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Le Grand Stade : la future cash machine de l’Olympique Lyonnais

Lors de l’assemblée générale de l’OL, Jean-Michel Aulas a listé toutes les déclinaisons économiques qu’apportera le Grand Stade qui devrait fortement contribuer au retour à la croissance du chiffre d’affaires du Club : du naming au « Fan Wall », sans oublier le numérique de ce stade 2.0. Visite dans les entrailles d’une future cash machine…

Ce n’est qu’un paradoxe en apparence. Alors que lundi 15 décembre dans l’enceinte de l’OL à Gerland, Jean-Michel Aulas, président du Club de football lyonnais, présentait des comptes plombés par un déficit record, dans le même temps, l’action de l’OL gagnait 20 % en Bourse depuis le début de l’année.

L’explication de cette anomalie ? La Bourse est un baromètre. Elle voit s’élever dans le ciel le futur Grand Stade de Décines qui pourrait bien accueillir ses premiers matches dès le début de l’année 2016, avant même la date prévue officiellement (le 31 janvier 2016).

Elle a bien compris que ce Stade sera la prochaine machine de guerre économique de l’OL. Une vision qu’a largement alimentée Jean-Michel Aulas lors de l’assemblée générale visant à faire voter par les actionnaires les comptes 2013/2014.

Le résultat net du Club en rouge carmin

Pas la peine de s’étendre. Lyon-entreprises en a suffisamment parlé au cours de ces derniers mois. Les comptes de l’exercice 2013/2014, arrêtés au 30 juin 2014 sont mauvais avec un résultat net rouge carmin : – 26,4 millions d’euros contre – 20 millions d’euros lors du dernier exercice.

Les comptes ont été plombés par la taxe à 75 % sur les gros salaires (- 6,3 millions d’euros) et surtout par le très faible nombre de cessions de joueurs dont le produit est en chute de 56 % : 20 millions d’euros de perdus…

Mais plus que les chiffres du moment, c’est sur les perspectives que Jean-Michel Aulas s’est étendu. Il se fixe deux objectifs principaux : le retour « le plus vite possible » au sein de l’élite de la Champion’s Ligue ; et « l’accélération de la commercialisation du Grand Stade ». Il devrait être livré début 2016, mais le business a déjà démarré.

A l’entendre décliner les différentes manières dont ce Stade qui sera sur le plan numérique l’un des plus innovants d’Europe, on comprend qu’il a été créé pour générer des millions d’euros de recettes.

Des facettes déclinées par Jean-Michel Aulas.

Orange, partenaire fondateur du Grand Stade est le maître d’œuvre de la numérisation de l’enceinte sportive qui permettra vingt-cinq mille connexions simultanées grâce à un total de cinq-cents bornes wi fi !

Une numérisation qui jouera un rôle dans la cash machine que sera ce Grand Stade, à travers de nombreux services audiovisuels, mais aussi d’autres tout aussi innovants : conciergerie, commandes diverses et variées sur place, etc. Bref, ce sera bien un stade 2.0

Naming : de 8 à 12 millions d’euros par an

Le « naming » figure parmi les manières les plus efficaces de rentabiliser un stade. A L’OL, ce ne sera pas seulement le nom du stade lui-même qui sera « namé », c’est-à-dire vendu à une grande marque, mais aussi et encore, le camp d’entraînement, l’Académie, en l’occurrence le centre de formation et même les salons.

Pour le stade lui-même, « deux négociations sont en cours » a assuré Jean-Michel Aulas : il négocie actuellement avec une société française et une société étrangère. « Ces deux sociétés sont des groupes internationaux mondialement connus », a-t-il précisé sans les citer.

Ce naming représenterait un loyer annuel de 8 à 12 millions d’euros par an sur une durée de dix ans. Tout dépendra des négociations en cours.

Mais ce n’est pas tout : le Grand Stade permettra l’arrivée de nouveaux partenaires en sus de ceux existants : « les partenaires fondateurs et technologiques », segmentés en plus d’une dizaine de secteurs d’activité : grande consommation, automobile, énergie, biotechnologie, travail temporaire, banques et assurances, transports, etc. Déjà trois contrats ont été signés.

Dix à quinze-mille espaces payants sur le « Fan Wall »

Innovation : lorsqu’on pénétrera par la grande allée menant au Stade, un immense tableau lumineux attirera les regards : le Fan Wall, le « mur des supporters » qui sera rétro-éclairé. La vente a débuté. De 75 euros la « plaque des supporters » vous permettant de mettre votre nom et votre prénom sur ce mur lumineux ; jusqu’à 350 euros pour la « plaque des lumières » : deux lignes de texte à votre gloire ou à celle de votre entreprise. De dix mille à quinze mille espaces sont ainsi proposés. Près de deux mille sont déjà mis en vente en ligne.

A côté de ce « Fan Wall » qui trônera le long de « L’Allée des Lumières », on trouvera aussi un « Mur des partenaires», bien sûr, lui aussi, bien visible dans la nuit.

Trente loges déjà vendues

Ajoutons y les loges, d’ores et déjà en cours de commercialisation, alors qu’elle ne sont pas terminées. De ce côté là, ça se passe bien : trente ont déjà été vendues ou réservées sur cent-cinq.

Il y aura encore la vente des deux hôtels érigés dans l’enceinte du stade, du centre médical et de remise en forme, des bureaux. Sans oublier la brasserie et bien évidemment l’OL Store dont la superficie n’aura rien à voir avec celle de Gerland qui resteront propriété de l’OL.

« Nous changeons de modèle économique », se félicite le président de l’OL.

Bref, les futurs comptes 2015/2016 devraient être abondés par cette future cash machine que va devenir le Grand Stade, ouvert toute l’année aux visiteurs et aux curieux, contrairement à Gerland.

D’autant que grâce à l’Euro 2016, le nouveau stade brillera rapidement sous les projecteurs, et donc devrait susciter une intense curiosité. N’oublions pas que six matches de la compétition européenne dont une ½ finale, doivent s’y dérouler.

On comprend mieux dès lors pourquoi malgré des comptes guère affriolants, Jean-Michel Aulas arborait un large sourire devant ses actionnaires, dont six d’entre eux ne siègeront d’ailleurs plus au conseil d’administration (*).

Les comptes de l’OL ont sans doute touché le fond et devraient commencer à remonter…

(*) Le conseil d’administration de l’OL change de physionomie avec six départs d’administrateurs dont deux administrateurs historiques : Jacques Matagrin et Jean-Pierre Michaud. Deux arrivées sont en revanche à signaler : Thomas Riboud-Seydoux, directeur du développement du Groupe Pathé et Pauline Buyer-Martin, directrice générale des opérations et directrice marketing et de la communication du casinotier Joa dont le siège est basé à Lyon.