Cité de la Gastronomie du Grand Hôtel-Dieu : dix entreprises privées autour de la table
Ce fut long et pas facile, mais son objectif a été atteint : Gérard Collomb a réussi à rassembler dix mécènes pour financer la future Cité de la Gastronomie qui doit prendre place au sein du Grand Hôtel-Dieu dans la Presqu’île lyonnaise. Certains partenaires sont évidents à l’instar d’Eiffage, du Crédit Agricole Centre-Est ou de l’Institut Paul Bocuse ; d’autres moins : c’est le cas de l’équipementier automobile Plastic Omnium…
C’est un peu moins qu’escompté originellement, mais la somme récoltée, 10,4 millions d’euros permet d’espérer une Cité internationale de la Gastronomie de belle facture.
Gérard Collomb, maire de Lyon voulait mettre le moins possible la main à la poche. Ses équipes ont donc démarché les partenaires privés potentiels de la future Cité de la Gastronomie lyonnaise.
Dix ont fini par répondre à l’appel. On ne connait pas la contribution de chacune de ces entreprises-classé confidentiel !- mais en moyenne le ticket moyen s’élève, c’est facile à calculer, à près d’un million d’euros.
On y trouve d’abord deux entreprises très proches du dossier Grand Hôtel-Dieu, naturellement sollicitées : le groupe du BTP Eiffage (14 milliards de chiffre d’affaires) qui a emporté le marché des travaux, ainsi que le Crédit Agricole Centre-Est ( 736 millions d’euros de produit net bancaire), co-investisseur du Grand Hôtel-Dieu et qui seront donc mécènes de la Cité de la Gastronomie.
On y découvre aussi des sociétés dont le domaine d’intervention les ont, de manière logique, amené à s’intéresser au projet : le Groupe SEB qui peut y trouver une caisse de résonance pour son petit électro-ménager ; ainsi qu’Elior, un groupe Français, qui est un des leaders mondiaux de la restauration et des services (5,89 milliards d’euros de CA) ; l’important groupe Metro, le fournisseur des restaurateurs et des commerçants indépendants ( 9 500 salariés) ; ainsi que la filiale « Mérieux Nutrisciences » , appartenant à la galaxie Mérieux dont la mission essentielle est la prévention des risques sanitaires liés à l’alimentation (6 500 collaborateurs).
Les représentants des entreprises mécènes, parmi lesquels Alain Mérieux et les élus de la Ville de Lyon qui suivent ce dossier.
Rien d’étonnant, non plus, qu’on y trouve l’Institut Paul Bocuse, proche du Groupe Accor. L’étonnant aurait été qu’il ne soit pas partenaire de ce projet qui se veut emblématique.
La dernière série de mécènes est plus surprenante. Mais chacun de leurs représentants s’est attaché à expliquer cette présence au sein d’un lieu dédié à la gastronomie, mais aussi à la santé.
Pour Philippe Barret, le patron du Groupe d’assurances lyonnais Apicil, la raison « tient au fait qu’Apicil est très impliqué dans la prévention de toutes les dimensions de santé alimentaire ».
« Participer au rayonnement de Lyon »
Pour le représentant de « Dentressangle Initiatives », le family Office de la famille éponyme, Vincent Menez, il s’agit simplement « de participer au rayonnement de Lyon ».
Enfin, le dixième mécène de la Cité est un équipementier automobile, Plastic Omnium dont le représentant, Jean-Michel Szczerba, expliqua cette présence quelque peu surprenante par son ancrage lyonnais et rhônalpin, mais aussi par sa volonté de développer, lui aussi, « le rayonnement lyonnais ». Pour enfin finir sur les deux valeurs de l’entreprise, proches de celles de la Cité de la Gastronomie : « convivialité et partage »…
On n’en saura pas plus sur les motivations plus profondes des uns et des autres, mais pour Gérard Collomb, l’objectif est atteint. Lyon aura sa Cité Internationale de la Gastronomie au moindre coût pour les finances municipales. C’est ce qui compte, a t-il martelé.
Livraison de la Cité dans un an : en avril 2018
Il faut néanmoins savoir que la facture totale s’établira à 15,8 millions d’euros TTC. pour boucler l’affaire, la Ville de Lyon mettra tout de même au pot, 2 millions d’euros, de même que la Métropole ; et enfin, l’Etat déposera 2,4 millions d’euros dans la corbeille.
Désormais financés, les travaux de la future Cité qui s’étend sur 4 000 m 2, ont donc déjà pu débuter : la Cité devrait être ainsi livrée d’ici un an, en avril 2018.
On restera en revanche sur sa faim pour connaître le détail de cette Cité : son budget de fonctionnement, le nombre de visiteurs escomptés, etc. « Trop tôt, nous sommes en phase de consultations », explique Gérard Collomb, bottant en touche.
Enfin, en ce qui concerne le contenu muséographique, on a la confirmation que le thème reste celui fixé dès l’origine : « Nutrition et santé ».
« Ce sera un lieu rassembleur : nulle part en France n’existera un tel lieu, faisant travailler ensemble les professionnels de la gastronomie, de l’agro-alimentaire, avec le corps médical et les scientifiques », s’enflamme Régis Marcon, le chef trois fois étoilé et chef de projet « Cité de la Gastronomie ».
De la bouche d’Hélène Lafont-Couturier, directrice du Musée de la Confluence, on en sut néanmoins un peu plus sur la scénographie du musée dont elle a été chargée : « On y trouvera trois axes : la mise en valeur d’un site fort à travers des salles classées aux Monuments Historiques, ainsi qu’une apothicairerie ; un second axe, consacré au repas à la française et enfin, un parcours dédié au rapport alimentation et santé. » Et cette dernière de conclure : « Ce sera aussi une introduction sur l’art de vivre à la Lyonnaise ! »
Il faudra attendre un peu pour visualiser réellement tout ça…