Cordes en ballade 2025 : le festival ardéchois où la musique irrigue le territoire

Du 28 juin au 23 juillet, la 26e édition du Festival Cordes en ballade résonnera dans plus de vingt communes d’Ardèche, avec le Quatuor Debussy en chef d’orchestre artistique. Si le rendez-vous est avant tout musical, il constitue aussi un levier économique, culturel et éducatif pour la région Auvergne-Rhône-Alpes, impliquant collectivités, structures culturelles, entreprises et jeunes talents. Focus sur un événement qui dépasse largement le cadre du concert pour devenir un véritable projet de territoire.
Un festival itinérant aux racines régionales solides
Né en 1999 à l’initiative du Quatuor Debussy et de l’association Les Éclisses, Cordes en ballade se distingue par son format : itinérant, rural et profondément ancré dans le tissu local. Chaque été, des églises romanes, des cloîtres, des cours de château ou des villages deviennent scène musicale éphémère.
En 2025, les concerts auront lieu dans 22 communes ardéchoises, dont Privas, Aubenas, Viviers, Lagorce, Villeneuve-de-Berg ou encore Bourg-Saint-Andéol. Des lieux emblématiques qui bénéficient d’une double valorisation : artistique et patrimoniale. Chaque concert s’accompagne d’un temps de médiation, d’une visite commentée ou d’une démarche écologique (notamment via l’incitation au covoiturage à la réservation).
Une structuration partenariale au service du territoire
Le festival est soutenu par un large éventail d’acteurs publics et privés, parmi lesquels :
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La DRAC Auvergne-Rhône-Alpes,
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La Région AURA,
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Le Département de l’Ardèche,
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Les communautés de communes (notamment la DRAGA),
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Des entreprises comme Rampa, des partenaires culturels comme la SPEDIDAM,
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Et plusieurs offices de tourisme et institutions patrimoniales.
Cette pluralité d’appuis illustre bien la capacité du projet à fédérer autour de la culture un ensemble d’acteurs économiques et institutionnels locaux, dans une logique de retombées partagées.
Une plateforme d’insertion professionnelle pour les jeunes musiciens
Au cœur du dispositif, l’Académie d’été du Quatuor Debussy accueille à Bourg-Saint-Andéol, du 4 au 14 juillet, plus de 50 stagiaires internationaux. Cette formation exigeante est conçue comme un tremplin vers l’insertion professionnelle dans les musiques classiques.
En parallèle, plusieurs ensembles en résidence bénéficient de scènes dédiées, comme les concerts “Nouveaux Talents” et la programmation “Échos”. Cette politique permet aux jeunes formations (ex : Quatuor Peregrino, DaBraccio, Isar) de se produire dans des conditions professionnelles tout en multipliant les rencontres avec le public et les partenaires locaux.
Un modèle culturel hybride : diffusion, éducation, engagement social
Loin de se limiter à la programmation estivale, l’association Les Éclisses déploie un panel d’actions toute l’année :
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Éducation artistique dans les écoles de Tournon, Viviers, Aubenas…
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Projets intergénérationnels en EHPAD ou collèges,
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Concerts participatifs, comme le récent projet “Remix en Ballade” mêlant chorale, musique électronique et jeunes publics,
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Balade des Cordes, programme de concerts dans des structures sociales ou de soin.
Cette capacité à irriguer le territoire hors saison témoigne d’un ancrage fort dans les politiques d’accès à la culture, au croisement du secteur associatif, de l’éducation et de l’économie solidaire.
Écoresponsabilité : une démarche engagée et concrète
Conscient de son empreinte, le festival intègre une stratégie de transition écologique :
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Systèmes de covoiturage intégrés à la billetterie,
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Limitation des impressions papier,
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Sélection rigoureuse des lieux et des partenaires techniques.
Le choix de la proximité géographique (concerts regroupés sur une même zone), le réemploi de structures de scène et la logistique rationalisée renforcent une cohérence globale entre exigence artistique et sobriété opérationnelle.
Un impact économique local non négligeable
Si aucun chiffre précis n’est communiqué, le festival attire chaque été plusieurs milliers de spectateurs, dont une part significative vient de l’extérieur du territoire immédiat. Hébergement, restauration, tourisme patrimonial, activités connexes : les retombées bénéficient directement à l’économie locale, notamment dans les secteurs du commerce, de l’hôtellerie-restauration et de l’artisanat culturel.
De plus, l’engagement de mécènes locaux (ex : Domaine Notre-Dame de Cousignac), de luthiers lyonnais (Atelier Christian Charlemagne), ou encore de partenaires comme la société Savarez montre que l’événement stimule aussi la filière musique dans sa dimension artisanale et professionnelle.
L’édition 2025 : entre hommage à Ravel et métissages musicaux
Le fil rouge de cette 26e édition est le 150e anniversaire de Maurice Ravel. Le programme fait la part belle aux œuvres du compositeur basque, souvent dans des transcriptions audacieuses mêlant jazz, musique contemporaine et instruments inattendus (saxophones, vibraphone, etc.).
Parmi les temps forts :
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“Ravel(s)” à Lagorce, concert enregistré pour Harmonia Mundi,
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“Viva Verdi !” à Viviers, où le Quatuor Debussy et le Chœur d’Oratorio de Lyon revisitent les grands chœurs d’opéras sans orchestre,
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“Le monde fantastique de Tim Burton” à Privas, associant musique de films et choeur d’adolescents lyonnais.
Cette programmation exigeante mais accessible, savamment dosée entre tradition et modernité, illustre la volonté du festival de toucher un large public sans céder sur la qualité artistique.
Un festival à suivre de près pour les acteurs économiques régionaux
Cordes en ballade n’est pas qu’un événement culturel. C’est un levier territorial multi-acteurs, une plateforme d’innovation sociale et une vitrine de l’Ardèche musicale et patrimoniale. Les entreprises, collectivités et institutions qui cherchent à associer leur image à une démarche à la fois artistique, durable et ancrée y trouveront un terrain fertile.
En intégrant pleinement les dimensions d’éducation, d’écologie et d’insertion professionnelle, le festival trace une voie : celle d’une culture comme moteur de développement économique durable, au service des territoires et de ceux qui les font vivre.