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Le projet d’hôtel Canabae sur le Rhône toujours à flot : il verra le jour au printemps 2014

Le projet est né en 2008 et semblait avoir disparu des écrans radars. Après avair connu quelques vicissitudes, il refait surface. Porté par Catherine Laurent et une holding familiale lyonnaise, le très original projet d’hôtel flottant Canabae redevient d’actualité. Il est doté à la fois de toutes les autorisations nécessaires et du financement adhoc. Il sera construit en pièces détachées dans la Manche pour être monté port Edouard herriot et enfin s’amarrer sur le Rhône, quai Gailleton.

Porter un projet novateur n’est pas toujours une sinécure. Ancienne commerciale du groupe de presse l’Expansion, formée aux Beaux-Arts de Lyon, Catherine Laurent en a fait l’expérience. Heureusement, elle est plutôt du genre tenace.

Elle porte en effet depuis 2008 un projet pour le moins original : celui d’un hôtel flottant baptisé « Canabae » : nom emprunté à l’appellation romaine du quartier sud de la presqu’île. Pas un simple bateau aménagé en hôtel, comme il en existe des milliers dans le monde. Mais un vrai hôtel posé sur une barge, elle-même posée sur le Rhône et amarrée à un quai. Il n’en existe que deux au monde : l’un au bord de la mer, à Göteborg en Suède et un autre, lui aussi en plein nature, en Colombie Britannique (Canada).

Il n’en existait pas encore situé en pleine ville. C’est cette gageure que tente de mener depuis 2008 Catherine Laurent.

Un budget de 3 millions d’euros

Un projet qu’elle a mené à l’origine avec Philippe Bleicher, le créateur du salon du tourisme Mahana qui s’est retiré de l’aventure en cours de route.

Il lui a fallu repartir sur de nouvelle base. Retrouver de nouveaux investisseurs pour financer cet hôtel flottant au budget de 3 millions d’euros.

Ce dernier obstacle est levé : séduit, un couple d’entrepreneurs lyonnais, propriétaire d’une holding familiale, a décidé d’accompagner financiérement ce projet.

Il aurait été dommage que l’aventure s’arrête là. Catherine Laurent avait réussi à convaincre le ministère du tourisme, enthousiaste qui lui a octroyé 15 000 euros d’aide. Elle a aussi été lauréate du concours des projets touristiques innovants initiés par le bras armé du Conseil régional en matière de tourisme : Rhône-Alpes Tourisme.

Elle avait également le feu vert du véritable propriétaire des quais : Voies Navigables de France (VNF), ainsi que du Grand Lyon et de l’architecte des Monuments historiques. Indispensable : le bateau doit être amarré quai Gailleton, sur la rive droite du Rhône, juste en face de la piscine du Rhône, sur l’autre rive, actuellement en travaux.

Un cabinet d’architectes lyonnais

Suite à un concours d’architectes, elle avait choisi le cabinet lyonnais Tectus de Pierre Piessat qui a opté pour une architecture sobre, résolument contemporaine, bois et acier. Il se fait par ailleurs accompagner, du fait du caractère fluvial du projet, par un cabinet d’études naval.

Des autorisations, un financement : la phase de construction va être prochainement lancée. L’hôtel flottant sera construit par un chantier naval de la Manche.

Il se présentera comme un assemblage de caissons, à l’instar de la piscine Joséphine Baker , installée sur la Seine près de la Très Grande Bibiothèque.

Les caissons seront transportés par poids-lourds. L’ensemble sera assemblé sur le port Edouard Herriot-« assemblé comme un Lego », dixit Catherine Laurent-avant d’être mis à l’eau, puis poussé jusqu’au quai par un remorqueur. Une opération qui devrait se dérouler en début d’année prochaine pour une inauguration qui devrait avoir lieu à la fin du printemps 2014.

Seize chambres, huit cent mètres carrés

Lorsque Gérard Collomb, grand supporteur du projet coupera le ruban, il se retrouvera face à un établissement 4 étoiles de 800 m2, comportant seize chambres d’un format totalement inédit, avec un salon-bar et une grande terrasse.

Chacune des chambres, d’une superficie de 22 à 23 m2 aura vue sur le Rhône, grâce à d’immenses baies vitrées. « Ce sera pas un hôtel traditionnel. Il se situera entre l’hôtel de charme et la maison d’hôte. Il n’aura pas de desk pour l’accueil. J’accueillerai personnellement les clients de Canabae : je veux en faire un lieu de partage et d’art de vivre y », s’enthousiasme Catherine Laurent.

Cet hôtel qui sera également doté d’un studio pour les locations de plus longue durée, d’un petit jardin-flottant, bien sûr- offrira également une salle de séminaires susceptible d’accueillir vingt à vingt cinq personnes. Il n’accueillera en revanche pas de restaurant.

L’originalité a un prix : le prix des chambres de cet établissement hôtelier flottant se déclinera entre 160 et 280 euros, selon les périodes de l’année.

Prudente, Catherine Laurent a dans son business plan programmé un taux d’occupation maximal de 65 % la première année, puis de 80 % au bout de la cinquième. Mais il est probable que le score affiché soit d’emblée supérieur dans la mesure où les tours opérateurs sont réputés aimer ce type d’hébergement de charme qui se distinguera de toute l’offre hôtelière présente à Lyon.

Un petit marché de niche, donc rentable, que Catherine Laurent n’exclut pas de décliner dans d’autres villes dotées d’un fleuve. Et à regarder une carte d’Europe, elles sont nombreuses à correspondre à cette définition !