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2021 bien partie pour être une année record pour les introductions en Bourse : déjà 3 depuis le début de l’année en AuRA et une 4ème, stéphanoise, se profile

Si cela avait pris la forme d’un match, le score serait déjà de 0 à 4. Le chiffre zéro représentant les introductions ou plutôt leur absence totale l’année dernière, du fait de la pandémie. Le rattrapage est en cours : après HRS, Obiz et Kumulus Vape, une nouvelle candidate serait dans les starting blocks, une entreprise stéphanoise du secteur de la logistique..

Il était de bon ton, avant et pendant la pandémie de tacler le marché boursier en assurant qu’il ne correspondait plus aux besoins de financement des entreprises et notamment des PME. Bref, d’aucuns voyait les marchés boursiers péricliter à petit feu…

Or, ce n’est pas du tout ça qui est en train de se produire.

La première surprise a été de constater le retour des particuliers, souvent jeunes sur ce marché. Ils avaient le temps de se pencher sur les courbes et graphiques pendant la pandémie. Celle-ci ayant provoqué un électrochoc sur la Bourse, d’abord à la baisse ; puis ensuite à la hausse, ces montagnes russes ont permis à beaucoup d’entre eux de saisir des opportunités.

Ceux qui ont investi en Bourse lorsque l’année dernière, alors qu’elle était au plus bas, n’ont aujourd’hui pas à le regretter : le CAC 40 qui s’approche des 6 500 points, gagne 18 % depuis le 1er janvier, 38 % sur un an.

On estime ainsi qu’il y a eu l’année dernière 400 000 nouveaux actionnaires en Bourse en France. Un phénomène qui boosté par l’envolée boursière, a perduré au 2ème semestre 2021.

Ce regain en faveur de la Bourse a fini par atteindre les entreprises. D’une part, ce coup de projecteur a remis le marché boursier au goût du jour. Tandis que dans le même temps, il redevenait intéressant de lever de l’argent par ce canal.

“Le marché boursier est redevenu attrayant”

C’est ce qu’explique Martine Collonge, déléguée générale de Lyon Pôle Bourse. “Avec les Prêts Garantis par l’Etat (PGE) souscrits par les entreprises, celles-ci sont fragilisées et ont besoin de regonfler leur trésorerie. A cet égard, la Bourse est redevenue un bon moyen de lever de l’argent. C’est plus facile d’en lever dans l’obligataire lorsqu’on est coté. Le marché boursier qui a retrouvé la santé est redevenu attrayant, un rééquilibre s’est opéré…”

C’est ainsi que près d’une trentaine d’introduction sont actuellement dans les tuyaux, en France : la grande majorité pourrait même aboutir d’ici l’été. Notamment, de nombreuses sociétés technologique sont candidates à l’arrivée en Bourse, plus particulièrement sur le compartiment Euronext Growth, celui des valeurs de croissance, destiné aux PME.

Après zéro introduction en 2020, on en est déjà à trois depuis le début de l’année. Et une quatrième, une société stéphanoise dans le domaine de la logistique est annoncée prochainement, voire même avant les vacances scolaires.

Motivation supplémentaires pour les PME candidates. Chacune des introductions réalisées, depuis le début de l’année, s’est soldée par un succès.

HRS : 2,6 millions d’euros de chiffre d’affaires, 97 millions levés !

Ce fut le cas, puissance 10, pour HRS à Grenoble qui a pu lever en février dernier, en Bourse 97 millions d’euros sur Euronext Growth pour un chiffre d’affaires 2020 de…2,6 millions d’euros !

Ce succès, elle le doit à son statut hydrogène, très en vogue actuellement, cette énergie étant considérée comme l’un des moteurs de la relance économique, avec un potentiel très important.

Ce qui était moins attendu est que cette arrivée en Bourse de HRS constitue à ce jour la plus importante introduction jamais réalisée depuis sa création en 2005, sur l’Euronext Growth.

De la sorte, la capitalisation boursière de l’entreprise est portée à près de 440 millions d’euros. A comparer avec son chiffre d’affaires…

La société technologique lyonnaise Obiz a également été très bien accueillie début mai par le marché boursier.

Elle a pu lever près de 12 millions d’euros également sur Euronext Growth.

La société lyonnaise fondée en 2010 qui propose en ligne des offres promotionnelles, exclusives et personnalisées, a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 15,4 millions d’euros. Sa capitalisation boursière est désormais portée à 31 millions d’euros.

Cette introduction en Bourse devrait permettre en tout cas à l’entreprise de poursuivre sa route vers l’objectif qu’elle s’est fixé : “ un chiffre d’affaire de 50 millions d’euros à l’horizon 2025.”

C’est enfin le cas pour la dernière en date : la société Kumulus Vape, l’un des leaders français du vapotage, basée à Corbas qui a bénéficié lors de son introduction de trois fois plus de demandes que d’offres, ce qui augure bien de son début de cotation, le mardi 1er juin.

Le deuxième semestre de l’année sera-t-il de la même eau en matière d’introductions en Bourse ? On peut l’imaginer. Embouteillage en perspective ?