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Opération de la dernière chance à Lyon pour la Radio Numérique Terrestre

On la disait morte, elle resurgit à Lyon, mais pour une opération de la dernière chance. Alors qu’elle s’est développée de manière importante en Grande Bretagne ou en Allemagne, la Radio Numérique Terrestre (RNT) l’équivalent de la TNT pour la radio, n’a jamais pris son envol en France. Pour assurer son lancement, vingt-trois radios privées, publiques et associatives, deux opérateurs et six marchands de matériels hi fi lancent dans l’agglomération lyonnaise (mais aussi à Vienne et Villefranche), une expérimentation qui durera neuf mois. Si les auditeurs se précipitent, comme pour la TV, vers leurs revendeurs pour acheter des radios numériques (mixte avec la FM, en fait), la RNT s’implantera définitivement, sinon…

Vous avez adoré la TNT (Télévision Numérique Terrestre) dont on nous rebat les oreilles actuellement, vous adorerez la RNT (Radio Numérique Terrestre). Tel est du moins le discours servi jeudi 19 mai à Lyon à la Confluence au siège du Groupe Espace (Christophe Mahé) par tous les promoteurs d’une opération de grande envergure destinée à sauver le soldat RNT.

Contrairement à la Grande-Bretagne, à la Suisse ou à l’Allemagne, la RNT n’a jamais réussi à s’implanter dans notre pays. L’opération de la dernière chance dont l’enjeu se joue en termes de millions d’euros, vise à créer une expérimentation de neuf mois dans l’agglomération lyonnaise (de Vienne à Villefranche) où viennent d’être installés trois émetteurs numériques.

Cette expérimentation qui se fait sous l’égide du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel (CSA) réunit tous les acteurs motivés par la RNT : vingt-trois radios publiques, privées et associatives qui chacune sous l’égide d’opérateurs installateurs d’émetteurs, VDL Multiplex (1) et TDF ((2), ainsi que six distributeurs de produits hi fi (3), regroupent leurs moyens pour expérimenter la RNT auprès d’un million et demi d’auditeurs.

Mais d’abord qu’est-ce que la RNT ? C’est tout simplement l’équivalent de TNT (Télévision Numérique Terrestre) pour la radio. Le signal analogique est remplacé par un signal numérique compressé.

Le premier avantage est évident : alors que le nombre de fréquences radio sur la bande FM est chichement limité pour des raisons techniques (6 000 pour toute la France), le nombre de radios par voie numérique est quasi-illimitée. La RNT permet de s’affranchir de la saturation des fréquences. Elle permettrait d’augmenter le nombre de radios qui peuvent de surcroît bénéficier de la même fréquence sur tout le territoire.

Mieux encore : la RNT offre une meilleure qualité d’écoute et permet d’afficher sur l’écran de la radio ou de l’auto radio un certain nombre d’informations, des photos, voire même de la vidéo.

Le seul inconvénient est que son déploiement qui doit se faire tout en gardant les réémetteur FM pour des raisons évidentes ,coûte cher. Sa diffusion va aussi toucher les auditeurs au portefeuille puisque ceux-ci vont devoir acheter de nouveaux postes de radio (mixte, avec la FM) pour capter la RNT. Les postes radio actuels ne sont pas adaptés (prix de base : 45 euros).

On comprend donc les enjeux financiers qui se cachent derrière cette expérimentation qui durera neuf mois « ou peut-être plus » explique l’ancien journaliste d’Antenne 2, Rachid Arhab, chargé au Conseil Supérieur de l’Audiovisuel du dossier RNT.

Rien n’a été laissé au hasard pour que cette expérimentation réussisse : un site Web spécifique est en place depuis le jeudi 19 mai (www.rntlyon.fr), des opérations de sensibilisation du grand public se dérouleront en juin et juillet et trois mille spots de pub se feront entendre sur les radios concernées. On peut également compter sur les grands distributeurs de matériel radio et hi fi pour attirer le chaland…

Une quasi-certitude : si l’expérimentation lyonnaise de la RNT échoue -c’est l’auditeur qui jouera les arbitres-, l’avenir de la RNT en France pourrait se révéler particulièrement sombre. Les promoteurs de la RNT tablent surtout sur les jeunes pour assurer son réel décollage. Buzz ou pas buzz ? Réponse dans neuf mois…

    1- Les quinze radios associatives et privées qui se lancent dans la RNT sous la bannière de l’opérateur sont : Radio Scoop, RCF, Sud Radio, TSF Jazz, Impact FM, Radio Latina, Africa n°1, Cap Sao, France Maghreb 2, Sol FM, MFM, Radio Nova, Ouï FM, FG DJ Radio et Radio Orient.

    2-Les huit radios qui se lancent à Lyon sous la bannière de l’opérateur TDF sont : Radio Jazz, RMC, Classic, France Inter, Europe 1, RTL, Radio Espace, Radio espéranc

    3-Fnac, Darty, Boulanger, Virgin, Auchan et Musikit (Digital groupe)