Toute l’actualité Lyon Entreprises

Yannick Ducros, un chef d’entreprise lyonnais veut relancer le business avec la…Syrie

« Reconstruire la Syrie » : tel est le thème de la deuxième édition du salon de la Damas qui se déroulera du 7 au 11 septembre prochain. Yannick Ducros, un chef d’entreprise lyonnais estime que c’est le moment d’y aller. Il veut organiser une délégation d’entreprises rhônalpines sur place.

Il est le président de « L’Office de Commerce et d’Industrie Franco-Syrien », récemment créé et qui rassemble notamment au sein du bureau de l’association, une représentante des Chrétiens d’Orient et un franco-algérien et dont l’objectif affiché est de déclencher des partenariats commerciaux et industriels entre la France et la Syrie.

 Une bonne idée, alors que la Syrie est en guerre, qu’Alep vient de subir un nouveau déluge de bombes, même si à l’heure où ces lignes sont écrites une trêve fragile permet aux habitants de respirer un peu ? Pour combien de temps ?

 Beaucoup, assurément ne pensent pas que c’est le bon timing, à commencer par le gouvernement ou les organisations professionnelles comme la CGPME qui n’ont pas répondu pour l’instant à l’appel du pied de Yannick Ducros.

 « C’est le moment d’y aller »

 Tel n’est pas l’idée de Yannick Ducros, un gérant d’une PME spécialisée dans les produits touristiques qui a beaucoup travaillé en Afrique. Il estime « que c’est le moment d’y aller. La France est actuellement absente de la Syrie, alors que des liens très forts nous rapprochaient avant la guerre et que beaucoup de chefs d’entreprise sont encore francophones. »

 Que faire comme business avec ce pays en guerre avec un bilan épouvantable -120 000 morts- ; et ce, alors que le gouvernement français a décrété un blocus ?

 Pour Yannick Ducros, « Notre soutien est orienté vers les petites et moyennes entreprises car elles ne nécessitent pas des accords entre États. Leurs tailles  correspondent à l’économie du pays et au besoin de création d’emplois en Syrie. »

Et de préciser : « Trois secteurs économiques sont hors embargo : il s’agit de l’électricité, un domaine dans lequel l’Allemand Siemens est en train de signer des marchés par exemple, le médical et l’enseignement. Le gouvernement syrien est en train de privatiser des hôtels, de revendre, notamment des terres agricoles. Il y a donc pour certaines entreprises françaises, d’ores et déjà un marché qui s’ouvre. »

D’autant, ajoute-t-il que la Syrie a les moyens de payer, grâce au pétrole : « Le gouvernement Syrien a  prévu d’investir 1,3 milliard de dollars dans les études de projets. »

Pour le président de l’Office de Commerce et d’industrie franco-syrien, la réal-politique qu’il prône voudrait que nous y soyons déjà : « Déjà les allemands, les Italiens, mais aussi les pays de l’est comme la Pologne ou la Biélorussie, profitant de la bonne image offerte par le soutien russe, sont en contact avec les décideurs syriens ! Si nous arrivons trop tard, beaucoup de places seront prises »

Le deuxième salon international de Damas, en septembre

Pour lui, les entreprises rhônalpines sont sûres, malgré la position de la France, d’être bien reçues : « La France reste encore un pays estimé auprès de l’opinion publique syrienne, malgré la déception provoquée par les positions du gouvernement Français et son activisme dans le conflit. C’est surtout le peuple qui a souffert du blocus ».

A travers l’Office qu’il préside, il se propose «  de faciliter les démarches administratives, fiscales, le recrutement, et bien d’autres services lors des phases d’études, de prise de décision et d’implantation. »

Bref, Yannick Ducrot qui est actuellement en Syrie pour préparer le futur déplacement d’entreprises rhônalpines, se propose «  d’emmener les premiers chefs d’entreprises français sur le 2ème Salon International de Damas qui aura lieu du 7 au 11 septembre 2016. »

Des PME ou TPE rhônalpines sont-elles prêtes à sauter le pas ? Si c’est le cas, elles devraient être peu nombreuses, mais qui sait ? A suivre…