Villefranche crée « e-cité », une pépinière uniquement dédiée aux start-up du commerce en ligne

Les chiffres ont de quoi faire saliver tous ceux qui s’intéressent au développement des territoires. Malgré la crise, au cours du 1er trimestre 2012, le chiffre d’affaires du commerce en ligne a bondi en France de 22 %. On compte à ce jour plus de 100 000 sites spécialisés dans l’Hexagone, avec chaque jour de nouveaux venus. Le marché s’est établi en 2011 à 37,7 milliards d’euros pour un panier moyen par achat sur le Web de 89 euros.

 Ces données expliquent que lorsque la société caladoise Modz.fr, installée sur la zone industrielle d’Arnas, près de Villefranche-sur-Saône a expliqué à la CCI beaujolaise qu’elle avait dans ses locaux, 200 m2 qu’elle mettrait volontiers à disposition d’autres entreprises, l’idée de lancer en son sein une pépinière spécialisée a vite germé.

 Spécialisée dans le déstockage, la gestion des fins de série de vêtements de moyenne et haut de gamme provenant de 500 boutiques françaises, Modz.fr était également volontaire pour accompagner concrétement les start-up du secteur.

 Cette entreprise e.commerçante d’une cinquantaine de salariés est en effet totalement intégrée, réalisant elle-même dans un studio les photos de son catalogue en ligne, assurant sa propre logistique (140 000 articles en stock, 3 000 marques référencées), etc.

 Ainsi est née l’idée de créer une pépinière spécifiquement dédiée aux start-up du commerce en ligne, aussitôt baptisée « e.cité ».

 Cette dernière est d’ores et déjà installée sur ces 200 m2 divisés en une dizaine de bureaux équipés, avec des loyers particulièrement attractifs : (- 40 %, la première année, – 20 % la deuxième et au prix du marché, la troisième).

 Modz.fr procure les prestations logistiques si nécessaire, ainsi que l’utilisation du studio photo. De son côté la CCI de Villefranche procure l’accompagnement classique d’une pépinière : les conseils en matière de ressources humaines, de management, de gestion.

 Plusieurs parrains sont à l’origine de cette pépinière thématique et peuvent accompagner les créateurs d’entreprise : outre la CCI du Beaujolais (CCIB), l’Espace Numérique Entreprise, ainsi que la Communauté d’agglomération de Villefranche (Cavil).

 La pépinière a également reçu l’appui de Beaujolais Business Angels qui se propose de faire bénéficier les jeunes pousses de leurs conseils et de leurs réseaux, ainsi que de « Beaujolais Initiatives », un réseau dédié à la création et à la reprise d’entreprises.

 Ce projet s’appuie enfin sur la création d’une pépinière généraliste existante à Villefranche (Créacité) qui en dix ans d’existence a déjà accueilli 84 entreprises.

 A qui s’adresse cette nouvelle pépinière rhônalpine ? Selon Jean-Marc Besse, chargé des affaires économiques à la Cavil, « deux types d’entreprises de e.commerce peuvent trouver place dans la pépinière. Les premières sont constituée par les start-up de la région beaujolaise, de Rhône-Alpes ou d’ailleurs et désireuses de bénéficier des meilleures conditions pour leur démarrage. »

 Et d’ajouter : « Mais nous nous adressons également aux particuliers qui ont lancé à la maison une entreprise de vente en ligne, sur e.Bay par exemple et qui veulent développer une activité beaucoup plus structurée en s’appuyant sur l’expérience et les services de Modz.fr. qui a fait ses preuves dans le e.commerce.»

 L’entrée des candidats dans la pépinière répond aux mêmes modalités que les autres équipements de ce type : remise d’un dossier du projet avec business plan, au départ ; phase d’entretien et de diagnostic ensuite ; puis enfin, présentation par le porteur de son projet au comité de sélection de la pépinière au sein duquel siégent tous les acteurs.

 D’ores et déjà, Jean-Marc Besse cible « un potentiel d’une dizaine d’entreprises susceptibles d’intégrer la pépinière dans la seule région lyonnaise. »

 A terme, l’ambition, selon le responsable des affaires économiques de la Cavil, « serait de créer au sein de la ZI Nord, un ensemble immobilier accueillant sur un même site les entreprises de e.commerce, lequel consituerait la suite de la pépinière et permettrait la création d’un véritable écosystème autour du commerce en ligne. »

  Mais avant d’en arriver là, il faudra d’abord que cette pépinière « e.cité » réponde aux attentes de ses promoteurs. Ils se donnent trois ans pour arriver au but.

Photo (DR). Les locaux au sein desquels la pépinière est installée sur la ZI d’Arnas.