Toute l’actualité Lyon Entreprises

5ème édition du Festival Lumière : Thierry Frémaux lance un marché du film classique

Lancé en 2009 et dirigé par Thierry Frémaux, également délégué général du Festival du cinéma de Cannes, le Festival Lumière possédait de nombreuses facettes, sauf une : celle concernant le business. L’édition 2013 qui fêtera en octobre le réalisateur américain Quentin Tarentino va proposer pour la première fois à l’heure où triomphent les projections numériques, un marché du film classique qui se veut mondial, doté d’un « village » dédié.

« Nous allons lancer un marché du film classique qui n’existe nulle part ailleurs dans le monde. C’est un marché qui représente beaucoup d’échanges. » Tel est le nouvel étage de la fusée Festival Lumière que Thierry Frémaux, son directeur a décidé de lancer cette année. Ce marché du film classique se déroulera du 16 au 18 octobre.

Le directeur du festival en est persuadé : « Beaucoup de professionnels se réjouissent de la création de ce marché qui n’existait pas : nous voulons regrouper les professionnels du monde entier pour faciliter les échanges autour du cinéma de répertoire.. ».

Il a donc programmé dans le cadre de ce marché des rencontres, des conférences, un « village » dédié du marché des films classiques.

Sept à huit cents professionnels attendus

Une partie des sept à huit cents professionnels attendus cette année ne seront donc pas seulement présents pour les paillettes, présenter un film ou recevoir un prix, mais aussi pour faire du business. « Nous voulons devenir un acteur majeur de la redynamisation du marché du cinéma classique », lance, ambitieux, Thierry Frémaux.

L’idée de Thierry Frémaux, de créer en 2009 un Festival uniquement axé sur les films anciens qui ont jalonné l’histoire du cinéma apparaissait il faut bien le reconnaître de prime abord plutôt farfelue. Son succès et le fait que les plus grands acteurs ou metteurs-en-scène s’y précipitent ont validé sa vision.

Ce projet de marché des films du répertoire, soutenu par le CNC (Centre National du Cinéma et de l’image animée), suivra-t-il le même chemin ? On peut penser qu’en bon connaisseur du monde du cinéma, Thierry Frémaux qui, outre le festival Lumière, est le directeur de l’Institut Lumière et le délégué général du Festival de Cannes, s’est entouré de toutes les garanties de réussite.

Une certitude : le festival Lumière 2013 devrait assurément être autant médiatisé que les précédents, sachant que le « Prix Lumière » sera décerné cette année à Quentin Tarantino qui succède à Ken Loach (2012) et Gérard Depardieu (2011) : le prix lui sera remis le vendredi 18 octobre à l’Amphithéâtre de la Cité internationale.

Tout au long de ces sept jours de festival de grandes personnalités du cinéma vivantes ou disparues seront mises en lumière, à l’instar d’Ingmar Bergman, Hal Ashby, l’oublié des années 70, le metteur en scène français, Henri Verneuil, mais aussi Pierre Richard ou Charles Vanel.

Un Festival autofinancé à hauteur de 48 %

Reste que cette facette business est susceptible d’accroître encore les ressources propres du Festival qui s’autofinance désormais pour près de moitié de son budget. Et ce, grâce à la fois à son succès public : 100 000 festivaliers ont suivi l’année dernière pas moins de 240 séances de cinéma pendant la durée du festival. S’y ajoute une facette grandissante : celle du partenariat privé.

Le Festival a, au fil de ses éditions, réussi à agréger soixante grandes entreprises mécènes, telles que BNP Paribas, EDF, GL Events, OCS et les Casino Partouche, mais aussi de nombreuses PME, à l’instar de Ateliers Guedj, de la société Transpalux ou de BIMP, par exemple.

Des retombées que l’on peut estimer aux environs de 10 millions d’euros

Son budget de 2,8 millions d’euros a été financé l’année dernière à hauteur de 48 % par la billetterie, la vente de de livres sur le cinéma, de DVD, le mécénat et le sponsoring, donc.

Les 52 % restant ont été apportés par les collectivités (Le Grand Lyon, la Région Rhône-Alpes et le Conseil Général du Rhône), mais aussi l’Etat.

Pour assurer son fonctionnement, le Festival lyonnais explique faire appel à 290 entreprises fournisseurs. Si l’on prend en compte le multiplicateur traditionnel (*) utilisé par les économistes pour calculer les retombées d’un Festival en France, celles dont bénéficie le Grand Lyon peuvent être estimées aux environs de 10 millions d’euros.

(*) En moyenne chaque euro investi dans un festival en France rapporte 3 à 4 euros à l’économie locale, selon le type de manifestation.

Photo (DL)Le nouveau logo du Festival décrit ici par Thierry Frémaux : il s’inspire de la forme des « boîtes Lumière » dans lesquelles les premières pellicules de films étaient stockées.