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Rhône-Alpes : les grandes leçons du dernier recensement

La population régionale, désormais de 6 280 000 habitants, a été tirée par les deux plus grandes agglomérations de la région : Lyon et…Genève. Phénomène inattendu : la grande majorité des villes moyennes, moins attractives, perdent de la population, tandis que Lyon joue désormais le même rôle que Paris, attirant les jeunes en nombre, tandis que les familles ont tendance à partir en périphérie. L’Est lyonnais confirme enfin son dynamisme, au détriment de l’Ouest

 Les statisticiens de l’Insee l’avaient déjà constaté, mais le phénomène est désormais patent : la deuxième agglomération rhônalpine n’est plus Grenoble, mais Genève !

 Non pas que ces spécialistes ont eu le droit de travailler hors du territoire national et à s’intéresser au territoire suisse, mais le dynamisme de la cité alémanique est tel que les répercussions sont fortes dans la banlieue française de Genève.

 Ainsi, la Haute Savoie a gagné 50 000 habitants entre 2006 et 2011, faisant de ce département l’un des plus dynamiques de France, avec une croissance de sa population de 1,4 % par an.

 Le dynamisme de Genève se prolonge jusqu’à Annecy

 Avec Lyon, l’agglomération genevoise constitue le deuxième pôle de croissance démographique le plus important dans la région Rhône-Alpes, et ce grâce à l’aire urbaine Genève-Annemasse (partie française) qui a gagné en moyenne 6 700 habitants par an entre 2006 et 2011. Un phénomène qui se prolonge en direction d’Annecy.

 Les deux autres grandes métropoles régionales, Grenoble et Saint-Etienne ne jouent plus le rôle de locomotive, au contraire même pour Saint-Etienne qui perd 7 500 habitants, suite à un déficit migratoire de 11 000 habitants, insuffisamment compensé par le solde naturel des naissances. Alors que sa population dépassait les 200 000 habitants en 1992, la capitale ligérienne est tombée à 170 049.

 La situation est meilleure à Grenoble (157 424 habitants), mais sa croissance a été faible durant cette période : + 0,2 %.

 En fait, c’est Lyon (491 268 habitants ) et son agglomération (1 306 972) qui avec la région genevoise, tirent le dynamisme démographique régional, avec respectivement une croissance de 0,8 % et 0,9 % l’an entre 2006 et 2011.

 Toutes proportions gardées, Lyon joue désormais le même rôle que Paris, attirant les jeunes en grand nombre, tandis que les familles, à la recherche d’espaces, ont tendance à aller en périphérie. Un phénomène qui provoque deux conséquences, en apparence contradictoires : une densification renforcée de la ville, mais aussi son étalement urbain.

 Celui-ci s’est même prolongé dans la vallée de la Saône et dans le Nord de l’Isère.

 Résultat : l’aire urbaine de Lyon a contribué aux deux cinquièmes de la croissance démographique régionale. Elle a gagné 12 600 habitants par an entre 2006 et 2011, sur les 52 000 gagnés chaque année par la région, contre un gain de 8 000 seulement entre 1982 et 2006.

 L’Est lyonnais en plein boom

 Au sein même de cette dynamique, deux tendances : une perte de population d’un certain nombre de communes de l’Ouest lyonnais. Ainsi Sainte-Foy-lès-Lyon, Oullins, Ecully, Brignais, Lissieu, Dardilly, perdent des habitants au profit de l’Est lyonnais, en plein boom.

 En cinq ans, Vénissieux a gagné 3 000 habitants, affichant désormais 60 159 habitants (+ 1 % en moyenne par an). Vaulx-en-Velin (42 276, +1,2 %) , Saint-Priest (42 535, + 1,2 %), Meyzieu (31 090 + 1,6 %, un record) croissent à la vitesse grand V.

 Autre surprise : les villes moyennes sont les grandes perdantes de ce recensement. Celles qui ne jouent pas le rôle de métropole subissent à leur détriment les évolutions démographiques de ces dernières années.

 Ainsi, Vienne, passée en-dessous de la barre des 30 000 habitants, mais aussi Voiron, Oyonnax, Privas, Annonay et Aubenas perdent des habitants. Les jeunes tendent à rejoindre les grandes métropoles dont Lyon pour y suivre des études supérieures ou accéder à l’emploi, tandis que les familles sont attirées par les communes périurbaines pour cause de foncier moins cher.

 Une seule exception dans ce tableau : Montélimar au Sud de la région qui poursuit un rythme de croissance soutenu (+ 1,1 %).

 Plus globalement ce qu’il faut retenir de ce recensement est le dynamisme de la région Rhône-Alpes qui a gagné entre 2006 et 2011, 262 000 habitants, soit 52 000 de plus chaque année, l’équivalent de la population d’une ville comme Annecy ! Cette croissance s’accélère même : elle n’était auparavant que de 42 000 habitants par an.

 Exactement 10 % de la population française

 Rhône-Alpes a ainsi participé à hauteur de 16 % à la croissance démographique nationale.

Avec 6 280 000 habitants pour une population métropolitaine de 63 millions, la région représente désormais exactement 10 % de la population nationale. L’illustration d’un phénomène qui voit des régions comme Rhone-Alpes, Midi-Pyrénées, Languedoc Roussillon faire la course en tête tandis que d’autres,comme la Champagne qui perd des habitants, l’Auvergne que d’aucuns veulent marier avec Rhône-Alpes, mais aussi l’Alsace ou la Bourgogne, décélérer fortement.

 En France désormais, la croissance démographique est au Sud (sauf PACA) et sur le littoral Atlantique, beaucoup moins à l’Est et au Nord.