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Tribune au vitriol de 44 maires. La crise s’approfondit à la Métropole de Lyon : une volonté sécessionniste ?

Cela fait un peu plus d’un an que les Ecologistes, en compagnie de la Gauche, sont arrivés aux manettes de la Métropole lyonnaise et depuis, le fossé ne cesse de se creuser comme jamais avec leur opposition de Droite et de Centre-Droit, composée de 44 maires. Et l’on commence à entendre le terme de sécession, ce qui apparaît néanmoins techniquement difficile. Reste que les fondements même de la Métropole lyonnaise voulue par Gérard Collomb et Michel Mercier pourraient bien être ébranlés …

Il faut bien reconnaître qu’entre la majorité et l’opposition de Droite et de Centre-Droit au sein de la Métropole lyonnaise, les sujets de discordes se sont succédé à vivre allure ces derniers temps. Les dossiers chauds ont succédé aux dossiers chauds, vécus par une majorité de maires, comme des passages en force.

Qu’il s’agisse du désormais célèbre projet de téléphérique Gerland/Francheville, passant au-dessus de Sainte-Foy-lès-Lyon, de la fronde des élus autour du pont de Vernaison, très malade ou encore du nouveau cimetière de 15 ha que la Métropole veut installer à Charly, en oubliant de prévenir son maire, ce qui a constitué la goutte d’eau faisant déborder le vase…

Ainsi, 44 maires  de la Métropole de Lyon se sont réunis à l’auberge de Fonds Rose pour évoquer leurs relations difficiles avec Bruno Bernard et l’exécutif. Des élus de Droite et du Centre Droit, très remontés. Avec à la clef, la signature d’une tribune au vitriol signée également, en plus des 44 premiers magistrats,  par des conseillers métropolitains et des conseillers municipaux. (cf  la tribune parue dans le JDD)

Tous ont décidé de s’organiser au sein d’une nouvelle conférence des maires en dehors des instances métropolitaines.

Créateur de la Métropole en 2015 avec Michel Mercier, alors président du département du Rhône, Gérard Collomb avait compris qu’être président d’une métropole qui était quelque part son bébé, c’était un peu être comme un président de la République. On n’était pas le représentant de son seul camp, mais président de tous les métropolitains. Il savait donc mettre suffisamment de dialogue avec les élus pour que les rouages ne se grippent pas.

Une façon de gouverner qui assurément n’est pas celle de Bruno Bernard, le président de la Métropole lyonnaise, plus abrupte.

Dans cette tribune, les mots sont durs : elle évoque “ le mépris de Bruno Bernard, président de la Métropole, et de son exécutif, qui est symptomatique d’une collectivité déséquilibrée, construite à l’envers, dont le modèle institutionnel incite à une gouvernance aveugle et verticale contre les communes et sans les citoyens….”

“De dangereux déséquilibres”

Elle évoque aussi “ le phénomène de métropolisation qui génère de dangereux déséquilibres sur le plan démocratique, territorial, social et environnemental. Il a pour conséquence directe la fragmentation des territoires entre ces pôles bien accrochés aux dynamiques de la mondialisation et de vastes étendues rurales ou périurbaines où le sentiment qui domine est celui de la relégation et de l’exclusion.”

Et d’évoquer “ Le président de la Métropole (qui) est devenu le parangon d’une gouvernance métropolitaine ultra-verticale, ultra-centralisée et ultra-segmentée à mille lieues des élus municipaux et des citoyens…”

Pour ces élus : “  la dilution progressive et à bas bruit des communes par la confiscation des pouvoirs aux maires et des compétences aux municipalités ne peut conduire à terme qu’au déracinement de cette Métropole.”

“Un mandat qui ne cesse d’imposer des dogmes”

Et de se poser la question de savoir si “Bruno Bernard était le président fossoyeur de la Métropole de Lyon ? D’autant plus que les belles promesses de campagne sur le renforcement de la place du citoyen métropolitain se sont envolées dans les limbes d’un début de mandat qui ne cesse d’imposer des dogmes au lieu de consulter, débattre et bâtir des compromis.”

In fine, les élus frondeurs lancent “ solennellement un appel afin d’éviter que le contrat léonin infligé aux communes ne conduise au démantèlement de cette Métropole devenue un monstre technocratique : arrêtons la casse !”

Des mots donc extrêmement lourds. Certains élus utilisent même désormais le mot de “sécession”, avouant leur désir de quitter la Métropole qui n’avait jusqu’à présent pas connu une telle tempête.

Une telle remise en cause apparait pour l’heure extrêmement complexe  car elle nécessiterait une modification par le Parlement (en l’occurrence, la réunion de l’Assemblée nationale et du Sénat) de la loi de 2015 et plus particulièrement de l’article L3611-1 du code des collectivités territoriales qui définit  les contours géographiques de la Métropole de Lyon…

Après le Frexit, un Métropolexit, alors ? Ou faut-il appeler au cessez-le-feu et trouver un médiateur..?

Pour cf JDD https://www.lejdd.fr/Politique/tribune-metropole-de-lyon-et-si-on-arretait-la-casse-4066104