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Bourse :  Memscap, Adocia et Clasquin sur le podium des valeurs régionales Auvergne-Rhône-Alpes en 2023 ; la chute libre pour Casino…

Une société grenobloise et deux Lyonnaises figurent cette année sur le podium du palmarès régional des sociétés cotées en Bourse en Auvergne-Rhône-Alpes, à l’heure du bilan de l’année : Memscap, Adocia et Clasquin.

Elles affichent respectivement des hausses stratosphériques : + 333 %, + 190 % et + 107 % ! Et ce, alors que le CAC 40 a affiché le vendredi 29 décembre 2023, à l’issue de la dernière séance de l’année + 16, 23 %. Une belle année pour les détenteurs d’actions…s’ils ont bien misé.

On notera que ces trois entreprises opèrent dans des domaines extrêmement différents : la micro-électro-mécanique (Mems) pour Memscap, puis les biotechnologies avec Adocia et les transports avec Clasquin.

Un rattrapage pour Memscap : + 333 % à 6,16 euros l’action

Memscap dont le siège est situé à Crolles, près de Grenoble est le leader de la conception, de la fabrication et de la commercialisation de composants, de modules, de systèmes et de solutions basés sur des systèmes micro-électro-mécaniques (MEMS).

Les MEMS associent la micro-électronique des semi-conducteurs et la technologie du micro-usinage réalisant ainsi des systèmes entiers sur une puce.

Le groupe articule son activité autour de 3 cœurs de métiers : les produits standards, les produits sur mesure et la dermo-cosmétique.

Cette première place sur le podium est en fait dû à un rattrapage…de 15 ans : c’est ce qu’il aura fallu à Memscap pour retrouver les faveurs des marchés. Au cours de cette période, la société a survécu grâce aux cessions d’actifs et augmentations de capital à répétition. Le cours de Memscap est passé cette année de 1,4 euros à plus de 6 euros.

Les MEMS sont des systèmes électromécaniques équipant nos voitures, smartphones, imprimantes, jusqu’aux équipements de pointe. Donc très demandés.

En fait ce cours reflète le repositionnement des activités de la société.

Longtemps fer de lance du groupe, les activités de fonderie et de produits sur mesure pour le compte de tiers ont, à vrai dire dans le passé, plombé les performances de Memscap.

Pour retrouver la rentabilité, la société iséroise s’est séparé de ces activités et de sa dernière usine fin 2022.

Elle est devenue « fabless » (sans usine)…ce qui a relancé l’intérêt des marchés sur cette action jusqu’alors délaissée.

En se recentrant sur des segments à haute valeur ajoutée tels que l’avionique et le médical, Memscap a ainsi retrouvé les faveurs de la Bourse.

Outre la forte croissance sur les secteurs de l’avionique et du médical, Memscap compte sur un troisième réacteur : sur la croissance de son activité Optique, représentant 11% de son chiffre d’affaires et lancée en janvier 2023.

Reste désormais à savoir si ce rattrapage va perdurer ou si le soufflé va quelque peu retomber…

Jean-Michel Karam, Pdg du Groupe grenoblois reste prudent pour l’heure sur les perspectives 2024 du groupe…

Un bel accord pour Adocia : + 189 % à 11,5 euros

Adocia dont le siège social est situé avenue Lacassagne à Lyon est une société de biotechnologie spécialisée dans le développement de formulations innovantes de protéines thérapeutiques destinées au traitement du diabète.

A fin 2022, le groupe dispose d’un portefeuille de quatre produits en phase de développement clinique à l’instar du BioChaperone Lispro U100 et U200.

Adocia se permet également le luxe d’être la plus forte hausse du marché SRD (Service de Règlement Différé) sur l’ensemble de l’Hexagone en 2023.

En fait, le cours a décollé après l’annonce début juillet 2023 de la signature d’un accord d’exclusivité au profit de Sanofi sur son produit M1Pram, qui vise à devenir l’insuline rapide de référence pour le diabète et l’obésité..

La biotech avait alors précisé que Sanofi lui paierait 10 millions d’euros pour ce droit d’exclusivité, et qu’elle bouclait parallèlement une levée de fonds de 10 millions d’euros.

« L’accord de négociation exclusive conclu avec Sanofi sur M1Pram nous ouvre la perspective d’un partenariat très prometteur », avait alors déclaré Olivier Soula, directeur général d’Adocia.

Bref, un blockbuster en devenir « du fait de son positionnement unique qui vise à offrir un traitement de l’obésité à des personnes souffrant de diabète insulinodépendant, en remplaçant simplement leur insuline rapide ». Ce qui évidemment a eu l’heur de plaire au marché…

Un rachat pour Clasquin : + 105 % à 122,5 euros

La société lyonnaise Clasquin dont le siège est situé cours Lafayette à Lyon est en train de changer de mains pour entrer dans le giron d’une des plus grosses sociétés mondiales, specialsiée dans le fret, MSC. Ce qui a propulsé le cours vers les sommets.

Cette société est spécialisé dans les prestations d’ingénierie en transport aérien et maritime, et en logistique overseas. Le groupe se positionne en architecte et maître d’œuvre de toute la chaîne de transport et de logistique overseas.

A la fin de 2022, le groupe disposait de 66 bureaux implantés en Europe (30), en Asie-Pacifique (22), en Amérique (9) et en Afrique (5).

Ce qui a suscité l’appétit de MSC.

Cette société créée et dirigée par Yves Revol, 76 ans, a en effet annoncé il y a quelques semaines que le groupe italo-suisse de transport maritime et de logistique MSC, l’un des plus importants de la planète (200 000 salariés), lui avait proposé d’acquérir la participation de 42 % détenue par son président, ouvrant ainsi la voie à une OPA sur le solde du capital.

De la sorte, Yves Revol et sa société Olymp et les actionnaires de contrôle de Clasquin sont entrés en négociations exclusives avec SAS, une filiale de MSC, en vue de la cession de l’intégralité de leurs actions.

Ce qui valorise l’entreprise à … 325 millions d’euros. Une OPA sur l’ensemble du capital de Clasquin suivra logiquement.

Après l’acquisition des participations, SAS déposerait auprès de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF) une offre publique d’achat portant sur le solde des actions composant le capital de Clasquin. Qui quitterait alors la cote…

Sitôt cette annonce, l’action du groupe s’est envolée de plus de 50 % à 122 euros : elle est en hausse de près de 100 % depuis le 1er janvier !

Casino, du côté des (fortes) baisses : – 91 %

Quant au succursaliste stéphanois Casino, il s’affiche, lui, comme le grand perdant de l’année avec une chute record de son cours : – 91 % (à 0,80 euros l’action). Elle est devenue une penny stock comme disent les anglo-saxons.

On en connaît les raisons, un endettement record et la vente très compliquée qui devrait s’opérer en mars prochain à Daniel Kretinsky et à Marc Ladreit de Lacharrière à travers sa holding Fimalac. Ces derniers devraient faire une excellente affaire puisqu’ils devraient surtout récupérer les pépites que sont Monoprix et Franprix, mais pas les hypers, ni les supermarchés pas très bien portants. ils sont en train d’être vendus à Intermarché et à Auchan.

En revanche les salariés, eux, ne risquent pas de faire une bonne affaire, le siège stéphanois du groupe étant plus que jamais menacé, ainsi que 2 500 emplois…

Photo sur le podium Jean-Michel Karam (Memscap) ; Yves Revol (Clasquin) et Olivier Soula (Adocia)

Source : Palmarès Bourse de Paris, tous compartiments boursiers 2023, Boursorama.