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Fibre optique : le Grand Lyon va investir 15 millions d’euros pour desservir 13 000 entreprises

Sonnés par l’arrivée de Free, les opérateurs téléphoniques privés sont en train de mener une course de lenteur pour déployer la fibre optique dans l’agglomération lyonnaise. Pour irriguer d’abord les entreprises, très demandeuses, puis ensuite les particuliers, Gérard Collomb annonce que le Grand Lyon va investir près de 15 millions d’euros pour pallier les absences ou les insuffisances du privé. Le déploiement devrait être terminé d’ici 2019.

« Les opérateurs freinent à cause de Free ». Gérard Collomb, président du Grand Lyon est en train de constater sur son agglomération ce que découvrent tous les jours les élus des villes, grandes et petites : entre les annonces des opérateurs de téléphonie mobile et la réalité sur le terrain, en matière de déploiement du Très Haut Débit numérique, il existe une grande marge.

 « Même lorsqu’ils nous disent qu’il ont tiré un câble de fibre optique dans tel ou tel quartier, cela ne signifie pas pour autant que les immeubles soient raccordés. Souvent cela s’arrête au ras du bitume », renchérit Karine Dognin-Sauze, chargée au Grand Lyon des nouvelles technologies de l’information.

Un enjeu majeur

 Comment faire, alors pour développer le Très Haut Débit numérique dans l’agglomération lyonnaise, en direction notamment des entreprises, très demandeuses, mais aussi des particuliers ? Il s’agit en effet d’un enjeu majeur en matière de développement économique. La disponibilité d’offres en Très Haut Débit constitue un critère d’implantation pour les entreprises internationales. C’est aussi un facteur de compétitivité pour celles déjà installées.

 Un vote lundi 8 octobre du conseil communautaire a permis d’entériner la stratégie choisie par l’exécutif.

Pour obtenir « la desserte généralisée de l’agglomération en fibre optique », le Grand Lyon va mettre en place un suivi précis des déploiements engagés par les opérateurs privés.

 L’agglomération va également leur faciliter le plus possible la tâche par des autorisations de voiries, d’installation de leurs infrastructures (locaux, armoires), mais aussi en servant d’intermédiaires avec les grands bailleurs pour faciliter la montée de la fibre optique dans les immeubles.

Un guichet unique et des conventions avec les opérateurs

 Un guichet unique sera créé pour pouvoir répondre à toutes leurs demandes. Ainsi, comme c’est déjà le cas avec SFR et Numéricable, une convention détaillant toutes ces facilités sera signée avec tous les opérateurs le souhaitant.

Mais Gérard Collomb sait très bien que cela sera loin d’être suffisant pour les raisons précitées.

 C’est la raison pour laquelle, dans le même temps, un réseau d’initiative publique en fibre optique sera déployé là où le privé sera absent, c’est-à-dire sur les zones les moins denses en population. Aucun souci pour le quartier de la Part-Dieu, il est déjà bien couvert…

 L’objectif, précise Gérard Collomb est « la desserte en Très Haut Débit de toutes les zones d’activité de l’agglomération avec l’obtention du label « ZA THD » (Zone d’activité Très Haut Débit) sur une trentaine de sites prioritaires. »

 Les cinquante-huit communes rattachées à la communauté urbaine devront être irriguées « par un réseau capillaire permettant de raccorder la plupart des immeubles d’entreprises du diffus, ainsi que les sites publics ».

 Pour le président du Grand Lyon, « treize mille entreprises et sites publics doivent pouvoir être desservis. »

 A quel prix ? Selon la vice-présidente du Grand Lyon chargée des NTIC, « le coût total de ce réseau qui sera concédé, via une concession sur vingt-cinq ans, devrait avoisiner les 15 millions d’euros. » A l’issue de la concession, le Grand Lyon deviendra le propriétaire du réseau.

 L’objectif de Gérard Collomb est de faire le plus vite possible. Les différents marchés seront lancés en 2013 et 2014. L’entreprise à qui sera dévolue la concession sera ensuite choisie pour que les travaux puissent commencer en 2014.

 Si tout se passe bien, le déploiement devrait être terminé en 2019. Une bonne chose, mais nous sommes loin d’être les premiers : il faut savoir qu’un certain nombre de pays européens ont, en la matière, pris une bonne avance…