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De 120 à 130 salariés : Publicis installe à Lyon sa nouvelle filiale Webformance

Le nouvel enjeu de l’économie numérique se déporte désormais vers les PME et TPE encore très peu équipées en sites Internet. Elle ne peuvent plus ignorer la Toile : en 2012, le chiffre d’affaires du e.commerce devrait s’élever à 45 milliards d’euros. C’est la raison pour laquelle le Groupe Publicis a décidé de s’attaquer à ce marché lucratif, en installant à Lyon-Vaise, sa nouvelle filiale Webformance qui devrait rapidement compter un peu plus de cent salariés. L’objectif fixé : 10 000 TPE et PME clientes dès cette année, et plusieurs dizaines de milliers ensuite. Un investissement initial de 10 millions d’euros.

Le pourcentage a de quoi faire saliver les sociétés de services Internet : 70 % des PME et des TPE françaises de moins de 50 salariés ne possédent pas encore de sites Web. Or, désormais, l’influence de la Toile sur le commerce est devenue si forte que plus personne ne peut ignorer ce nouveau média. La France a pris du retard. Pourtant, l’année dernière les dépenses des annonceurs locaux ont représenté 870 millions d’euros. Le milliard sera atteint cette année.

C’est la raison pour laquelle le troisième groupe de communication mondial, Publicis, lorgne sur ce marché, qui de surcroît, reconnaît Maurice Lévy, en cas de succès, pourrait se révéler très rentable.

Le président du directoire de Publicis était lundi 21 février à Lyon pour lancer sa nouvelle machine de guerre destinée à mordre sur cet appétissant marché : une nouvelle filiale baptisée Webformance. Pourquoi Lyon ? Tout simplement parce que cette nouvelle société sera implantée dans la capitale des Gaules et plus précisément dans le quartier dédié au numérique : à Lyon-Vaise.

Les embauches ont démarré le jour même avec 200 auditions de candidat(e)s réunis sous les lambris de la CCI de Lyon : il s’agissait de pourvoir à près d’une centaine de postes dont une majorité de commerciaux, mais aussi de chefs de projet, d’infographistes, de spécialistes de la gestion de liens sponsorisé, etc.

Mais que vient donc faire le 3ème groupe mondial de la pub sur le marché du Web ? De la communication, mais par d’autres moyens. « C’est un nouveau métier dans lequel nous nous engageons », reconnaît le big boss de Publicis qui compte sur son agence lyonnaise Publicis Activ pour accompagner son nouveau bébé.

Webformance explique-t-il ne sera pas une agence de pub, « mais une société de services destinée à donner aux PME et TPE, les moyens de se développer : nous voulons mettre un moteur de croissance à leur disposition : plus aucune entreprise ne peut ignorer le support Internet, c’est le lieu où désormais les consommateurs cherchent les produits et services. »

Pour 89 euros par mois, offre de base, la filiale de Publicis offrira aux TPE et PME un package comprenant un site Web vitrine, son référencement, une campagne de liens sponsorisés sur Google, ainsi que l’accès à une plate-forme communautaire (Novabiz ) sur laquelle les clients de Webformance pourront poser des questions, échanger, etc. Des sites adaptés aux téléphones mobiles, i.phone et aux smartphones seront également proposés.

Pour faciliter son démarrage, Webformance a signé un contrat de régie locale avec Google (*) et mène un partenariat pour la vidéo avec YouTube.

Publicis joue gros sur ce projet : l’investissement de départ est estimé par le président de Publicis à 10 millions d’euros. La commercialisation se fera de Lyon à partir d’une plate-forme téléphonique où tous les outils seront déployés.

L’objectif fixé par Maurice Lévy est d’engranger dès cette année 10 000 clients. « Nous équilibrerons lorsque nous aurons plusieurs dizaines de milliers de clients », précise-il, se refusant de donner plus de précisions. Mais de reconnaître qu’ensuite, « la filiale peut être très rentable. » Il s’agira en effet de revenus récurrents, donc confortables. Tout dépendra de la capacité à l’équipe mise en place à conserver les clients engrangés.

Pour diriger le nouvel ensemble, Maurice Lévy a choisi un jeune sur-diplômé, Maxime Baffert (Sciences-Po Paris, ESSEC et ENA), passé par l’Inspection des Finances, avant de se diriger vers le privé, en 2007. Maurice Lévy l’a rencontré lorsqu’il a été désigné par le gouvernement pour piloter un rapport sur « l’économie de l’immatériel ». Maxime Baffert en était le rapporteur. Il a ensuite été son chef de cabinet. Un choix qui illustre l’importance stratégique donnée par le Groupe qu’il dirige à la nouvelle entité.

Il n’est d’ailleurs pas exclu précise Maurice Lévy qu’une fois le marché français conquis, que l’abordage du développement européen, d’ores et déjà envisagé, se fasse aussi au départ de Lyon.

La filiale qui compte déjà 30 salariés devrait en rassembler d’ici quelques mois de 120 à 130 et pourrait alors voir ses effectifs grossir encore, mais on n’en est pas encore là. Tout reste désormais à faire…

(*) « Publicis Webformance est régie locale du programme publicitaire Adwords de Google. La filiale commercialise dans des conditions spécifiques des produits liés à la plate-forme publicitaire Adwords, notamment en matière de liens commerciaux sur le moteur de recherche Google. Elle assurera la gestion complète des comptes Adwords pour ses clients, en passant par l’activation et le suivi continu de la campagne », précise Publicis.

Photo (DL)De gauche à droite, Maxime Baffert, Directeur général de Webformance et Maurice Levy, Président du directoire de Publicis, lors du lancement à Lyon de la nouvelle filiale de l’agence de publicité.