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Bureaux neufs : le Grand Lyon proche de la pénurie

Paradoxe en cette période de sortie de crise : l’investissement dans l’immobilier d’entreprise a plongé l’année dernière de 60 %, mais les transactions se sont finalement plutôt bien tenues.

Avec cette conséquence : le stock de bureaux neufs s’amenuise et l’on commence même à parler de pénurie. Heureusement, de nombreux programmes se profilent cette année.

« Nous connaissons une tension sur l’offre de bureaux neufs. Il est vrai aussi que cette pénurie aura au moins un avantage : dynamiser le second œuvre… » Pour Didier Terrier, président de FNAIM entreprises qui regroupe la majorité des sociétés œuvrant dans la construction de locaux d’activité et de  bureaux dans le Grand Lyon, la crise n’a pas eu pour corollaire une explosion du stock de bureaux neufs. Ledit stock n’a crû que de 10 % l’année dernière, ce qui est peu pour une crise économique de cette ampleur.

Dans le même temps, les ventes ont continué sur leur lancée : 276 000 m2 de bureaux ont été vendus l’année dernière contre 293 000 en 2008. Il ne reste donc pour les six prochains six mois que 100 200 m2 du bureaux neufs à vendre dans Lyon intra-muros (71 300 à l’extérieur). Le stock est plus fourni en seconde main (148 000 m2 et 76 100 m2), l’ancien devrait effectivement profiter de la situation.

La raison de cette pénurie en matière de bureaux neufs ? Même si l’investissement a chuté de 60 % dans l’immobilier d’entreprise (contre 80 % au plan national), quelques transactions importantes ont eu lieu. Ainsi les allemandes Deutsche Bank REEEF et Deka ont respectivement acquis les immeubles Anthémis et le Triangle de la Part-Dieu ; tandis que l’Américain Invesco Real Estate rachetait le City One de la Cité Internationale.

Tandis que la SNCF s’installait sur près de 30 000 m2 se partageant une bonne part des étages de la nouvelle Tour Oxygène à la Part-Dieu, les PME, à l’origine du plus grand nombre de transactions continuaient à se développer, acquérant des surfaces de 1 000 à 2 000 m2.

Au total, l’année dernière, 455 millions d’euros ont été investis dans l’immobilier d’entreprise dans l’agglomération lyonnaise. Ce sont évidemment les bureaux qui se sont taillés la part du lion (380 millions d’euros), suivis par la logistique (28 millions d’euros), les locaux mixtes (18 millions), les locaux d’activités, en l’occurrence des usines (17 millions), les commerces fermant la marche avec 12 millions d’euros.

Cette bonne tenue du marché s’est aussi traduite au niveau des loyers qui n’ont pas chuté, mais sont restés stables, alors que par exemple les professionnels ont constaté une baisse de 10 % dans les quartiers d’affaires de Paris.

Que va-t-il se passer en 2010 ? L’Observatoire du CECIM à l’origine de ces statistiques (*) prévoit 185 850 m2 de livraisons de bureaux correspondant à des chantiers démarrés. Preuve que la demande reste importante : 62 % sont déjà commercialisés.

Grâce au rôle actif que joue le Grand Lyon, pour soutenir l’offre, la situation ne devrait pas devenir plus tendue. De nombreuses opérations de bureaux ont été lancées. Outre le Monolithe à la Confluence ou le Carré des soies à Vaulx-en-Velin, l’immeuble « Nexans Girondins » devrait voir le jour à Gerland, tandis ques les ZAC des Bruyères à Limonest et des Gaulnes à Meyzieu devraient accueillir bureaux et locaux d’activité.

Enfin, le « Cours Oxygène » prolongera sur 11 000 m2 de surfaces de vente, le centre commercial de la Part-Dieu. Ce même quartier de la Part-Dieu verra aussi l’inauguration des immeubles de bureaux « Carat » et « Open 6 » ; tandis que devrait être posée la première pierre du Velum.

Une certitude : cette appétence du marché en matière de bureaux devrait accélérer le projet de la Tour InCity à la Part-Dieu qui devrait dépasser le « Crayon » (tour du Crédit Lyonnais) en taille : 200 mètres !

La situation est très différente pour les locaux logistiques qui affichent, eux, près de 500 000 m2 d’entrepôts disponibles dont 150 000 m2 neufs ! La crise est vraiment passée par là. « C’est la logistique qui a été la plus chahutée en 2009 », reconnaît le président de FNAIM Entreprises. La reprise devrait améliorer la situation sur ce secteur très sensible à la conjoncture, mais à petite vitesse…

Photo-La Confluence est devenue en 2009 un pôle tertiaire à part entière. Ici l’immeuble « le Monolithe » qui se distingue par son architecture qui sort du lot.

(*) CECIM : Centre d’ études de la conjoncture immobilière.