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Bruno Bonnell lance le premier fonds européen dédié à la robotique

Bruno Bonnell, devenu, avec Robopolis, le leader européen de la robotique de service, n’arrête pas d’avancer à marche forcée dans ce secteur encore relativement vierge en Europe. Après avoir créé le salon Innorobo qui ouvrira les portes de sa deuxième édition, les 14 et 15 mars, à la Cité international à Lyon, il est à l’origine d’une nouvelle initiative : la création d’un fonds européen destiné à accompagner les start-up du secteur ou des entreprises plus matures. Son ambition est de drainer 60 millions d’euros dans ce nouvel eldorado aux fortes promesses.

Bruno Bonnell, le Pdg de la société lyonnaise Robopolis qui au passage vient de racheter Diapro, le leader belge du secteur, est en train de réaliser un projet qui lui tient à cœur depuis plusieurs années : la création du premier fonds d’investissement strictement dédié à un secteur en forte croissance : la robotique et plus précisément, la robotique de service, celle qui est destinée à l’avenir à accompagner chacun d’entre nous dans la vie de tous les jours.

Il n’y va pas seul, bien sûr. Il est accompagné pour ce faire de RKos Capital, une société de capital-risque indépendante spécialisée dans les TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) qui voit là une possibilité de diversification ; et de Primnext une société de conseil en capital-risque. Ce fonds bénéficie aussi selon ses promoteurs de « l’intérêt marqué » de la Caisse des Dépôts, via CDC Entreprise.

Ce fonds a été baptisé « Robolution Capital », en s’inspirant du titre de l’ouvrage, « Viva la Robolution !» édité en 2010 chez Lattès et écrit par le même Bruno Bonnell qui fut à Lyon, également créateur d’Infogrames, un temps leader du jeu vidéo avant d’être racheté par des fonds anglo-saxons.

« Robolution Capital » s’est fixé des objectifs ambitieux car il vise à drainer 60 millions d’euros. « Il a vocation à investir dans une perspective moyen-long terme dans des entreprises spécialisées du secteur de la robotique de service domestique et professionnelle», explique le président de Robopolis qui comptabilise pas moins de quatre cents entreprises en Europe, susceptibles d’être accompagnées.

Dans un premier temps, ce fonds devrait investir entre 300 000 et 3 millions d’euros, selon les cas, dans une trentaine d’entreprises.

« La cible comprend des entreprises dont l’activité s’étend des composants hardware et software des robots, jusqu’aux produits finis eux-mêmes dans les secteurs de la robotique de service professionnelle et personnelle », décrit plus précisément Renaud Champion, de Primnext.

L’accompagnement de ces entreprises est destiné à être durable. « Les investissements réalisés par Robolution Capital contribueront à accompagner le développement et la croissance des entreprises, sur l’ensemble de la chaine de valeur du secteur, de la phase d’amorçage au stade développement plus mature », insistent les promoteurs de ce Fonds.

Pour Bruno Bonnell, le moment choisi est le bon pour lancer ce type de fonds dans la mesure où un écosystème est en train de se mettre en place en Europe en faveur de la robotique dont le chiffre d’affaires devrait représenter près de 100 milliards de dollars à l’horizon 2020.

Pour lui, la France pourait devenir même une terre majeure en terme de robotique, «Notre pays en particulier dispose de véritables atouts et d’un vivier important d’entreprises et de laboratoires de recherche, spécialisés dans l’innovation robotique, qui cherchent à se doter de nouvelles ressources financières pour poursuivre leurs projets et accroitre leur développement. »

Le salon Innorobo, initié par le syndicat Syrobo dont Bruno Bonnell est le président, un salon européen dédié à la robotique de service qui se déroulera à la Cité internationale de Lyon les 14 et 15 mars prochains, figure parmi les éléments constituant cet écosystème.

Pour Bruno Bonnell, aucun doute : « La transformation de notre société par les robots a déjà commencé. Ce nouveau fonds a pour ambition de devenir un référent du secteur au niveau international. Face à une concurrence mondiale qui s’organise, notamment en Asie, nous souhaitons participer à la construction d’un écosystème robotique stable en France et en Europe où les talents du secteur robotique sont à révéler».

La rapidité avec laquelle ce fonds sera abondé, constituera déjà une première réponse à la forte ambition projetée par le bulldozer Bonnell.

Photo (Robopolis) : Bruno Bonnell, président de Robopolis est également à la tête du syndicat français regroupant les entreprises du secteur : Syrobo.