Toute l’actualité Lyon Entreprises

Bataille juridique autour du nom de Bocuse : l’Institut d’Ecully se rebaptise Institut Lyfe et profite de l’agitation médiatique pour afficher ses ambitions

Jerôme Bocuse n’a t-il désormais plus de grain à moudre dans le conflit juridique qui l’oppose avec l’Institut Paul Bocuse sur l’utilisation du nom de son père et les royalties qui selon lui, devraient l’accompagner ?

Gilles Pélisson, président et Dominique Giraudier, directeur de l’Institut Paul Bocuse ont en effet annoncé que ce dernier changeait de nom pour s’appeler désormais Institut Lyfe, en profitant de l’occasion pour décliner les fortes ambitions d’une Ecole qui investit 25 millions d’euros dans son développement et qui outre la gastronomie se sent pousser des ailes pour se développer dans la formation à l’hôtellerie, mais aussi à la pâtisserie.

En tout cas, à cette annonce, sans attendre, Jérôme Bocuse a dégainé un communiqué, en pleine conférence de presse de la direction de l’Institut.

« L’Institut a annoncé changer d’identité et baptiser un de ses campus Paul Bocuse. Cependant rien n’a été évoqué sur les conséquences de ce choix et les nombreuses répercussions, alors qu’un procédure judiciaire est toujours en cours », dénonce ainsi ce communiqué du groupe Bocuse.

Ce qui signifie donc que pour l’heure, Jérôme Bocuse ne lève pas les poursuites juridiques visant à faire payer à l’institut d’Ecully une redevance pour l’utilisation du nom de son père, mais manifestement aussi, il se donne le temps de la réflexion car il précise qu’il « a décidé de ne faire aucune déclaration pour le moment. »

 

Les deux sculptures des 2 créateurs de l’Ecole d’Ecully : Paul Bocuse et Gérard Pélisson qui trônent à l’entrée de l’Institut : le campus dédié à la gastronomie sera baptisé Paul Bocuse et celui dédié à l’hôtellerie portera celui de Gérard Pélisson.

Ce qui semble irriter Jérôme Bocuse c’est qu’en présentant l’ambition de l’Institut pour les année à venir, il a été annoncé que le château originel où s’est créé l’Institut, le château du Vivier où désormais siège la partie gastronomique des études sera baptisé « Campus Paul Bocuse » ; tandis que le nouveau château de la Roseraie, récemment acquis et aménagé pour la formation à l’hôtellerie, portera, lui, le nom de « Campus Gérard Pélisson », le co-créateur de l’école avec Paul Bocuse.

Cette dernière contestation de Jérôme Bocuse, un combat d’arrière-garde ? Probablement.

En tout cas, plutôt que de commenter ce communiqué du Groupe Bocuse encore tout chaud, Gilles Pélisson et Dominique Giraudier, le président et le directeur de l’Institut d’Ecully ont préféré disséquer les démarches qui ont amené le choix de cette nouvelle dénomination : L’Institut Lyfe.

« Il s’agit de réaffirmer les racines de l’Institut, son ancrage à Lyon, capitale de la gastronomie et d’art de vivre à la française », expliqua Gilles Pélisson (cf, le Ly de Lyfe).

Et d’ajouter : «  c’est un nom chapeau qui va porter l’intégralité des valeurs de cet établissement, en phase avec la nouvelle dimension de l’Ecole et ses spécificité : l’excellence, l’éducation, l’exploration et l’expérience. ».

Et d’ajouter : « « cette nouvelle dénomination n’est pas vintage : elle incarne la modernité ! »

Et d’enfoncer le clou : « Nous voulons nous hisser au tout premier rang parmi les meilleures écoles de Management en arts culinaires et hôtellerie au monde, tout en conservant notre identité d’école métier et sa singularité française ouverte aux étudiants du monde entier… »

Plutôt que de briser les ailes de l’Institut, l’action juridique de Jérôme Bocuse aurait elle eu l’effet inverse ?

Une pétition

A l’annonce du changement de nom de l’Institut Paul Bocuse en Institut Lyfe, une pétition a aussitôt circulé, « au nom d’étudiants, collaborateurs, alumnis et parents d’élèves ».

Parmi les points abordés dans cette pétition : « Non au changement de nom » ; « regrets dénoncés sur la non-consultation des étudiants avant cette décision » ; ou encore « le fait que « le diplôme obtenu ou pas encore sera décrédibilisé », etc.