Bruno Bernard : « Total et Engie rackettent la Métropole avec la complicité de l’Etat »
Lors d’un déjeuner de presse organisé par le Club de la Presse de Lyon, Bruno Bernard, le président de la Métropole lyonnaise a longuement évoqué les conséquences à venir de l’augmentation des prix de l’énergie pour sa collectivité, s’attendant à de lourdes conséquences, pointant du doigt la responsabilité de l’Etat. Lui qui a rencontré vendredi 9 septembre Laurent Wauquiez, a également évoqué le projet de RER Métropolitain, sans faire preuve d’un optimisme débordant pour sa réalisation à moyen terme, ainsi que la nécessité d’une nouvelle politique d’aménagement du territoire au profit des villes moyennes. Morceaux choisis.
Surcoût de l’énergie : “100 millions d’euros en 2023 pour la Métropole, si rien n’est fait”
Bruno Bernard-“Il n’existe pas de bouclier fiscal pour les collectivités. On a régulé pour les consommateurs, mais pas la Métropole. Résultat : alors que le coût total des énergies à la Métropole était de 40 millions d’euros l’année dernière et de 54 millions cette année, nous pourrions bien atteindre 90 ou 100 millions d’euros pour 2023, si rien n’est fait au niveau national !
Total et Engie nous rackettent quasiment avec la complicité de l’Etat qui est actionnaire de ces entreprises et qui prend ses dividendes et ses taxes !
Au final, les collectivités locales ont l’impression de payer la note…
Heureusement notre santé financière va nous permettre de nous en sortir… »
“Ravi que le débat sur la sobriété arrive”…
« Je suis ravi que le débat de la sobriété arrive enfin dans ce pays. Et ce, alors qu’il y a à peine un an, on nous traitait d’amishs. Donc les choses changent…
Pour notre part, nous allons baisser les températures dans les bâtiments publics.
Nous avons également décidé de créer un méthaniseur pour produire du gaz à partir de la station d’épuration de Saint-Fons.
Mais cette sobriété est une sobriété subie, contrainte, suite à l’inaction des gouvernements successifs : rien n’a été préparé pour faire face au choc qui nous attend…
“On ne peut pas continuer à accueillir 15 000 personnes par an dans la Métropole”
“Nous nous étions engagés à construire 6 000 logements sociaux par an dans notre programme. C’est un besoin réel. Je n’exclus pas que nous y arrivions en fin de mandat, mais il est difficile pour l’heure de l’assurer.
Ce qui est certain c’est que la Métropole ne peut pas continuer à accueillir de 10 000 à 15 000 nouveaux habitants chaque année !
Il faut qu’il y ait un rééquilibrage, au profit des villes moyennes qui, elles, perdent des habitants !
Il nous faut mettre en place un vrai aménagement du territoire. »
“Très heureux de rencontrer Laurent Wauquiez…”
« Je dois rencontrer Laurent Wauquiez, le président de la Région le vendredi 9 septembre.
Je suis très heureux d’échanger avec lui. C’est notre troisième rendez-vous en tête à tête en deux ans.
Mais, il y a de nombreux engagements que la Région avait assuré vouloir assumer et qui n’ont pas été tenus. Je pense notamment au projet d’ANRU (NDLR : Agence Nationale pour la Rénovation Urbaine) à Givors, pour 2,5 millions d’euros.
Dans le Contrat de Plan Etat Région, en voie d’élaboration, il y a rien non plus sur la Vallée de la Chimie notamment et encore beaucoup d’incertitudes sur le RER à la Lyonnaise pour ne citer que ces dossiers… »
RER à la Lyonnaise : “Aucune proposition sur la table”
“C’est la Région qui pilote le RER à la Lyonnaise. Nous, nous sommes très demandeurs, mais il faudrait d’abord mettre les différents hypothèses sur la table. Or, il n’y a encore rien sur la table.
Depuis deux ans, ce projet n’a pas avancé.
Plutôt que boucler un grand plan, mieux vaut à mon avis procéder par étapes et mettre en place progressivement des liaisons cadencées. »
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