Immobilier en Auvergne-Rhône-Alpes : un marché attentiste selon Procivis

Selon les résultats régionaux du baromètre Procivis-Harris Interactive 2024, les habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes affichent une posture plus attentiste que la moyenne nationale en matière d’immobilier. L’étude, menée auprès de 1 169 personnes dans la région, met en lumière un marché freiné par les incertitudes économiques, la baisse de l’offre et les tensions sur le parc locatif.
Une perception dégradée du marché régional
Les habitants de la région se montrent légèrement plus pessimistes que la moyenne nationale : seulement 29 % estiment que c’est le bon moment pour acheter (contre 30 % au national), et 27 % pensent que c’est le bon moment pour vendre (contre 29 %). Par ailleurs, seuls 32 % des répondants déclarent vouloir déménager prochainement, contre 35 % à l’échelle nationale.
Ce repli s’explique par une anticipation négative de la conjoncture : 63 % des habitants de la région pensent que leur niveau de vie va se dégrader, et 49 % préfèrent épargner plutôt que d’investir dans un projet immobilier.
Une tension accrue sur l’offre de logements
La baisse de la construction, combinée aux effets du diagnostic de performance énergétique (DPE) et à la diminution de l’offre locative, impacte directement le marché régional. « La difficulté actuellement est de trouver un logement qui réponde à ses besoins effectifs », souligne Bérengère Servat, directrice générale du groupe CIS. Elle pointe également l’augmentation des coûts liés aux normes environnementales et à la rénovation énergétique.
Des disparités régionales, notamment dans les Savoies
Si l’ensemble de la région est touché par cette dynamique, les deux Savoies conservent une certaine attractivité liée à leur cadre naturel et leur proximité avec la Suisse. Toutefois, la tension reste forte, avec plus de 70 % de logements classés E, F ou G selon le DPE, et une pénurie qui freine le parcours résidentiel.
Un budget logement élevé, mais un effort consenti pour l’énergie
Le budget logement moyen en Auvergne-Rhône-Alpes s’élève à 640 €, un montant supérieur à celui des régions limitrophes, à l’exception de Provence-Alpes-Côte d’Azur. Malgré cela, 77 % des habitants se déclarent prêts à augmenter ce budget pour un logement économe en énergie.
La population régionale connaît bien les dispositifs d’accession à la propriété : 86 % des sondés connaissent le PTZ, 82 % MaPrimeRénov’, et 78 % la loi Pinel. Toutefois, l’appétence pour la maison individuelle est légèrement inférieure à la moyenne nationale (66 % contre 71 %), tandis que l’appartement gagne du terrain (28 % contre 24 %).
Une acceptabilité limitée de la construction
Comme au niveau national, la population se montre peu favorable à l’augmentation de la densité bâtie. Seulement 28 % des habitants pensent qu’il faut construire davantage dans leur commune, et 27 % estiment qu’il y a déjà trop de bâtiments.
Pour répondre à la crise, Procivis et le groupe CIS formulent plusieurs propositions : instaurer un statut pour les bailleurs privés, relancer la construction neuve avec une politique volontariste, et soutenir la rénovation énergétique, en particulier dans les zones rurales ou touristiques fortement contraintes.
Ce baromètre annuel de Procivis constitue un outil d’analyse stratégique pour les professionnels de l’immobilier, les collectivités et les acteurs économiques du logement en Auvergne-Rhône-Alpes.