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Après Adocia, deux autres PME rhônalpines visent une introduction en Bourse

C’est parti. La première introduction rhônalpine de l’année est lancée. La société biotech lyonnaise « Adocia » sera cotée sur Nyse Euronext le 20 février. Il ne s’agit pas d’un épiphénomène puisque deux autres sociétés sont dans les starting-blocks, pour le Marché Libre, cette fois : une société informatique lyonnaise, « Activium » et un spécialiste drômois des maisons à ossature bois, « Boisabita ». La Bourse fonctionne souvent comme un baromêtre de la conjoncture. Ces trois arrivées annoncées sur la cote seraient-elles le signe avant-coureur d’un redémarrage prochain de l’économie ?

Il faut se reporter avant la crise des subprimes, c’est-à-dire à 2008, pour retrouver une telle activité boursière en Rhône-Alpes.

Presque simultanément, trois belles PME rhônalpines annoncent leur introduction en Bourse. La plus importante, la société lyonnaise de biotechnologies, Adocia, dirigée par Gérard Soula a tiré la première. Le 20 février prochain, elle s’affichera sur le compartiment C de Nyse Euronex, l’action étant située dans une fourchette de prix située entre 13 et 15,88 euros. L’Autorité des Marchés Financiers (AMF) a donné son feu vert, le processus est enclenché.

Gérard Soula et ses deux fils, les dirigeants de cette société de 52 salariés escomptent lever 26,4 millions d’euros, à travers une augmentation de capital. Et ce, sans oublier une clause de surallocation de 9,36 millions d’euros, si la mise en Bourse se traduit par un succès.

Sans vouloir jouer les devins, on peut penser que sauf catastrophe économique survenant au même moment, cette première introduction en Bourse constituera effectivement un succès.

Adocia est une véritable pépite menée par un homme qui a déjà à son actif une autre introduction, sur un marché encore plus ardu, le Nasdaq américain, lorsqu’il dirigeait la société Flamel Technologies (500 millions de dollars de capitalisation boursière).

Le métier d’Adocia est, grâce à une technologie complexe mais qui a fait ses preuves, de prendre des médicaments tombés dans le domaine public et de les rendre plus efficaces au plus faible coût. Ce qui la distingue de nombreuses biotechs qui ont besoin de capitaux très importants pour se développer.

Elle s’est notamment attaqué au très important marché du diabète, ce qui lui a permis, après avoir mis au point une insuline ultra-rapide, de signer un gros contrat avec la Big Pharma américaine Eli Lilly. Celle-ci vient de lui verser 10 millions de dollars en guise d’accompte. Au fur et à mesure de l’avancée du développement de ce produit, Adocia percevra en outre 156 millions de dollars, sans compter les royalties. Et il ne s’agit là que du premier médicament développé par cette pépite biotech !

La société recèle un très important potentiel de développement grâce à ses 19 familles de brevets : 150 ont d’ores et déjà été déposés dans les grands pays européens et aux Etats-Unis.

Cette introduction qui s’annonce flamboyante devrait ouvrir la voie à deux autres opérations, certes de bien moindre envergure, qui se profilent.

La première concerne la société « Activium », un multi-spécialiste de l’informatique dédiée aux PME-PMI qui a connu une croissance de son chiffre d’affaires record, de 900 % entre 2007 et 2011.
Ce groupe lyonnais constitué par croissances externes successives sera introduit sur le Marché Libre de la Bourse à la fin du premier trimestre 2012, avec pour objectif de rejoindre le compartiment Alternext des valeurs de croissance dans les trois ans à venir. Et d’atteindre 300 à 500 salariés d’ici cinq ans.

A peu près au même moment, un certain Louis Thannberger, bien connu dans le monde des introductions en Bourse et dont la société est d’origine lyonnaise, introduira une société drômoise : « Boisabita ».

Dirigée par Pierre Tournier, celle-ci est installée sur le créneau en pleine expansion de la maison à ossature bois. Il s’agit d’une entreprise récente de quinze salariés, créée en 2010 qui n’avait alors réalisé que 600 000 euros de chiffre d’affaires. Il escompte 5 millions (pour 400 000 euros de résultat net) en 2012 et 10 à 12 millions d’euros en 2014.

Pierre Tournier, cet ancien ingénieur nucléaire de 55 ans, vise lui aussi le Marché Libre pour ensuite intégrer Alternext, le marché boursier des valeurs de croissance. Il prévoit de lever 1 million d’euros en Bourse.

Cette arrivée en Bourse a pour but de financer le développement d’une franchise destinée à vendre et installer des maisons à ossature bois en Rhône-Alpes, mais aussi dans le reste de l’Hexagone.

Ces trois « intros » annoncées annoncent-telles un printemps de la Bourse, déjà esquissé d’ailleurs (le CAC 40 gagne plus de 8 % depuis le début de l’année) ? Possible, mais peut-être, traduisent-elles aussi la solution de remplacement à la frilosité des banques pour financer des entreprises, fussent-elles de croissance.

Photo (Adocia) : Les labos de la société biotech lyonnaise Adocia.