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Protéger ses yeux au travail n’est pas une option, c’est une nécessité absolue. Savez-vous que chaque année en Europe, plus de 300 000 accidents oculaires sont recensés dans le milieu professionnel ? Ces chiffres nous rappellent l’importance de bien connaître les réglementations qui encadrent les équipements de protection visuelle. Si le sujet des normes techniques vous semble parfois rébarbatif, sa maîtrise reste pourtant indispensable pour garantir la sécurité de vos équipes. D’où l’importance de se renseigner et d’investir dans du matériel adapté.

La norme européenne EN 166 : le fondement de la protection des yeux

La norme EN 166 représente la pierre angulaire de la réglementation européenne en matière de protection des yeux. Elle définit précisément ce qu’on attend d’une paire de lunettes de protection efficace et sûre.

À noter : depuis peu, une nouvelle norme, la EN 16321, est en cours de déploiement pour moderniser, simplifier et harmoniser l’ensemble des exigences techniques jusqu’ici réparties dans plusieurs normes (EN166, EN169, EN170, etc.).

Les marquages obligatoires

Vous avez déjà remarqué ces petits symboles gravés sur les montures et les verres de protection ? Ils ne sont pas là par hasard ! Ces marquages constituent la carte d’identité de vos équipements et révèlent leurs capacités de protection.

Sur la monture, vous trouverez :

●      la signature du fabricant

●      La mention « EN 166 » attestant la conformité

●      Un chiffre indiquant le domaine d’utilisation (3 pour les liquides, 4 pour les poussières, etc.)

●      Une lettre précisant la résistance aux chocs (F, B ou A selon l’intensité)

Avec la norme EN 16321, ces marquages évoluent :

●      « F » devient « C » pour les impacts à faible énergie

●      « B » devient « D » pour les impacts moyens

●      « A » devient « E » pour les impacts élevés

●      Les marquages « CH » (résistance chimique) et « HM » (haute énergie) apparaissent pour mieux refléter les risques réels.

Les verres, quant à eux, portent des informations complémentaires :

●      la classe optique (privilégiez la classe 1 pour le confort visuel)

●      Le niveau de résistance aux impacts

●      Les types de rayonnements filtrés (UV, infrarouge, solaire)

Là aussi, le marquage change avec la norme EN 16321 :

●      Le filtre UV « 2-1.2 » devient « U1.2 »

●      Le filtre IR « 4-3 » devient « R3 »

Un exemple concret pour mieux comprendre : un verre marqué « 2-1.2 1 F K N CE » vous indique qu’il filtre les UV tout en préservant une bonne perception des couleurs, qu’il offre une qualité optique optimale, résiste aux impacts de faible énergie et bénéficie de traitements anti-rayures et anti-buée.

Dans la nouvelle norme, cet exemple deviendra : « U1.2 1 C K N CE ».

Des tests rigoureux pour la sécurité

Avant d’arriver sur le nez de vos équipes, les lunettes de protection ont dû passer une série d’épreuves impitoyables. On leur projette des billes d’acier à différentes vitesses pour tester leur résistance aux impacts. Elles subissent des contrôles optiques minutieux pour garantir une vision sans distorsion. Et on les expose à des produits chimiques et à la chaleur pour vérifier leur durabilité.

Encadrées par les normes complémentaires EN 167 et EN 168, ces évaluations garantissent que vos lunettes tiendront leurs promesses en situation réelle.

Ces tests sont renforcés dans la norme EN 16321, avec une meilleure prise en compte des risques chimiques et thermiques et des exigences plus strictes sur la transmission optique.

Les normes spécifiques selon les risques professionnels

Tous les métiers ne font pas face aux mêmes dangers ; c’est pourquoi des normes spécifiques ont été développées.

Protection contre les rayonnements

Pour les soudeurs, la norme EN 169 propose une échelle de teintes allant de 1.2 à 16. Une information pratique : plus le numéro est élevé, meilleure sera la protection contre l’éblouissement.

Une personne qui travaille par exemple sur de l’aluminium avec un procédé TIG devra opter pour une teinte 10 ou 11. En revanche, pour une soudure légère, une teinte 3 ou 4 suffira amplement.

Des protections sur mesure pour chaque métier

Certains secteurs bénéficient de normes dédiées à leurs risques. La norme EN 175 s’adresse aux professionnels du soudage, avec des équipements fabriqués pour résister aux projections incandescentes. Les normes EN 207 et 208 concernent la protection contre les rayonnements laser.

Bon à savoir : la norme EN 16321 tend à regrouper et remplacer progressivement ces anciennes références pour offrir un cadre unique et plus lisible. À noter tout de même que les deux systèmes (EN 166 et EN 16321) vont coexister temporairement le temps de la transition.

L’évolution des réglementations européennes

Avril 2018 a marqué un tournant dans le monde des EPI avec l’entrée en vigueur du règlement européen (UE) 2016/425. Cette mise à jour a considérablement renforcé le cadre réglementaire.

Quels changements concrets pour les industries ? Les lunettes de protection sont désormais classées en catégorie II (risque intermédiaire), les contrôles de conformité sont plus stricts, et les certificats d’examen UE ont maintenant une durée de validité limitée à 5 ans. Les importateurs et distributeurs font quant à eux face à des obligations renforcées, notamment en matière de documentation technique.

Un dernier point sur la responsabilité des employeurs : c’est la directive-cadre européenne 89/391/CEE qui définit vos obligations. Vous devez évaluer précisément les risques visuels pour chaque poste et fournir des lunettes adaptées aux dangers identifiés. L’objectif ? Zéro accident oculaire dans votre entreprise.

Avec l’arrivée de la norme EN 16321, les employeurs devront s’assurer que leurs équipements sont conformes à la version la plus récente des exigences de sécurité.