courrier en bus entre toutes les capitales des Vingt-Sept de l’Union Européenne.

 Cette fois, les transporteur français faisant appel à « des chauffeurs hexagonaux », comme le précise le président de « Réunir », veulent aussi participer à ce développement né de la libéralisation. Si elle offre des opportunités certaines, cette dernière devrait pourtant rester, en France, encore encadrée. La libéralisation totale à l’américaine n’est pas pour demain.

 PhotoUn bus Mercedes pour la liaison Lyon-Chambéry-Turin offrant de larges sièges, la wi fi gratuite, l’air conditionné…