Immobilier en Loire : un marché en mutation à la mi-2025
Les chiffres du marché immobilier dans la Loire pour le premier semestre 2025 révèlent des tendances contrastées, qui donnent le ton pour la seconde moitié de l’année. Entre hausse des prix dans l’ancien et recul dans le neuf, la région affiche une dynamique à plusieurs vitesses. Pour mieux comprendre ces évolutions, décryptons les chiffres clés, les zones qui tirent leur épingle du jeu, et les facteurs qui influencent ces mouvements.
Une hausse des prix dans l’ancien, une baisse dans le neuf : le paradoxe du marché
En observant les chiffres, on remarque que le prix médian au mètre carré pour les appartements anciens s’élève à 1 230 euros, ce qui représente une augmentation de 3 % par rapport à l’année précédente. La tendance est similaire pour les maisons anciennes, dont le prix médian atteint désormais 195 000 euros, soit une hausse de 1,6 % en un an.
À l’inverse, le marché du neuf connaît une baisse, avec un prix au mètre carré qui chute à 3 600 euros, en recul de 1,8 %. Cette divergence peut surprendre. La forte hausse dans l’ancien s’explique par une demande soutenue, notamment pour des logements bien situés et rénovés, tandis que le neuf souffre de la saturation du marché et des coûts de construction en hausse.
Ce retour à une sorte de stabilité retrouvée rappelle la période d’avant la crise sanitaire, où les records de prix avaient été battus. Aujourd’hui, le marché semble s’orienter vers un équilibre plus rationnel, même si certains secteurs continuent de tirer leur épingle du jeu.
Saint-Étienne et Roanne : des territoires en pleine mutation
Les villes de Saint-Étienne et Roanne illustrent parfaitement cette dynamique. Dans la capitale du design industriel, le prix médian au mètre carré pour un appartement ancien atteint 1 150 euros. En périphérie, ce chiffre grimpe à 1 300 euros. La tendance est à la hausse dans certains quartiers, notamment ceux en pleine requalification.
Le quartier du Soleil à Saint-Étienne, par exemple, affiche une croissance notable. Le prix du mètre carré dépasse désormais la barre des 1 000 euros dans l’ancien, grâce à une opération de revitalisation portée par les collectivités. Cela témoigne d’un mouvement de valorisation de quartiers autrefois délaissés, attirant de nouveaux habitants et investisseurs.
Plus surprenant, Roanne rattrape son grand voisin en termes de prix, notamment dans le secteur des appartements anciens. La proximité avec Lyon et le développement de sites industriels comme KNDS expliquent en partie cette tendance, qui s’inscrit dans une logique de rattrapage et de diversification de l’offre.
Selon Me Alain Courtet, cette tendance de convergence entre Roanne et Saint-Étienne est perceptible depuis deux ans. La croissance des volumes de vente dans ces deux villes montre que les acteurs immobiliers y voient des opportunités intéressantes, notamment pour des investissements à moyen terme.
Les disparités territoriales : entre valeurs sûres et phénomènes de rattrapage
Les prix varient considérablement selon les secteurs et le type de bien. La Plaine du Forez Sud se distingue par une hausse de 6,1 % du prix médian au mètre carré pour les appartements anciens, qui atteint 1 990 euros. En revanche, dans le nord de la même zone, la baisse de 1,9 % ramène le prix à 1 630 euros.
Le Roannais connaît également une croissance significative, avec un prix médian au mètre carré de 1 240 euros, soit une progression de 8,4 %. Des secteurs comme Andrézieux-Bouthéon ou Feurs illustrent cette tension, où le phénomène de rattrapage est manifeste. La hausse de 13,5 % à Feurs, par exemple, traduit une demande croissante, mais aussi une volonté de corriger des prix historiquement bas.
Dans le Pilat, la hausse est plus mesurée mais tout aussi notable : +12,2 %, avec un prix médian de 217 900 euros pour une maison ancienne. Le prix au mètre carré dans cette zone atteint 1 610 euros, témoignant d’un attrait pour un cadre de vie plus calme, mais recherché.
Les facteurs qui façonnent cette évolution
Plusieurs éléments expliquent ces tendances contrastées. La proximité de Lyon continue de jouer un rôle central, notamment pour les communes situées en périphérie. La croissance démographique, le développement économique et la requalification de certains quartiers stimulent la demande et, par conséquent, les prix dans l’ancien.
Les coûts de construction, qui restent élevés, pèsent sur le neuf. La saturation de certains segments, combinée à une offre limitée de terrains constructibles, limite la croissance des prix dans ce secteur. Pourtant, la montée en puissance de programmes neufs dans des quartiers en devenir pourrait inverser la tendance dans les années à venir.
Les investisseurs et les particuliers cherchent de plus en plus à se positionner dans des zones où la valorisation est en marche. La requalification des quartiers anciens, souvent portée par les collectivités, joue un rôle déterminant dans la hausse des prix.
Ce que cela signifie pour les acheteurs et investisseurs
Face à ces évolutions, il est crucial pour les futurs acquéreurs ou investisseurs de bien cibler leur recherche. La croissance dans certains quartiers indique une plus-value potentielle à moyen terme, mais aussi un prix d’achat plus élevé. La vigilance reste de mise pour ne pas payer au-dessus du marché.
Les secteurs en pleine mutation, comme Saint-Étienne ou Roanne, offrent des opportunités pour ceux qui savent dénicher les bonnes affaires. La diversification des offres, avec une attention particulière aux programmes de requalification, peut permettre de bénéficier d’un bon rapport qualité-prix.
Les investisseurs institutionnels ou particuliers doivent également surveiller l’évolution des prix dans le neuf, qui pourrait connaître une reprise si les coûts de construction se stabilisent ou si de nouveaux projets voient le jour.
| Zone | Prix médian au m² (appartements anciens) | Évolution sur 1 an | Prix médian maison | Évolution sur 1 an |
|---|---|---|---|---|
| Saint-Étienne | 1 150 € | +3 % | 210 000 € | – |
| Roanne | 1 240 € | +8,4 % | 195 000 € | +1,6 % |
| Plaine du Forez Sud | 1 990 € | +6,1 % | – | |
| Pilat | 1 610 € | +12,2 % | 217 900 € | – |
Les tendances de l’immobilier en Loire pour ce premier semestre 2025 montrent un marché en pleine mutation, où la valorisation des quartiers anciens et la saturation du neuf façonnent les stratégies des acteurs. La vigilance reste de mise pour ceux qui souhaitent acheter ou investir dans cette région en pleine effervescence.
![Lyon Entreprises [LE]](https://www.lyon-entreprises.com/wp-content/uploads/2024/05/cropped-logo-le-nm-260x100-noir.png)