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Le portrait-robot du créateur d’entreprise rhônalpin

L’Insee Rhône-Alpes a tenté de tracer le portrait-robot du chef d’entreprise rhônalpin : il s’agit d’un homme de plus de quarante ans, plutôt diplômé. Il démarre de préférence en s’autofinançant et n’emploie aucun salarié.

La recherche de l’indépendance est sa principale motivation. Un portrait qui exclut les auto-entrepreneurs.

A quoi ressemble le créateur d’entreprise, celui sur lequel l’avenir de notre économie repose ? Tel est l’exercice auquel s’est attelé l’Insee Rhône-Alpes qui s’est appuyé pour ce faire sur les dernières statistiques connues : celles de 2010.

Or, en 2010, 27 600 nouvelles entreprise-hors statut auto-entreprenariat-sont nées en Rhône-Alpes. Ce nombre de créations « classiques » était donc en baisse par rapport à celui de 2006 (contre 32 600).

 Comme en 2006, année de la dernière étude similaire, un quart de ces nouvelles entreprises seulement est créé par une femme. Les trois quarts démarrent sans salarié et une sur cinq avec un ou deux salariés.

En 2010, le créateur est plus âgé que celui de 2006. Un sur cinq a moins de trente ans (pour un quart en 2006), et pratiquement un sur deux a plus de quarante ans (deux sur cinq en 2006).

Il est également plus diplômé : 41 % des nouveaux créateurs d’entreprise sont détenteurs d’au moins un diplôme de 1er cycle contre 36 % en 2006.

A noter que les créatrices sont plus diplômées que les créateurs : 51 % d’entre elles ont un niveau d’études supérieures au baccalauréat (37 % pour les hommes).

Le créateur est moins souvent au chômage quand il crée son entreprise (34 % en 2010 dont 24 % depuis moins de un an, 42 % en 2006). Par contre, la proportion d’entrepreneurs anciens salariés est toujours de un sur trois.

 Le créateur a davantage de moyens pour démarrer. Pour 60 % des nouveaux chefs d’entreprises, le financement nécessaire pour lancer leur activité dépasse les 8 000 euros(47 % en 2006).

Parmi eux, 9 %   disposent de 40 000 à 80 000 euros, 6 % disposent de 80 000 à 160 000 euros et 6 % de plus de 160 000 euros (respectivement 5, 4, et 4 % en 2006).

Pour financer leur projet, la moitié des nouveaux entrepreneurs n’a eu recours à aucun autre moyen de financement que leurs ressources personnelles ou familiales. 39 % ont eu besoin d’un emprunt bancaire au titre de l’entreprise et 10 % d’un emprunt bancaire en leur nom propre.

 Plus âgés, plus diplômés, moins souvent au chômage et avec davantage de moyens pour démarrer ? Cela tient probablement au champ de l’enquête sur les créateurs en 2010, qui exclut les auto-entrepreneurs. En effet, les créateurs plus jeunes, moins diplômés et démarrant avec peu de moyens ont probablement opté pour l’auto-entreprenariat plus souvent que les autres (1).

 Le commerce représente une nouvelle entreprise sur quatre et la construction une sur cinq. Les hommes se dirigent davantage vers la construction (91 %), l’industrie (81 %), l’information et la communication (80 %) et les transports (78 %), alors que les femmes privilégient les activités de services (54 %) et l’enseignement, santé et action sociale (53 %).

 Être indépendant reste la motivation principale des nouveaux créateurs, devant le goût d’entreprendre ou celui d’affronter de nouveaux défis et être sans emploi auparavant.

Avoir une opportunité de création est une des raisons invoquées qui a fortement augmenté en 2010 (23 % des créateurs contre 10 % en 2006). Pour 67 % des nouveaux chefs d’entreprises, assurer leur propre emploi est leur objectif principal.

Les difficultés rencontrées ? Régler les formalités administratives est la principale difficulté rencontrée pour 44 % des nouveaux créateurs, avant celle d’obtenir un financement (20 %) ou d’établir les contacts avec la clientèle (19 %).

En 2010, 36 % des créateurs possèdent un site internet ouvert ou en construction, ils n’étaient que 24 % en 2006. 33 % d’entre eux s’en servent pour présenter leur entreprise, mais seulement 8 % vendent en ligne, ces deux proportions augmentent par rapport à 2006 (respectivement 21 % et 5 %).

 Les créateurs de 2010 sont moins optimistes que ceux de 2006, dernière étude connue. 42 % d’entre eux pensent développer fortement leur entreprise dans les six prochains mois, contre 54 % en 2006. Par contre, ils sont 43 % à souhaiter maintenir l’équilibre actuel de leur entreprise, contre 33 % en 2006.

 (1) Ne sont prises en compte que les créations « classiques », suite à la première interrogation de l’enquête SINE 2010. Sont donc exclues les créations du régime auto-entrepreneurs.