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Budget record pour la dernière Biennale de la danse de Guy Darmet

Baptisée « encore ! », la 14ème Biennale de la danse de Lyon sera la dernière de Guy Darmet, son créateur, qui tire sa révérence après 33 ans de carrière. Mais il est bien décidé à partir sur un feu d’artifice. Cette nouvelle édition fera la part belle aux créations qui coûtent fort cher. D’où son impressionnant budget : 7 millions d’euros, financés par les collectivités qui n’ont pas réduit leurs subventions, mais aussi par les entreprises jamais aussi généreuses. Malgré la crise, le partenariat privé est en hausse de 40 %.

Traditionnellement les Biennales de la Danse tournent autour d’un thème : l’Afrique, le Brésil, l’Asie, etc., mais pas la 14ème édition qui se déroulera du 9 septembre au 3 octobre 2010 à Lyon.

Il s’agira de la dernière Biennale de son créateur, Guy Darmet qui le 1er janvier prochain passera le flambeau à la directrice de Chaillot à Paris, Dominique Hervieu.

« Ce ne sera pas une Biennale « best of », ni mes coups de cœur, mais un état des lieux de la danse actuelle avec de très nombreuses « premières » : il y aura au programme vingt créations », s’enthousiasme Guy Darmet. Et d’ajouter : « un récent article de Télérama qui a fait beaucoup de bruit déplorait que la danse française contemporaine n’avait plus rien à dire. Ce n’est pas vrai et nous allons le prouver ! »

Cette Biennale, toujours aussi internationale (17 pays seront représentés), fera aussi la part belle aux troupes rhônalpines (8) et françaises (21) qui pourront donner libre court à leur créativité. Au total, 40 compagnies sont invitées, soit 740 artistes.

Or on sait que la création, en matière d’économie de la culture coûte très cher. A cet égard, le budget élaboré par Sylvie Burgat, directrice générale des Biennales et détentrice des cordons de la Bourse, est celui de tous les records : La Biennale de la danse seule affichera un budget de 6,96 millions d’euros hors taxes. Si l’on ajoute le traditionnel défilé qui le 12 septembre devrait être notamment marqué par une danse en ligne rassemblant place Bellecour à Lyon, de 5 à 7 000 Lyonnais, l’addition monte à 7,24 millions d’euros.

Pourtant le dénicheur de talents Guy Darmet et sa comptable Sylvie Burgat n’ont pas eu trop de mal, malgré la crise, à boucler cet impressionnant budget.

Les collectivités n’ont pas baissé la garde. Les subventions qui représentent 52 % dudit budget ont été similaires à celles de la la dernière Biennale de la Danse en 2008. Les traditionnels contributeurs y sont allés de leur écot. Dans l’ordre : le Grand Lyon (2,06 millions d’euros), le Ministère de la Culture (609 000 euros), la région Rhône-Alpes (633 000 euros) et le Conseil Général du Rhône (275 000 euros) pour les plus généreux.

S’agissant de l’année des records, cette Biennale dépassera pour la première fois les 100 000 fauteuils destinés à accueillir les festivaliers au sein de 34 lieux de représentations. Ainsi, les ressources propres devraient s’établir à 2 millions d’euros dont 1,6 millions de droits d’entrée. Au total, la Biennale générera à elle seule 29 % de ses ressources.

La bonne surprise cette année a été constitué par les réponses très positives des partenaires privés, c’est-à-dire des entreprises. La somme récoltée, soit 1,3 million d’euros a bondi de 40 %. Au ruban bleu des plus grands mécènes figurent le casino Le Pharaon (400 000 euros), GL Events, la Lyonnaise de Banque et la Compagnie Nationale du Rhône (150 000 euros pour chacun).

On peut y ajouter l’assureur April (100 000 euros), la Poste ou Zilli (50 000 euros), sans oublier le Club des Biennales de Lyon qui rassemble sous sa houlette des PME qui globalement participeront à hauteur de 65 000 euros au budget de cette 14ème Biennale.

Pourquoi cet engouement privé et pourquoi cette année ? Pour Sylvie Burgat, « Il s’agit d’un vrai phénomène de maturité des élites économiques. Elles ont pris conscience de l’importance de la manifestation et des retombées dont elles peuvent bénéficier en termes d’image, mais aussi de cohésion sociale. » Et d’ajouter : « Elles ont aussi pris conscience de l’importance de la culture comme moteur de développement du territoire. »

Une autre explication doit aussi être mise en avant :  l’équipe qui entoure Sylvie Burgat est désormais capable de répondre à toutes les demandes des entreprises. « Nous pouvons leur fournir des outils clés en mains », précise cette dernière. Inutile de dire que les entreprises apprécient…