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Rhône-Alpes prend les robots très au sérieux

Faire de Rhône-Alpes l’une des régions phares en Europe en matière de robotique. Tel est l’objectif de la démarche robotique, baptisée « Coboteam » qui devrait déboucher sur un nouveau Cluster, le douzième régional. Elle a été lancée le 19 mars à Villeurbanne en présence de nombreux industriels du secteur et le Monsieur Europe de la robotique.

L’étincelle du Big Bang a un nom : Bruno Bonnell. C’est lui, l’ancien chantre des jeux vidéo, devenu celui des robots qui a fait prendre conscience aux élus et au monde économique que Rhône-Alpes ne devait pas passer à côté de la robotique.

Son talent de persuasion et le salon Innorobo qu’il a créé dès 2010, premier salon européen consacré à la robotique de service, a constitué le facteur déclenchant.

 La région est désormais au stade 2 : après l’évangélisation, l’action. Celle-ci devrait donner le jour à un nouveau Cluster, le douzième en Rhône-Alpes.

En préfiguration, un « hub » régional de la robotique, baptisé Coboteam piloté par le centre de compétence Thesame en partenariat avec l’Ardi (Agence régionale du développement et de l’innovation) est portée sur les fonts baptismaux.

 Telle est l’annonce qu’a effectuée Jean-Louis Gagnaire, vice-président chargé de l’économie au conseil régional Rhône-Alpes, en présence de Chris Bourillon, nouveau délégué européen de eu-robotics, lors d’une journée destinée le 19 mars, à lancer un véritable « big bang » de la robotique dans la région où les acteurs se multiplient comme des petits pains.

 L’écosystème robotique est suffisamment important dans la région pour appeler les entreprises en faisant partie à mutualiser leurs efforts et développer les synergies entre elles.

 Déjà de belles sociétés robotiques

 Autour de  l’Allemand Staubli (4 500 salariés en France dont 1 200 en Haute-Savoie), le plus important fabricant de robots industriels cinq et six axes, on trouve quelques belles sociétés, à l’instar de Sames à Meylan, spécialisée dans les robots pour traitements de surface, ou de Robotic Concept basé à Saint-Georges-de-Reneins dans le Rhône, l’un des leaders français des robots d’occasion, etc.

 Selon l’étude faite par Thesame, le centre de compétence spécialisé en mécatronique-robotique, chargé de piloter ce programme robotique, on trouve déjà dans la région près d’une centaine d’entreprises « pure player », pour reprendre le terme utilisé dans le monde numérique, c’est-à-dire ne se consacrant qu’à la robotique.

 Un chiffre d’affaires robotique en Rhône-Alpes de 6 milliards d’euros

 Si l’on comptabilise l’ensemble des entreprises qui fournissent une ou plusieurs briques robotiques, ce chiffre monte à trois mille pour un chiffre d’affaires robotique dans la région de 6 milliards d’euros : loin d’être négligeable !

 La robotique touche tous les marchés : elle est parfois très visible dans l’industrie, le médical ou le grand public.

 Parfois, elle est connue sous d’autres noms comme les drones pour l’aéronautique-eh oui, ce sont des robots volants !- ou l’agriculture. On les retrouve aussi sur les véhicules autonomes, sans chauffeur. Il n’y a pas que Google qui travaille là dessus : plusieurs labos de Rhône-Alpes sont impliqués dans de telles recherches.

 On peut désormais y ajouter des start-up robotiques, de plus en plus nombreuses, à l’instar de Hoomeno ou d’Evotion à Lyon qui utilise les robots comme support événementiel.

 N’oublions pas les centres de formation comme Centrale ou l’Insa qui forment désormais des ingénieurs roboticiens ou les nombreux centres de recherches associés à la robotique : de l’Insa ou l’Iris à Lyon ou du LIG (Laboratoire d’informatique de Grenoble), et bien d’autres.

 Enfin, la robotique, nous l’avons dit, à sa vitrine, très médiatisée : Innorobo qui se déroule cette année du 1er au 3 juillet : il est spécialisée dans la robotique de services.

 On peut y ajouter le salon Industrie qui, du 7 au 10 avril, présentera  à Lyon-Eurexpo une importante facette robotique industrielle, mais encore les 2èmes rencontres interprofessionnels du drone qui se dérouleront du 8 au 10 octobre à Montmélian ; ou encore « Robot Time Connect », des rencontres thématisées sur la robotique et l’entrepreneuriat organisées par le Grand Lyon.

 « Il y a de l’argent pour la robotique »

 Bruno Bonnell le scande : il y a de l’argent pour la robotique en Rhône-Alpes. D’abord, à travers le fonds qu’il a créé, « Robolution Capital » qui a déjà investi 10 millions d’euros dans sept start-up.

 Un fonds qui vient d’ailleurs de donner naissance à un 2ème fonds, plus ciblé : « Robolution Initiatives » qui vise à créer des start-up robotiques à partir de la recherche publique.

 Il ajoute : « Il y a aussi une manne robotique au niveau européen : plusieurs centaines de millions d’euros : il faut qu’une partie viennent irriguer nos projets ! »

 A plusieurs, on est plus fort : Bruno Bonnell annonça à cette occasion le regroupement des deux syndicats professionnels français spécialisés dans la robotique : Syrobo ( robotique de service) qu’il préside et le Symop, celui axé sur la robotique industrielle.

 Vu toutes ces initiatives, on comprend mieux cette très forte ambition affichée par Jean-Louis Gagnaire : tout simplement que « Rhône-Alpes devienne une des principales régions pour la robotique en Europe. » Pas de temps à perdre !