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Il vient de les racheter : Jacques Chalvin veut que les « Puces » fassent le grand saut

L’actuel propriétaire du « Double Mixte » à Villeurbanne vient de reprendre les « Puces du canal », haut lieu de la chine avec 500 000 visiteurs annuels. Désirant surfer sur une tendance favorable en Europe aux objets anciens, il est décidé à investir près de 500 000 euros pour attirer de nouveaux marchands sur la thématique vintage, notamment, augmenter les amplitudes d’ouverture et agrandir le site jusqu’à 50 000 m2 dont 10 000 m2 couverts.

 Les vrais amateurs, ceux qui l’hiver arpentent dès l’ouverture les allées, lampes électriques à la main, le savent : les « Puces du Canal » à Lyon sont les deuxièmes de France après celles de Saint-Ouen. Surfant sur une tendance lourde européenne vers les objets anciens, Saint-Ouen qui accueille désormais un restaurant signé du designer Philippe Starck et un magasin… Habitat-Vintage, vient de se relancer.

Jacques Chalvin, 49 ans, qui vient de reprendre la société d’exploitation des « Puces du Canal » entend bien faire de même. Il vient de racheter en compagnie de deux autres partenaires cette petite entreprise de cinq salariés et de un million d’euros de chiffre d’affaires.

Un investissement de 500 000 euros

Avec une idée bien précise, relancer les « Puces », notamment en attirant un public jeune qui n’y met pas encore les pieds, en jouant la carte vintage, ainsi que les touristes présents à Lyon, le tout en faisant venir de nouveaux marchands.

Saint-Ouen fait partie intégrante du circuit touristique parisien. Pourquoi les « Puces du Canal » ne feraient pas de même à Lyon ? D’autant que ces « Puces » qui portent cette dénomination du fait de la proximité du canal du Rhône sont désormais longées par un axe touristique dédié aux transports doux et aux vélos, la ViaRhôna qui va du Léman à la Méditerranée.

Bref, celui qui, au cours d’une vie professionnelle riche, a dirigé le théâtre Mogador à Paris, ainsi que les circuits « Connaissance du Monde », mais aussi le Palais des congrès de Lyon, de 1996 à 2003 a beaucoup d’ambition pour les « Puces ».

Il compte pour réussir ce projet sur un journaliste lyonnais, Christian Dybich, un passionné de la chine, organisateur du salon « Lyon Vieux Papiers », qu’il a choisi comme directeur opérationnel. Un projet à 500 000 euros, montant de l’investissement prévu, sans compter celui que devra engager celui qui reste toujours propriétaire des murs et du site de dix hectares, le groupe Giorgi qui va procéder à la construction de deux nouveaux bâtiments.

Plus d’amplitudes horaires

« Notre vocation est de développer ce marché : nous voulons d’abord qu’il y ait plus d’acheteurs. Pour ce faire, nous allons augmenter le nombre de jours d’ouvertures. Pour l’instant, les Puces ne fonctionnent que le dimanche matin, ainsi que le jeudi pour les échanges entre vendeurs. Notre projet est d’attirer un public plus jeune le samedi autour de la mode vintage et de prolonger l’ouverture le dimanche », explique Jacques Chalvin.

L’objectif est de porter la superficie globale à 50 000 m2 dont 10 000 m2 couverts d’ici 2014.

Dans un premier temps, des containers aux couleurs vives seront installés pour permettre l’arrivée de nouveaux marchands. Un pôle sera également créé pour accueillir du réceptif et de l’événementiel.

Une plaine de jeux ouvrira en outre à l’automne à destination des enfants. Baptisée « Crazy Puces’ », elle sera ouverte tous les week-ends et lors des vacances scolaires.

Une future « Cité de l’objet »?

A l’échéance 2015, l’ambition du nouveau propriétaire des Puces est de repositionner le site comme « Cité de l’objet ». « Nous voulons fédérer sur le site, différents métiers et passionnés, au-delà des antiquaires, des collectionneurs,et des brocanteurs ; nous désirons aussi ouvrir l’accès aux professionnels des loisirs créatifs, aux consultants en décoration d’intérieur, aux stylistes et artistes exerçant le « Recycled Art », ainsi que les designers d’objets », décrit-il.

Il lance enfin : « Nous voulons que les Puces nouvelle manière reflètent les tendances de fond de la société ! »

Une excellente idée, mais cette révolution annoncée devra se faire en harmonie avec les quatre cents marchands actuels, pour la plupart dotés de très fortes individualités et qui ne devront pas se sentir exclus du processus décrit par Jacques Chalvin. Il lui faudra donc faire preuve de subtilité et de diplomatie pour rajeunir et développer les « Puces », sans leur faire perdre leur âme.

Photo (DR) : Jacques Chalvin le nouveau propriétaire des « Puces du Canal » et l’ancienne, Denise David, qui tire sa révérence.