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BTP en Rhône-Alpes : la lutte contre le travail illégal va s’intensifier

Cent contrôles par mois. Des dossiers sont en cours pour fermer des chantiers, voire même des entreprises accusées de travail illégal. Telle est l’une des mesures mises en œuvre pour relancer le BTP en Rhône-Alpes, actuellement en difficulté. La formation est notamment appelée à la rescousse.

« Des dossiers sont en cours pour la fermeture, non seulement de chantiers, mais aussi d’entreprises coupables de travail illégal. Nous allons le faire savoir en le médiatisant ! Cela devrait avoir des effets pédagogiques très forts. » Telle est l’annonce choc faite par Guy Levi, Secrétaire général aux affaires régionales (SGAR) à l’occasion de la signature, le 7 juillet dernier, d’un « accord cadre régional en faveur du bâtiment et des travaux publics », par l’Etat, la région et l’ensemble des organismes professionnels (*).

La lutte contre le travail illégal, très prégnant dans la région, est depuis de nombreux mois pointée du doigt par la plupart des professionnels du BTP.

L’Etat a mis du temps pour mettre en œuvre des contrôles, mais c’est parti, à la grande satisfaction des professionnels du Bâtiment.

Ainsi, toujours selon Guy Levi, depuis décembre, cinquante contrôles sont d’abord été opérés chaque mois ; et ce, par dix agents spécifiquement dédiés à cette lutte sur les deux cent-vingt que compte l’inspection du travail. Ce chiffre est monté à cent contrôles par mois depuis le 1er mai, jours fériés compris.

Les autres mesures pour aider à relancer le BTP sont plus classiques. Elles concernent 49 000 entreprises faisant travailler pas moins de 157 000 salariés dans la région.

Conclu pour une durée de trois ans, cet accord cadre veut ainsi faciliter l’accès des entreprises en difficulté aux dispositifs mis en place par la Région Rhône-Alpes et l’Etat,, tels que le Fonds Régional d’Action d’Urgence (FRAU), efficace par ailleurs par la rapidité d’action qu’il permet, le programme Atout, etc.

Pour les entreprises qui ont du mal à occuper à plein temps leurs salariés, des possibilité sont également ouvertes en termes de formation rémunérée, ce qui peut permettre de préparer lesdits salariés à l’évolution des métiers du BTP, notamment dans le domaine environnemental, en adaptant leurs compétences.

Un comité de pilotage de cet accord cadre a été installé. Il devrait faire le point régulièrement sur son efficacité, même s’il ne faut pas en attendre de miracles.

Hormis l’intensification des mesures contre le travail illégal, une action qui sera d’ailleurs facilitée par la loi Macron qui vient de passer la barrière du Parlement, les autres mesures ne sont pas nouvelles. Elles constituent en effet une compilation des moyens existants.

Pour Guy Lévi, « Grâce aux mesures prises au plan national, les perspectives s’améliorent pour le Bâtiment, mais elles ne produiront pas d’effet concret pour les entreprise avant douze à dix-huit mois. » L’objectif est donc de permettre aux entreprises du BTP de tenir le choc jusque là en limitant au maximum la casse.

(*) Les signataires : outre l’Etat et la région Rhône-Alpes, La FFB Rhône-Alpes, la Capeb Rhône-Alpes, La Fédération SCOP-BTP et la Fédération Rhône-Alpes des Travaux Publics.