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Le pôle de compétitivité lyonnais Axelera chimie-environnement vient de voir quatre nouveaux programmes de recherche retenus par le 9ème appel à projets. Ils sont tous les quatre porteurs de ruptures technologiques. Ils ont pour dénomination Innoval, Mishy, Ycare et Covad.

Le programme Innoval vise à mettre au point des solutions d’analyse en ligne in situ répondant aux besoins des industriels de la chimie. Présentant un fort contenu technologique, il ambitionne de couvrir les grands domaines de l’analyse chimique : l’analyse élémentaire ; l’analyse moléculaire et propriétés, à l’aide des micro-technologies d’analyse dans les liquides ou dans les gaz dans le cadre d’applications concrètes : l’analyse en milieux extrêmes pour développer une approche permettant une analyse en ligne multi-composés en milieu gazeux agressif et de façon non intrusive pour limiter les risques.

D’un budget global de 9,8 millions d’euros, le programme Innoval rassemble cinq PME, quatre groupes industriels, deux EPIC et deux centres de recherche académiques. Il est piloté par l’IFP et Arkema.

Le programme Mishy vise, lui, à améliorer la technologie de production de l’hydrogène par l’utilisation d’une nouvelle unité de séparation membranaire à hautes performances. L’hydrogène est une molécule-clé pour l’avenir. Aujourd’hui essentiellement utilisé dans la pétrochimie (désulfuration et allègement des pétroles), l’hydrogène sera utilisé demain dans la production d’électricité (via les centrales) et de carburants de synthèse, et, à long terme, dans le développement de la pile à combustible. Ces développements s’appuient sur l’évolution des technologies de séparation hydrogène/CO2.

Fruit de la collaboration de trois pôles (Axelera, Trimatec, ViaMéca) et porté par l’Air Liquide, le programme Mishy regroupe deux groupes industriels, une PME et un laboratoire de recherche, pour un budget de 3,5 millions d’euros.

Le troisième programme, Ycare, veut de son côté assurer le recyclage des batteries au plomb par voie non thermique, donc plus propre. Malgré les évolutions des systèmes nickel-métal-hydrure et lithium-ion, les batteries au plomb occupent encore une très large place dans le démarrage des véhicules, dans le stationnaire et les alimentations fixes (alarmes back-up, …), place qui devrait se renforcer avec le prochain bannissement des batteries nickel-cadmium. Parallèlement, la hausse de la demande en plomb pour la fabrication de batteries automobiles se heurte à l’appauvrissement des ressources minières.

Dans ce contexte, les filières de recyclage et de revalorisation des batteries au plomb présentent un intérêt croissant, mais elles sont confrontées à des verrous technologiques. Le programme Ycare se propose de les lever en repartant des procédés de recyclabilité par voie chimique utilisés pour les piles alcalines salines et les batteries lithium-ion. Cette approche a démontré son efficacité et pourra, moyennant la mise en oeuvre d’un procédé très innovant, être appliquée aux batteries au plomb. Elle conduira à une conversion totale du plomb en matière première ré-utilisable, à une récupération du polypropylène, ainsi que de l’acide sulfurique converti en gypse.

L’absence d’étape thermique dans ce procédé, comme la mise en oeuvre d’un réactif nouveau pour la mise en solution et la récupération du plomb, constituent les innovations de cette démarche. Le programme Ycare est porté par Récupyl, une PME disposant d’un important savoir-faire en matière de traitement et de recyclage métallique, et réunit  deux groupes industriels, une PME et un laboratoire de recherche. Co-labellisé par les pôles Axelera et Tenerrdis, ce programme représente un budget de 1 million d’euros.

Le dernier programme labellisé, Covadis, ambitionne de mettre sur le marché :un moyen simple et à bas coût de surveillance de la qualité de l’air intérieur, à destination du grand public et des professionnels, ; ainsi qu’un test de diagnostic non invasif de la tuberculose dans l’haleine du patient.

Les composés organiques volatils (COV), véritables paramètres de l’évaluation de la qualité de l’air intérieur, et dont certains s’avèrent cancérogènes ou toxiques, sont devenus un enjeu de santé publique. Par ailleurs, certains COV présents dans l’air expiré par les personnes atteintes de certaines maladies sont connus comme biomarqueurs de pathologies – cancer ou maladies infectieuses telles que la tuberculose.

Co-labellisé par Lyonbiopôle et Advancity, et porté par la start-up Ethera, le programme Covadis représente un investissement de 4,6 millions d’euros et mobilise les compétences de deux PME, d’un groupe industriel et de deux établissements de recherche.