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La nouvelle liaison aérienne Lyon-Budapest pourrait doper les échanges commerciaux entre Rhône-Alpes et la Hongrie

Le « baptême » symbolique d’un avion, par aspersion bilatérale, s’envolant pour une nouvelle destination est un acte positif qui a eu lieu récemment à Lyon et à Budapest à nouveau reliées deux fois par semaine grâce à Air France, via sa filiale Britair. La région Rhône-Alpes est le 21ème client et le 33ème fournisseur de la Hongrie. Cette liaison pourrait bien améliorer le développement des affaires.

Les exportations de Rhône-Alpes vers la Hongrie ont atteint l’an dernier 482,7 millions d’euros contre 274,2 millions pour les importations.

 Les entreprises françaises connaissent mal ce superbe pays de dix millions d’habitants qui, entré dans l’Union Européenne en 2004, a bénéficié de substantiels financements européens pour la modernisation de son économie ce qui a pu, par effet de levier, profité à nos entreprises (BTP, environnement, tourisme, hôtellerie).

 Ce pays a donné treize Prix Nobel scientifiques au monde. Il ne veut pas être seulement une terre de sous-traitance mais aussi de partage de compétences et de matière grise dans divers domaines comme les TIC, la pharmacie, l’agro-alimentaire, l’automobile, les travaux de transformation, les produits de niche.

 On recense environ 360 entreprises françaises en Hongrie et 5 300 y exportent plus ou moins régulièrement.  

 Tous nos grands groupes et banques y sont présents. GL Events gère le Parc Hungexpo, Boiron y vend ses produits homéopathiques, Norbert Dentressangle, Clextral et bien d’autres entreprises y travaillent.

 Dans le cadre de sa stratégie de recentrage, le Crédit  Agricole via sa filiale CACIB se retire de Hongrie.  Renault Trucks y progresse.

 Le constructeur a doublé son chiffre en Hongrie en 2011 avec 4400 véhicules vendus et sa part de marché est passée de 5,49 % à 11,46 %. « Pour les véhicules de plus de 6 tonnes, nous avons même multiplié les ventes par trois » nous dit le constructeur. Le groupe a récemment remporté l’appel d’offres pour MOL Trans. Il concerne la livraison de 125 Premium Distribution citerniers qui seront exploités en Hongrie, en République Tchèque, en Autriche, Slovaquie et Bosnie-Herzégovine.  

 Renault Trucks a aussi parmi ses clients la société Szemerey Transport, numéro un du transport national en Hongrie et qui va ajouter le transport international dans son portefeuille d’activités.

 PME françaises trop timides

 Les entreprises allemandes, autrichiennes, russes y sont nombreuses et les Chinois arrivent aussi.

 Il existe ainsi avec eux un projet de liaison entre l’aéroport (terminal 2 tout neuf) et le centre ville de Budapest. La crise n’épargne pas la Hongrie. Sa dette externe par exemple représentait 82,6 % du PIB fin 2011.

 En réponse aux préoccupations des agences de notation, le gouvernement hongrois s’est engagé pour 2012 et 2013 dans une série de réformes structurelles visant à diminuer les dépenses budgétaires qui concernent notamment les pensions de chômage et d’invalidité, la retraite, les transports publics ainsi que les finances des collectivités locales.

 La Hongrie est la cinquième destination des investissements directs étrangers dans l’UE des 27. De nombreuses multinationales produisent pour l’ensemble du marché européen une partie de leurs gammes comme Philips (treize implantations), Ericsson, IBM, Audi, Suzuki, Siemens, Flextrans, Hankook. « L’usine Daimler, groupe Mercedes, a commencé une production en mars 2012 avec 2500 salariés et elle devrait passer à 3000 personnes vers la fin de l’année », observe Kalman Marton, le responsable du bureau du groupe CIC à Budapest qui se réjouit de l’initiative d’Air France de relancer la ligne auparavant opérée par feue Malev, la compagnie nationale hongroise.

 Au pays du Tokaj, adoubé « roi des vins » par Louis XIV et de bien d’autres crus, nos nectars pourraient gagner des parts de marché. La consommation de vin y est de 30 litres par habitant contre 47 litres par habitant en France. De jeunes viticulteurs constituent des groupements pour faire connaître leurs vins à l’export. Rappelons aussi au passage que Budapest abrite maintenant deux restaurants étoilés Michelin.

 Hormis la beauté du pays et de la capitale hongroise où l’on a mille choses à découvrir et où l’on ressent un appréciable climat de sécurité, on peut aussi y faire du tourisme dentaire ! Après les autrichiens, les allemands, les anglais, ce sont près de 10 000 français qui ont choisi Budapest et Sopron pour gagner un sourire ultra bright…