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LE CDD : KOIKESSE ET POUR QUOI FAIRE ?

Le CDD ou Contrat à Durée Déterminée est tout d’abord un contrat MAIS, et surtout, un contrat de travail particulièrement réglementé. Il doit respecter des règles impératives pour éviter de devenir un piège. Revue de détail non exhaustif.

Les conditions du CDD : un cadre légal rigide

  • ne pas prendre la place d’un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise ; c’est-à-dire ne pas remplacer une création de poste mais permettre d’assurer un surcroit ou une surcharge d’activité temporaire
  • obligatoirement écrit et transmis dans les 2 jours de l’embauche au salarié
  • comporter toutes les mentions d’un contrat de travail en CDI outre la raison précise pour laquelle il y a été fait recours. Ces raisons sont limitativement énumérées par la loi (par exemple, une commande inhabituelle par son importance d’un client, l’absence d’un salarié pour maladie ou congé maternité, …)
  • une entreprise ayant procédé à un licenciement économique dans les six mois précédents ne peut, en principe, pas recourir à un CDD
  • La durée du CDD est déterminée soit en termes de jours ou de mois soit par un évènement précis (fin de l’absence d’un salarié remplacé)
  • ne peut être renouvelé qu’une seule fois (sauf exceptions) et sa durée maximale est limitée à 18 mois
  • ne peut être rompu sauf accord des parties, force majeure, faute grave ou inaptitude du salarié ou si celui-ci a trouvé un CDI. Le préavis est alors, au maximum, de deux semaines.

Le coût du CDD : un contrat onéreux

  • outre le salaire et ses charges classiques
  • une prime de précarité de 10% de la rémunération totale brute perçue pendant toute la durée du contrat sauf exceptions telles que emplois saisonniers ou conclusion d’un CDI à l’issue du CDD par exemple
  • une sur-cotisation patronale d’assurance chômage pour l’embauche en CDD de moins de trois mois dont le taux varie en fonction de la durée du CDD de 4 à 7%.

Le grand danger : la requalification en CDI

Les hypothèses :

  • le CDD a été conclu afin de pourvoir durablement un emploi lié à l’activité normale et permanente de l’entreprise
  • les dispositions relatives à la durée du CDD n’ont pas été respectées (voir ci-dessus)
  • certaines conditions de forme n’ont pas été respectées

La procédure « éclair » de requalification :

  • la requalification demandée par la salarié est automatique ; l’employeur ne peut pas apporter la preuve contraire
  • aucune régularisation postérieure n’est possible
  • la procédure prud’homale de requalification d’un CDD en CDI est une procédure d’exception rapide : le bureau de jugement des prud’hommes est saisi directement, sans l’étape de conciliation préalable

Les lourdes conséquences financières :

  • indemnité de requalification du CDD en CDI, représentant un mois de salaire
  • paiement du préavis comme dans un CDI et des congés payés sur le préavis
  • indemnité légale ou conventionnelle de licenciement applicable
  • indemnité « qui ne peut être supérieure à un mois de salaire » pour non-respect de la procédure de licenciement
  • et, probablement, dommages et intérêts pour rupture abusive du contrat de travail, dont le montant dépend de la durée du contrat

La question conclusive :

Le CDD doit être utilisé avec de nombreuses précautions. Il peut se révéler particulièrement hasardeux si son maniement est imprécis. Y avez-vous bien réfléchi ?

Sophie Berlioz -Consultante Juridique Lyon-Entreprises.com

Sophie BERLIOZ, +33 612 19 14 32
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Consultante Juridique – Enjeux & Solutions