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Fête des Lumières : la Ville de lyon se lance dans le business mondial…

Une délibération programmée lors du prochain conseil municipal va permettre à la Ville de Lyon de vendre son savoir-faire lumière en commercialisant des prestations d’assistance maîtrise d’ouvrage dans le monde entier. Jusqu’à présent, elle proposait de temps à autres sa collaboration, mais gratuitement…

Dans une période d’argent contraint, la Ville de Lyon cherche des idées pour regonfler quelque peu son budget en phase d’amaigrissement.

Le succès de la Fête des Lumières qui se déroule cette année, du 5 au 8 décembre à Lyon lui a donné des idées.

Une délibération sera proposée aux élus de Ville de Lyon lors du prochain conseil municipal pour lui permettre de proposer ses services aux nombreuses villes de la planète qui lui demandent de l’accompagner dans des projets de Fêtes des Lumières, similaires à celle de Lyon, qui ont tendance à se multiplier sur tous les continents.

Cela se traduira par la commercialisation de son savoir-faire, maintenant bien établi, sous la forme d’une assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO).

Une délibération est nécessaire dans le mesure oû plusieurs conditions sont indispensables pour que la Ville de Lyon puisse se lancer dans ce business lumière, à commencer par l’assurance qu’une telle démarche ne présente pas « une concurrence déloyale » pour le secteur privé.

Or, une telle offre n’existe pas pour l’heure, du moins, dans la mesure où à Lyon, la Ville reste l’architecte de la Fête des Lumières en collaboration avec 69 entreprises privées qui assurent à hauteur de 50 % le coût des festivités : 2,6 millions d’euros cette année.

« Créer de la valeur »

Un triple objectif est mis en avant par Georges Képénékian, l’adjoint à la culture, chargé des grands événements à la Ville de Lyon, dans le cadre de ce projet : «  il s’agit pour nous de créer de la valeur et de générer des ressources supplémentaires, afin de nous permettre de collecter des fonds pour produire une Fête des Lumières à moindre coût pour le contribuable… »,. En bref, faire en somme que la Fête coûte encore moins à la collectivité : 1,3 million d’euros, donc, actuellement.

Deux autres raisons sont mises en avant : « L’accentuation et la valorisation de l’image et de la notoriété de Lyon au niveau international : il s’agit là de nous différencier des autres villes».

Georges Képénékian se plaît ainsi à rappeler que « le fait d’avoir participé à Lyon à la Fête des Lumières, constitue pour un architecte lumière, un vrai label, très apprécié. »

Il s’agit enfin pour la municipalité lyonnaise, in fine, « de protéger son savoir-faire. »

Ce qui a accéléré cette initiative : la participation récente de Lyon à quatre festivals lumière dont celui de Dubaï, le « Festival of light », en compagnie du groupe EMAAR, qui s’est révélé un grand succès.

D’autres prestations pourraient être vendues de la sorte

D’ailleurs à partir de cette base , Georges Képénékian n’exclut pas « d’étendre la vente d’autres types de prestations si elles répondent aux conditions nécessaires… »

Il est vrai qu’une fois encore cette année avec la Fête des Lumières, du 5 au 8 décembre, la municipalité lyonnaise peut se prévaloir d’un modèle artistique, mais aussi économique qui fonctionne bien.

Avec l’arrivée de onze nouveaux entrants, le « Club des Partenaires » fait le plein cette année : soixante-neuf au total. Ce n’est pas du sponsoring, mais du mécénat.

Les nouveaux arrivants proviennent de tous les secteurs économiques : Assystem, BNP Paribas, CMS Francis Lefebvre, GFC Construction, My Lucky Day, Nexity, Sogelym Dixence, VLS, la Fondation BTP Rhône et Micropole.

 Quarante pour cent de ces sociétés participent financièrement aux 2,6 millions de budget, tandis que près de 30 % fournissent des matériels et des compétences.

Micropole chargé de refondre et de développer le site Internet de la Fête.

C’est par exemple le cas de Micropole dont le siège est basé à Villeurbanne (160 salariés) qui a, à la fois conçu et développé, le nouveau site Internet de la fête des lumières. Un projet auquel ont participé quinze salariés de l’entreprise.

Enrichi de photos, vidéos, cartographies et entièrement interconnecté aux réseaux sociaux, ce site a pour but, selon Jean-Paul Goury, le directeur de l’Agence Micropole Rhône-Alpes, « de créer son compte utilisateur et de préparer sa sélection d’animations, mais encore de la partager avec ses amis, via Facebook, Google ou Twitter ».

Il est vrai que cette année, l’un des maîtres-mots de la Fête des Lumières, branchée numérique, sera l’interactivité.

Un autre exemple avec l’opérateur téléphonique Orange. En partenariat avec l’ENSAD (Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs), Orange va installer un puits de lumière de huit mètres de hauteur, place du Gros Caillou à la Croix-Rousse.

Ce puits diffusera des signaux lumineux, dont l’intensité et les messages qu’il diffusera en morse, dépendront, via une application spécifique, des SMS envoyés par les Internautes…