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Optimiste sur les perspectives de l’électricité photovoltaïque, Phoenix Solar s’installe à Lyon

La société allemande Phoenix Solar vient d’implanter son siège France à Lyon. Désireuse de surfer sur le boom de l’électricité photovoltaïque, elle compte réaliser 25 millions d’euros de chiffre d’affaires cette année et prévoit de participer à la construction de plusieurs centrales solaires en Aquitaine et dans le Languedoc-Roussillon.

Si l’on prend la totalité de la filière, l’industrie photovoltaïque fait vivre en Allemagne 60 000 salariés… pour 5 500 en France (le Syndicat des énergies renouvelables table sur 15 000 emplois dans l’Hexagone en 2012).

Ne serait-on pas en train de rattraper notre retard, ce qui intéresserait particulièrement la région Rhône-Alpes qui se veut en pointe en la matière ?

En tout cas, c’est au vu de perspectives encourageantes que la société allemande Phoenix Solar, cotée en Bourse, vient d’installer son siège France à Lyon. Une petite structure pour commencer de six personnes qui vise 25 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2010, puis un quasi-triplement d’ici 2012.

Pour son responsable, Bernard Mormiche, deux raisons expliquent cette implantation. Contrairement à une récente polémique entre la filiale spécialisée du Groupe succursaliste stéphanois Casino dans l’énergie verte et le ministère, pour le directeur général de Phoenix Solar France, « même s’ils ont récemment baissé, les tarifs de l’électricité payés par EDF en France (*) restent encore attractifs. Ils sont en tout cas plus élevés qu’en Allemagne ».

Un autre atout susceptible de permettre à la filière photovoltaïque de croître et de prospérer est mis en avant par le responsable de la société allemande. « La France se donne les moyens de construire une véritable filière industrielles sur ce marché », reconnaît-il. Et d’ajouter : « La puissance installée sur le territoire qui n’était que de 27 mégawatts en 2007, est déjà passée à près de 69 mégawatts en 2008. Nous pensons que la croissance de ce marché peut nous amener à terme à une puissance installée de 800 mégawatts ». Ce qui représenterait la production de plusieurs tranches de centrales nucléaires et devient évocateur.

Le responsable de Phoenix Solar pense même que «  la France pourrait dépasser certains marchés du sud de l’Europe ». Il table également à terme, avec le progrès technique « à un prix de l’électricité photovoltaïque à parité avec celui de l’électricité conventionnelle. »

Pour l’heure, la société qu’il dirige commence à s’attaquer au marché des particuliers, des agriculteurs ou des entreprises. Sur ce marché Phoenix Solar développe une activité de distribution auprès des installateurs, notamment pour les kits résidentiels, les hangars agricoles et les bâtiments industriels.

Dans un deuxième temps, Phoenix Solar veut se développer sur son deuxième marché, celui des centrales photovoltaïques pour en assurer la maîtrise d’œuvre. Elle a déjà réalisé pour l’électricien allemand E.on au Lauzet, dans les Alpes de Haute-Provence, une centrale de 1,5 MW sur quatre hectares. « D’autres centrales sont dans les tuyaux, assure Bernard Mormiche, du côté du Languedoc-Roussillon et de l’Aquitaine. »

Une grosse différence, cependant constate-t-il par rapport à l’Allemagne. Il faut, au pays d’Angela Merkel, six mois pour monter un dossier de centrale solaire, dix-huit mois en France…

(*) 0,314 euros par kWh pour des installations au sol (centrales solaires) et de 0,42 euros à 0,58 euros par kWh pour des installations avec intégration au bâti (granges, bâtiments industriels).

Photo (DR) : Bernard Mormiche, directeur général France de Phoenix Solar France.