Artisanat en Auvergne-Rhône-Alpes : 34 870 créations d’entreprises en 2024, une progression record de 18 %

Le baromètre ISM-MAAF dévoile une année 2024 particulièrement dynamique pour l’artisanat en Auvergne-Rhône-Alpes, avec 34 870 nouvelles entreprises créées, soit une hausse de 18 % en un an. Une accélération nettement supérieure à celle observée au niveau national, qui interroge néanmoins sur la capacité du territoire à accompagner les futures transmissions.

Une croissance régionale qui dépasse la tendance nationale

Avec une progression de 18 % des créations artisanales en 2024, après une baisse enregistrée en 2023, la région dépasse nettement la moyenne nationale estimée à 11 %. Auvergne-Rhône-Alpes se hisse ainsi au second rang des régions françaises en nombre de créations d’entreprises artisanales. L’artisanat représente désormais 27 % de l’ensemble des créations régionales, avec une hausse marquée aussi bien dans les sociétés employeuses que dans les entreprises individuelles.

Les services en tête, mais une progression visible dans tous les secteurs

La hausse touche l’ensemble des secteurs de l’artisanat :

• services : +25 %
• artisanat de fabrication : +14 %
• alimentation : +12 %
• BTP : +10 %

Le nettoyage des bâtiments reste l’activité qui concentre le plus grand nombre de créations (6 340), suivi par les soins de beauté (2 190) et la réparation automobile (1 810). Certaines activités enregistrent des croissances particulièrement fortes, notamment la boulangerie-pâtisserie (+58 %) ou encore les services d’ambulance (+209 %).

Une dynamique observée dans tous les départements

Le Rhône et l’Isère regroupent le plus grand nombre de créations artisanales, tandis que le Cantal, la Loire et la Haute-Savoie affichent les plus fortes croissances. Dans la majorité des départements, les activités de services dominent les créations, confirmant une tendance structurelle déjà observée les années précédentes.

Reconversion professionnelle : un moteur important des créations

Près d’un entrepreneur sur deux déclare s’être orienté vers une activité différente de son métier principal lors de la création de son entreprise. Les reconversions sont particulièrement marquées dans l’artisanat de fabrication, l’alimentation et les services, tandis qu’elles restent plus rares dans le BTP.

Des reprises encore limitées et un enjeu majeur pour les années à venir

Seules 8 % des nouvelles entreprises artisanales de la région sont issues d’une reprise d’activité existante. Dans certains secteurs comme la boulangerie ou la restauration, ce taux atteint toutefois 18 %, notamment en raison de la pertinence des emplacements et de la clientèle déjà présente.

Le baromètre souligne également un enjeu majeur : environ 8 850 sociétés artisanales, dirigées par des personnes âgées de plus de 60 ans, pourraient être cédées dans les cinq prochaines années. Parmi les activités les plus concernées figurent la réparation automobile, le commerce alimentaire sur les marchés, la maçonnerie, le nettoyage de bâtiments et l’installation électrique. Dans certains métiers de niche, le manque de repreneurs qualifiés pourrait conduire à la disparition de savoir-faire rares.