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Après le 1er tour de la présidentielle à Lyon : la déconvenue des Ecologistes, et maintenant ?

C’est peu de dire qu’au niveau national, Yannick Jadot, le candidat d’Europe Ecologie les Verts (EELV) n’a pas brillé, ne dépassant pas la barre des 5 % des voix. D’où nécessité de rembourser 2 millions d’euros… Il est vrai à l’occasion d’une telle élection qui ne leur est pas favorable, les Verts n’ont pas réédité leur beau parcours lors des dernières municipales qui les ont mené à la tête d’un certain nombre de villes et de Métropoles dont Lyon. Quelles leçons à tirer pour les Ecologistes et quelle stratégie pour la suite, après cette déconvenue ?

Premier constat, au lendemain de l’élection présidentielle : Emmanuel Macron reste en tête dans une agglomération lyonnaise qui assurément penche de plus en plus à gauche.

Le score de Yannick Jadot à Lyon n’a rien de bouleversifiant : avec 7,67 %, contre 4,63 % dans l’Hexagone,, il reste très loin des scores écologistes aux dernières élections européennes (21 %) ou régionales (22,66%), et se retrouve relégué à la 4ème place, loin derrière Emmanuel Macron (31,84 %) et Jean-Luc Mélenchon (31,06 %) qui ont tous les deux surperformé à Lyon et sont au coude à coude.

L’arrivée de Bruno Bernard et de Grégory Doucet, respectivement à la tête de la Métropole et de la Ville de Lyon n’a procuré à EELV qu’une très faible plus-value.

Les Verts ont, comme le PS été les victimes du “vote utile” en faveur de Jean-Luc Mélenchon qui s’est dessiné avec beaucoup de force en fin de campagne.

“Les résultats sont plutôt rassurants”

Pas de panique à bord, cependant, à entendre Grégory Doucet, cité par “l’Arrière cour” : « étant donné la grande volatilité de notre électorat, les résultats sont plutôt rassurants sur les politiques que les Lyonnais veulent. »

À l’écouter, le résultat du premier tour n’appellerait donc pas à des remises en cause fondamentales du côté des Ecologistes.

Et d’assurer, toujours cité par “l’Arrière cour” : « Sur le terrain, j’entends la satisfaction des habitants sur les politiques que l’on mène. Il faut transformer cela en un vote national, mais pour l’instant on ne sait pas faire. Il faut qu’on apprenne ».

Reste que Grégory Doucet n’a eu d’autre choix, comme Bruno Bernard le soir même des résultats de dimanche dernier, d’appeler à faire barrage contre Marine Le Pen : « Le nationalisme, c’est la mort de la démocratie. Le nationalisme c’est la guerre. On se servira du bulletin Macron. »

Le 3ème tour des élections législatives

Comme pour les autres partis défaits, les Ecologistes misent désormais sur le 3ème tour, en l’occurrence, les élections législatives des 10 et 17 juin prochains.

Ils pensent retrouver alors les électeurs perdus lors de la présidentielle et le “vote utile” qui s’en est ensuivi, avec trois blocs à part presque égale à gauche, d’une part à l’extrême-droite, d’autre part et enfin au centre, autour d’Emmanuel Macron.

Le pari de l’exécutif lyonnais et métropolitain est que si Jean-Luc Mélenchon n’est jamais aussi fort que lors de la présidentielle, captant les voix des électeurs écologistes, ces derniers vont retourner à la maison, grâce à leur ancrage local depuis que EELV a pris les Bastille de la Ville de Lyon et de la Métropole.

L’heure est d’ores et déjà aux grandes manœuvres pour le 3ème tour des législatives qui va démarrer dés le résultat du 2ème tour de la présidentielle, le 24 avril, au soir.

Et là, on retrouve Bruno Bernard, le président de la Métropole qui pour Yannick Jadot était chargé durant la campagne présidentielle de discuter avec les autres partis et qui entend bien continuer à jouer ce rôle.

« La main est tendue… »

Il prône donc une union à Gauche à tout crin pour les législatives : « La main est tendue, discutons et soyons collectivement à la hauteur. Oui, l’union de la gauche et des écologistes aux législatives est possible. C’est cette Union qui nous a permis de remporter la Métropole de Lyon en 2020, avec les Insoumis, les communistes et les socialistes. C’est avec cette union que nous mettons en place des politiques sociales et écologiques », écrit ainsi le président de la Métropole sur Twitter.

Hors union de la gauche, le risque est grand pour les Verts de subir une sévère défaite qui serait alors susceptible de raviver quelques fissures au sein des majorités à la Métropole et à la Ville, déjà quelque peu branlantes sur certains sujets comme la ZFE.

« Notre pays a besoin plus que jamais de politiques publiques sociales, écologiques et démocratiques. Nous savons travailler et gouverner ensemble localement. Ne reproduisons pas les erreurs du passé, construisons l’élan nécessaire aux victoires futures », conclut avec emphase Bruno Bernard.

Reste à savoir si forts de leur gros score à Lyon, les Mélenchonistes ne seront pas trop gourmands.

N’oublions pas que l’union est un combat ; mais aussi que les Macronistes dans la foulée du 2ème tour, si le président sortant est réélu, vont tenter de rééditer leur hold-up de 2017.

Mais l’arithmétique est là et bien là : dimanche dernier, à l’heure des résultat, l’ensemble des partis de gauche frôlait les 40 % dans l’agglomération lyonnaise, quand Emmanuel Macron était à 31 %, tandis que Marine Le Pen n’engrangeait que 17 % des voix..

Bref, pas besoin d’être grand clerc pour constater que le jeu reste très ouvert… Et que le score des Verts sera scruté à la loupe…

Photo-Yannick Jadot, en meeting à Lyon