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Emmanuel Macron promet « son soutien appuyé » pour l’ouverture des deux fréquences supplémentaires du vol Lyon-Dubaï d’Emirates à Lyon-St Exupéry…

…Si c’est le cas, ce serait un grand pas de franchi. Cette première concession ou plutôt « le soutien appuyé » du ministre sur ce sujet sensible a été obtenu lors d’une rencontre des quatre actionnaires locaux de l’aéroport avec Emmanuel Macron à Bercy. Pour poser les bornes de la privatisation désormais lancée.

A eux quatre, la CCI Lyon Métropole, la Région, le Département du Rhône et le Grand Lyon possèdent 40 % du capital de l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry dont la privatisation vient d’être lancée.

 Rencontrant mercredi 2 mars Emmanuel Macron à Bercy, ils lui ont indiqué dans quel cadre la CCI et les collectivités souhaiteraient que s’organise cette privatisation. En indiquant les limites à ne pas franchir et en réitérant avec insistance la demande d’octroi de deux nouvelles fréquences pour le Lyon-Dubaï d’Emirates…

 Etaient présents lors de cette réunion : Emmanuel Imberton, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie Lyon Métropole, Gérard Collomb, président de la Métropole de Lyon, Laurent Wauquiez, Président du Conseil Régional Auvergne Rhône Alpes, ainsi que Christophe Guilloteau, président du Département du Rhône.

 En face d’eux : Emmanuel Macron, Ministre de l’Économie, accompagné notamment par Martin Vial, Directeur de l’Agence des Participations de l’État.

 « Une réunion constructive »

 « Toutes les parties étaient à l’écoute et la réunion s’est avérée constructive », résument les quatre parties à l’issue de la réunion.

 De manière liminaire, le quatuor rhônalpin rappelle d’abord que pour lui, « la privatisation de la société des Aéroports de Lyon doit constituer un levier pour accélérer le développement de la connectivité européenne et internationale de la plateforme de Lyon-St Exupéry, aujourd’hui en deçà du poids et de la dynamique économique de la grande Région Auvergne Rhône-Alpes. »

 Ils ont également posé deux limites à ne pas franchir :

 Ainsi, ont-il expliqué à Emmanuel Macron, «  cette privatisation ne devait en aucun cas : se traduire par une nouvelle mise sous tutelle des Aéroports de Lyon vis-à-vis d’un hub européen, à l’image de la situation actuelle vis-à-vis de Roissy ; et conduire à la prise en main des Aéroports de Lyon par un actionnaire majoritaire intéressé avant tout par la spéculation foncière et immobilière plutôt que par le développement aérien. » On sait en effet, que Lyon-Saint Exupéry possède de très importantes réserves foncières.

 De plus, ils ont demandé à ce que le cahier des charges soit complété de la sorte : « avec un renforcement des exigences en termes d’expérience de gestion aéroportuaire pour la sélection des candidats éligibles à la reprise des parts de l’Etat ; en incluant les nécessaires précisions à apporter quant aux modalités de leurs associations aux différentes phases de la procédure d’appel d’offres ; avec une meilleure prise en compte des stratégies et projets de développement du territoire dans les critères de sélection des candidats ; la nécessaire maîtrise des impacts des nuisances environnementales… »

 Ils ont également ajouté, « l’allongement de la durée obligatoire de conservation des parts de la société pour atteindre a minima sept ans ; et, en matière de gouvernance : le renforcement du poids des actionnaires minoritaires dans le conseil de surveillance et la mise en place d’un comité de suivi des engagements et des investissements, afin de pouvoir peser de manière claire sur les décisions du futur actionnaire majoritaire… »

 « Soutien appuyé »

 Seront-ils entendus sur tous ces points ?

 En revanche, l’un d’entre eux, le dernier point évoqué pourrait avoir été entendu. Les actionnaires locaux ont à nouveau demandé « l’autorisation des deux vols hebdomadaires réclamés depuis l’ouverture de la ligne Lyon-Dubaï en 2012, et ce avant la fin du processus de privatisation. »

 Sur ce point, ils ont notamment rappelé, « combien la situation de Lyon était spécifique du fait de la proximité de l’aéroport de Genève, premier concurrent de Lyon-St Exupéry »,

 Entendus au moins sur ce point ? Les actionnaires locaux de l’aéroport le pensent : « Nous avons sur ce point reçu un soutien appuyé du Ministre pour que ces ouvertures de lignes puissent aboutir dans les meilleurs délais, ce qui constitue une excellente nouvelle pour notre aéroport », ont-il estimé à l’issue de la réunion…

 « Soutien appuyé » ne veut pas dire décision. Cela sera-t-il suffisant ? Les lobbies en la matière sont puissants…